Une question de race

64: Altschmerz, part II

« Je l'ai fait pour vous séparer. » Sa réponse ne tarda point. Basculant ensuite sa tête vers l'arrière, Christopher laissa échapper un rire crystallin de sa gorge. Il lui avait fait du mal et s'en félicitait. Des gens comme lui, la terre en regorgeait. Ceux qui prenaient un malin plaisir à blesser les autres, ne ressentant après aucun remords.

D'un autre côté, cependant, il y en avait comme elle, ceux qui se faisaient constamment blesser et étaient incapable de réagir.

« Ne me dis pas qu'une infime partie de toi ne l'a pas suspecté. Tu n'es quand même pas aussi naïve, douce Harmony. »

C'est en essayant de son mieux de garder son calme, qu'elle s'exprima, « tu es l'être le plus méprisable qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer. J'espère ne plus jamais te revoir. »

À aucun moment pendant qu'elle exprimait sa haine à son encontre, ne perdit-il son sourire. Il se contenta d'émettre un petit rire quand elle eut finit avant d'avaler d'un grand trait la boisson qu'il tenait dans sa main.

« Tu devrais arrêter d'autant serrer tes poings, tu finiras par te faire du mal. » Déclara-t-il ensuite en regardant partout, à l'exception d'où elle se tenait.

Elle se rendit compte qu'il avait raison et desserra à contre-coeur la pression qu'elle avait administré à ses poings. Sa colère s'intensifia presqu'aussitôt.

Elle ignorait pourquoi, mais quand elle avait quitté ses amis, des minutes auparavant, elle avait décidé de parler une dernière fois avec le blond. De comprendre ses récentes actions et de l'interroger une dernière fois quand aux propos qu'il avait tenu sur leur temps à Florence et surtout sur Kasen. Inconsciemment ou peut-être consciemment, ses pieds l'avaient menés au bar. Elle suspectait qu'elle l'y trouverait et effectivement, il y était, toujours aussi beau et sexy, malgré l'ecchymose qu'avait laissé le coup de son copain.

Pouvait-elle encore appelé Kasen ainsi, se demanda-t-elle, tandis qu'elle commençait à se sentir mal à l'aise. Elle se mit à jeter des regards autour d'elle, tout en se mordant la lèvre inférieure. Rejoindre Christopher avait été une mauvaise idée et elle craignait que quelqu'un d'autre ne soit caché dans la pénombre, attendant le bon moment pour les prendre en photo. Qu'est-ce qui l'avait prit de se retrouver en compagnie de celui qui avait gâché sa relation avec le châtain?

Elle était occupée à débattre si elle devait le laisser seul, avec ses bouteilles d'alcool, quand elle remarqua qu'il l'observait attentivement.

Prise d'un nouvel excès de colère, elle prit la parole, "pourquoi t'entêtes-tu autant à nous séparer?"

« Ça n'a pas marché, alors pourquoi en parlons-nous? » S'enquit-il en posant violemment son verre sur la table. Cette action de sa part attira dans leur direction le regard de plusieurs personnes assises au bar.

À cet instant, Nurys se rendit compte d'une chose, Christopher était un type de bombe à retardement et rester en sa compagnie était un sûr moyen de s'attirer des problèmes. Se sentant gênée, suite aux divers regards qui ne les lâchaient plus, elle se mit à jouer avec ses doigts, en fixant son attention sur lui seul.

Ignorant toujours la jeune fille, le blond commandait à présent un nouveau verre et Nurys fut surprise de voir que le serveur se pliait à sa requête. N'y avait-il pas une limite de verres par personne?

« Après ce qu'il m'a dit hier, je suis surpris de constater qu'il te laisse t'approcher de moi. En même temps, il est si sûr que rien ne se mettra en vous. » Déclara-t-il, tandis qu'il portait le verre à ses lèvres. « Cet enfoiré. »

Si Nurys avait été surprise par ses premiers propos, cette confidence du blond la surprit encore plus. Il ignorait donc que Kasen avait quitté l'île et restait persuadé que son plan n'avait pas marché.