WRAPPED AROUND YOUR FINGER

𝑖'𝑚 𝑤𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒𝑑 𝑎𝑟𝑜𝑢𝑛𝑑 𝑦𝑜𝑢𝑟 𝑓𝑖𝑛𝑔𝑒𝑟

30 octobre

Drew.

Même si ça me fait mal physiquement, je mets des majuscules parce que je sais que tu préfères quand elles sont là. Et après ce que je t'ai fait, j'essaye de réparer les dégâts comme je peux, même si c'est pas grand chose.

Tu peux pas savoir à quel point je suis désolé. Pour tout.

J'ai compris que j'étais amoureux de toi le jour où je suis arrivé avec le visage en miettes et que tu m'as serré dans tes bras comme si ta vie en dépendait. À cet instant, j'ai compris que tu étais la personne dont j'avais besoin dans ma vie, plus que tout.

Mais s'il y a quelque chose que les rumeurs ne disent pas sur moi, c'est que les sentiments me rendent faible. Je t'ai évité pendant une semaine entière parce que je me disais que mes sentiments ne seraient jamais partagés, et que je pourrais peut-être les faire disparaître en arrêtant de te voir. C'était la pire réaction à avoir, et je m'en suis voulu, mais j'avais peur de ce qui se passerait si je revenais vers toi. Peur de me faire jeter, que tu ne veuilles plus me voir, que tu effaces le vert de ta vie comme s'il n'avait jamais été là.

Le 27 octobre, le jour de mon anniversaire, mes parents ont pensé que c'était une bonne idée de m'annoncer qu'on partait. Ils ne pensaient pas mal faire, je ne leur avait jamais parlé de toi et il savaient à quel point j'étais seul au lycée. Ils pensaient que ça me ferait du bien de repartir pour un temps. Pardonne-les. Pardonne-moi.

C'est à ce moment-là que j'ai décidé qu'on devait se voir, une dernière fois, qu'il fallait que je soit sûr de quelque chose avant de mettre les voiles. Sûr que je ne manquais rien. J'avais tort, parce que manifestement, et même si ça me fait bizarre de le dire, tu é̶t̶a̶i̶s̶ es amoureux de moi aussi.

Et j'ai chialé pour la première fois depuis des années parce que ça me faisait trop mal de me dire que j'avais raison de ressentir ça depuis le début, mais que maintenant c'était trop tard. On aurait pu partager tellement de choses en une semaine, et j'ai tout gâché. On aurait regardé les étoiles en écoutant tes playlists et on aurait inventé une histoire de lycée hanté pour laisser une trace avant que je parte. Peut-être que, si je me débrouille bien, tout ça pourra arriver dans mes rêves.

Ne m'en veux pas d'être parti, par pitié. Par contre, tu peux m'en vouloir de ne pas t'avoir avoué mes sentiments plus tôt. Je ne pourrais jamais assez m'excuser pour ça.

Le orange et le vert ne vont pas ensemble, qu'ils disent. On est la preuve vivante qu'ils ont tort. N'oublie jamais le vert. Il sera toujours auprès de toi.

Et puis tu as mon numéro, alors si tu m'envoies pas au moins un message par jour, c'est que t'es un batard et que les fantômes devraient te manger tout cru.

Si jamais tu as quelques jours de libre, je t'enverrais ma nouvelle adresse dès qu'on sera arrivé. On pourra se retrouver et manger de la glace à la pistache (et à l'orange) ensemble.

Je t'aime. Ne l'oublie pas.

Oswald le timbré