3 : Vers les terres de l'Est

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3.
Vers les terres de l'Est


Athènes,

Un mois avant la guerre de Troie,




       La cité d'Athéna était silencieuse.

Le matin même, peu de temps avant qu'Apollon n'amène le soleil dans le ciel, un messager aux couleurs de Sparte était arrivé pour le roi. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre de l'intérieur à l'extérieur du palais. Le mot « guerre » était murmuré de bouche à oreille, jamais trop fort, comme si le peuple craignait de le prononcer à voix haute.

Mélyne aussi demeurait silencieuse. Debout, droite comme une pique dans la salle du trône, elle assistait à une énième réunion royale. Son jeune âge et sa position dans l'ordre d'héritage ne lui donnait pas droit à la parole, pourtant sa mère avait étrangement insisté pour qu'elle participe.

Le messager de Sparte, un soldat aussi large que haut, avait rapporté d'une voix forte et assurée la parole de son souverain qu'il avait sans doute mémorisé par cœur. La jeune fille avait écouté d'une oreille attentive les problèmes du Roi de Sparte.

La reine, Hélène avait été kidnappé par Pâris, fils de Priam, roi de Troie. Le vœux du roi de Sparte était simple : récupérer sa femme. En apparence, du moins. Même l'esprit d'enfant de Mélyne était en mesure de comprendre qu'il souhaitait surtout laver l'affront du troyen d'avoir enlevé celle considérée comme la plus belle femme sur terre. Le messager mentionna le serment de Tyndare, que tous les rois grecs descendants de Pélops se devaient d'honorer en se joignant à la cause de Ménélas.

Assis sur son trône d'acier, Pétéos, roi d'Athènes demeurait silencieux. Ses yeux fixaient le sparte, sa main droite faisait des allers retours mécaniques sur sa barbe grisonnante. Nulle surprise n'éclairait ses traits, nulle panique ne brillait dans ses pupilles. Une fois encore, Mélyne admira le sang-froid et la sagesse dont faisait preuve son grand-père en toute circonstance.

— Nous tiendrons notre promesse, déclara calmement le souverain lorsque l'explication du messager prit fin. Athènes sera aux côtés de Sparte et du roi Ménélas dans cette guerre et ce peu importe le temps que cela prendra.

Mélyne sentit la main de sa mère se poser sur son épaule et la serrer. Elle lui jeta un regard, mais Galóclya ne détourna pas le sien de son roi. Quelques mots s'échangèrent encore avant que Pétéos ne se lève, montrant ainsi que la réunion était terminée.








....







— Kleon !

Mélyne dévala les marches avant de s'arrêter. Mains sur les genoux, pliée en deux, elle tentait de reprendre son souffle. Elle avait passé toute la journée à la recherche de son ami et commençait à désespérer de le trouver jusqu'à ce qu'elle l'aperçoive, à l'entrée des écuries.

Le jeune soldat était en train de lustrer les bottes des soldats, assis sur un cageot renversé en guise de tabouret. Il s'arrêta dans sa besogne en voyant la princesse se diriger vers lui.

— Tu es au courant ? fut tout ce que Mélyne réussit à lâcher, entre deux tentatives de retrouver un rythme cardiaque normal après sa course.

L'enfant du Soleilحيث تعيش القصص. اكتشف الآن