Une question de race

64: Altschmerz, part II

Elle se mit à se balancer maladroitement sur ses deux pieds, toujours aussi choquée par cette déclaration, « je veux dire... pourquoi essayais-tu? »

Christopher finit par remarquer l'embarras de la jeune fille et lui lança un regard confus, « tu es sûre que tu vas bien. Tu peux t'asseoir, tu sais. » Finit-il en désignant la chaise à ses côtés, mais elle déclina son offre, sentant de nouveau la colère l'envahir.

Comment osait-il agir comme si rien de grave n'était arrivé, après qu'il l'avait embrassé sans son consentement et avait ensuite envoyé l'image à Kasen.

Kasen... À la pensée du châtain, elle sentit ses yeux la piquer et recula instinctivement.

« Pourquoi veux-tu savoir si...Attends, quelque chose s'est-il passé avec lui? Oh... » Commença-t-il, avant de s'en rendre compte. Son rire ne tarda pas et après quelques secondes, il applaudissait, « cette salope est actuellement maligne. Je dois bien le reconnaître. »

Même ses propos étaient vulgaires. Nurys commençait tout doucement à se demander comment elle avait pu être attiré par quelqu'un comme lui.

« Vu ses paroles la veille, ça reste quand même surprenant qu'il ait rompu avec toi. Où est-il à présent? Je me dois de féliciter sa lâcheté et surtout l'apprendre à se battre comme un homme.» Déclara le blond tandis qu'il l'observait, son sourcil droit arqué.

Le silence de la jeune fille suffit à lui fournir toutes les réponses qu'il désirait.

«  Il a quitté l'île, » continua-t-il en rigolant toujours. « Quel sacré lâche. »

« Il n'est pas du tout un lâche. S'il n'est plus là, c'est à cause de tes actions. Ne te rends-tu donc pas compte de tout le mal que tu causes autour de toi? » S'enquit-elle furieusement en sentant une nouvelle bouffée de colère l'envahir.

Elle ne voyait même plus ceux qui les entourait. À l'instant, il n'y avait plus qu'elle et lui, et elle le détestait tellement qu'elle avait envie de — de—. Elle l'ignorait ce qu'elle voulait le plus lui faire. Peut-être le frapper encore et encore jusqu'à ce qu'il ressente cette douleur qu'elle ressentait.

« Et voila que tu prends toujours sa défense. Si ce n'était pas aussi pathétique, j'aurai trouvé ça mignon. » Déclara-t-il en la fixant avec dégoût. Il se tourna ensuite vers le bar, comme s'il mettait fin à la conversation.

Mais elle n'avait pas finir de lui parler. Elle avait plusieurs choses à lui dire. Elle resta malgré tout inerte et continua à l'observer.

« Un problème? » S'enquit-il en lui faisant de nouveau face, après qu'il eut commandé une nouvelle boisson et l'eut terminé à cul sec. « N'es-tu pas censé courir derrière lui, comme tu le fais toujours? Et quand je pense qu'au début de votre relation, il était celui qui le faisait. »

Inspirant longuement afin de se calmer, elle croisa ses bras, « tu n'as toujours pas répondu à ma question Cohen. »

« Retour au nom de famille à ce que je vois. J'avais commencé à apprécier quand tu m'appelais Chris -»

« Je n'ai vraiment pas le temps pour tes inepties. Vas-tu répondre ou pas? »

Un demi-sourire orna presqu'aussitôt son visage, « fougueuse quand tu le veux. Quelle était ta question? C'est extrêmement difficile de suivre ton rythme, vu que tu parles si bas et si vite. »

« Pourquoi voulais-tu autant nous séparer. » Répéta-t-elle encore, ignorant d'où lui venait cette soudaine patience.

Elle l'observa pincer l'arête de son nez et fermer ses yeux, tandis qu'il prétendait réfléchir. Il n'était pas encore 14h et il agissait déjà comme s'il était bourré.