Leweus || Le Soldat||

525 48 84
                                    

"À l'heure où la nuit passe au milieu des tranchées
Ma très chère Augustine
Je t'écris sans tarder
Le froid pique et me glace et j'ai peur de tomber
Je ne pense qu'à toi
Mais je suis un soldat, la la la, la la la la
La la la, la la la la
Mais surtout ne t'en fais pas
Je serai bientôt là (la la la, la la la la)
La la la, la la la la
Et tu seras fière de moi"


Jour 1 :  1939-1945


« Marco... Mon bel ange blond...

Nous sommes en 1943, j'ai peur. J'ai peur car ce matin on est venu m'arracher de ma campagne Marco. Ils en veulent plus. Je suis juif, juif et polonais. J'ai peur Marco...

Ils m'ont dit que j'allais être fait prisonnier... Dans un nouvel endroit...  ça te dit quelque chose ?

Il faudra travailler... Voilà ce qu'il nous on dit. Je fais le stupide Marco... Mais je parle couramment allemand depuis que je te connais... Ils ne le savent pas.

Ils m'ont rasé la tête Marco, l'un d'eux me regardait avec insistance...Le bleu de mes yeux ressort plus sur ma peau pale sans plus l'ombre d'un cheveu noir sur ma tête Marco... Ils m'ont frappé, plusieurs fois... « Juif ».

Comment leur dire que je commets beaucoup plus de crime que le fait d'être juif ? Comment leur dire que je suis aussi homosexuel et amoureux de toi... de l'un des leurs. Tu me manques tellement...Tes cheveux blonds comme les blés me manque... Ta barbe de quelques jours, si délicate me manque... Ton corps, si androgyne... J'ai peur Marco.

Tu es à Berlin, la capitale du monde selon tes semblable. A rire, à t'amuser. A exécuter les ordres barbares de tes supérieurs. Oh mon Marco... Ta tendresse... Dans ce monde de brute. Ce monde qui ne te mérite point. Tu serais mieux ici à la campagne avec moi, comme en 1937 là où on s'est rencontré. Dans la campagne, dans les champs. Juste toi et moi mon Marco. Je t'aime tellement...

Je me rappel de la première fois où toi-même tu m'as dit que tu m'aimais... C'était beau Marco. C'était à Varsovie... Avant que cette putain de guerre n'éclate. Avant que l'Allemagne ne devienne reine de ce monde, avant que chaque pays n'entre en guerre. Avant que Résistance ou Domination soit un choix pour chaque nation. La France est occupée Marco... Ma Pologne natale, que devient-elle ? Dit moi Marco, brûle t'elle comme mon cœur brûle de ton absence ?

Ici c'est l'horreur Marco. On travail comme des chiens. Mes fringues sont sales, déchirés... Parfois j'ai froid. Surtout le soir... Certains ont déjà proposé plus d'une fois de me réchauffer mais je refuse... Je ne veux que tes bras la nuit. La nuit ça hurle. Des hurlements de femmes souvent. Elles sont prises les premières pour assouvir les pulsions des soldats. Mais quand elles sont trop fatiguées où devenue trop laide, entre la maigreur, le crâne nue et la peau marquée par la maladie, ils jettent leur dévolue sur nous.

Je sais que je vais mourir mon amour. C'est la volonté de votre Roi. Je préfère mourir dans la nuit, emporté par une maladie que je peux chopper aux douches communes, enfin si on peut appeler cela des douches. Je préfère mourir dans la nuit si mon cœur veut bien s'arrêter par suite d'un effort de trop fait dans la journée avec ce travail si pénible... On creuse nos tombes Marco tu le sais ?

Mais... Je ne veux pas mourir comme un chien. Je ne veux pas mourir d'une balle dans la tête, des coups à répétition d'un homme ou alors le pire... Gazéifié. Je ne veux pas mourir lors des « expériences » que font vos médecins. Je ne veux pas mourir comme ça.

Je veux mourir dans tes bras Marco.

Marco... mon amour, mon amant. Quand tu m'as dit je t'aime le pensais tu ? Où n'étais ce qu'un stratagème de plus pour me forcer à me déshabiller et m'offrir à toi. Je me rappel de ton regard sur mon sexe... Dès le lendemain ont m'a demandé de porter l'étoile. Qui m'a dénoncé Marco ? Est-ce toi ? Mon tendre amour...

Marco... Sait tu au moins qu'ils m'ont capturé ? Que je suis ici... Dans un camp ? Sais-tu au moins que je vais mourir ?

Je te pardonne Marco... Non... Je t pardonnerais si tu acceptes de venir me voir une dernière fois mon amour... Une dernière fois. Me dire que tu m'aimes et que tes sentiments étaient sincères ... Je t'aime mon Marco. Malgré la différence... Allemand, Polonais.

Tu me manque mon tendre amour...

Reviens, une dernier fois... A Auschwitz...

Avec tout mon amour et ma tendresse...

Robert. »


Il n'est jamais venu. Marco n'est jamais venu... A t'il au moins reçu ma lettre ? Je ne pense pas. J'ai appris qu'il était marié, à une femme de haute naissance aryenne. Dieu qu'elle était laide. Elle portait son enfant...

En ce matin de Février 1944 on va m'exécuter. J'ai essayé de m'enfuir hier avec un groupe de quater autres hommes. J'ai été accusé par ceux là de mutinerie. On me fait porter le chapeau. Je vais mourir.

Une balle dans la tête.

Adieu... Le Polonais... le Juif... L'amant de l'Allemand...

NDA : C'est la Semaine « Leweus »

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.




NDA : C'est la Semaine « Leweus ». 5 petits OS, un par jour pour passer le temps. A la fin de la série, je vous proposerais de rééditer cette semaine de « Ship ». Avez-vous déjà des idées ? [Pitié, pas de Draxembe ou de Neybappé, je vous le dis, c'est non direct.]

✔️ One Shot | Histoires Courtes o Football Où les histoires vivent. Découvrez maintenant