Loco d'elle(s)✅

Tel que mon coeur le veut

Dans la peau de Jaaziel

Je jouais avec mon stylo tout en écoutant la réunion avec les membres de la compagnie, la tête complètement ailleurs.

Je n'aurais pas dû la laisser aller rendre visite à sa mère seule, me dis-je en secouant la tête.

Les personnes derrière l'écran trop attentives à mes gestes cessèrent de parler.

- Vous n'êtes pas d'accord, monsieur Missoni ?

Il faudrait que je sache de quoi on parlait pour exprimer un désaccord.

- Continuons, dis-je en pensant à la dernière fois qu'elle avait visité sa mère.

Je devrais aller la rejoindre, me dis-je en déposant mon stylo.

- Mesdames, messieurs, je vais vous laisser. Ma fiancée a besoin de moi. Joaquin, je veux que l'offre d'achat soit immédiatement proposée à mon père. J'ai besoin de la signature de tous les membres actionnaires pour demain soir. Je ne veux aucunement que ce soit en retard.

- Fiancée ?!

Quoi ? Selon eux, je ne pouvais pas vouloir me marier ?

- Tu t'es fiancé ? dit Pedro en se levant de son siège. Il tourna sur lui-même, en sautant presque de joie, oubliant qu'il avait un rôle de terrible méchant loup.

- Oui.

Des félicitations se firent entendre de toute part, je doutais de la sincérité de certaines, mais je ne le fis pas savoir.

- Merci. Je vais vous laisser.

- Prends-en bien soin. Je te téléphone pour les détails.

Il avait décidément oublié qu'il devait maintenir sa réputation.

Après des brèves salutations, je mis fin à la téléconférence et quittai le petit, mais joli bureau de Mila.

- Ah, et puis merde, me dis-je en secouant la tête, me souvenant que partir la rejoindre allait être impossible.

Dans le salon, dans leur berceau, dormaient les jumeaux et non loin, mon frère aussi faisait sa sieste.

Je soupirai. Je n'étais pas suffisamment concentré pour reprendre la réunion. Que pouvais-je faire en attendant ?

Je regardai ma montre, habituellement, non, en fait, si j'avais de la chance, les jumeaux dormiraient encore une trentaine de minutes avant que Naélie ouvre les yeux pour tout de suite réveiller son frère. Quant à Mattéo, ce petit semblait être programmé pour foutre en l'air tous mes plans.

Je m'approchai doucement d'eux, les observai, remis la couverture de Nathan, enlevai sa suce avant de sortir mon cellulaire.

Il fallait régler cette situation le plus tôt.

Sachant que les bébés allaient se réveiller avec la faim au ventre, je me dirigeai vers la cuisine pour vérifier ce que leur mère leur avait laissé tandis que j'apportais le téléphone à mon oreille.

- Tout va bien ?

Je supposais que depuis la révélation, peu avaient été les fois que je l'ai contacté de mon plein gré. Quand il venait ici, nous ne nous parlions, cependant, pas aussi bien qu'avant.

- Non, non, tout va bien. Tu es occupé ?

Il eut un court silence avant que je n'entendisse des bruits de pas.

- Plus maintenant. Les enfants vont bien ? C'est Mila ?

- Adam, je t'ai dit que tout allait bien.