'til my chest felt tight

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Quand Drew se blessait, ce qui arrivait fréquemment, il avait tendance à se faire remarquer. Il hurlait, il se plaignait, il lui arrivait de lâcher quelques larmes de douleur. Il n'en tirait aucune honte, parce qu'il était humain et que la douleur était destinée à leur faire ressentir quelque chose.

Oswald, lui, restait digne. Même avec le nez et la lèvre en sang, il restait debout et imperturbable. Ce n'était pas le cas de Drew, qui ne prit pas la peine de ramasser son téléphone avant de se précipiter vers le vert.

Apparemment, il hurlait aussi quand c'était quelqu'un d'autre qui était blessé.

- Qu'est-ce qui s'est passé? cria-t-il.

- Des mecs qui m'attendaient devant chez moi, énonça calmement Oswald. Pas pour taper la discute, manifestement.

- Comment tu peux rester aussi calme? s'énerva Drew.

Il était en colère contre Oswald de garder cette façade froide avec lui, alors qu'il était en train de souffrir. Contre ceux qui lui avaient fait ça, évidemment, parce que personne n'avait le droit d'être violent envers quelqu'un comme le vert. Et contre lui-même, pour avoir laissé cet incident ce produire.

- J'ai pas mal, mentit Oswald.

Drew marmonna un « crétin », et, sans réfléchir, pris le vert dans ses bras. Il le serra fort, comme si sa vie en dépendait. Son cœur ne s'arrêtait pas de cogner et une drôle de sensation l'empêchait de parler, de penser. L'étreinte dura quelques secondes avant qu'Oswald se dégage, le regard fuyant.

Drew avait merdé. C'est ce qu'il se répéta, encore et encore, tout au long du silence qui enveloppa la pièce avant qu'Oswald ne se décide à faire quelque chose.

- Je ferais mieux d'aller soigner ça, dit-il en montrant sa figure. Désolé de ne pas pouvoir rester.

Le vert partit aussi vite qu'il était arrivé, comme s'il ne savait même pas pourquoi il était venu au départ. Il laissa Drew planté au milieu de la pièce, comme un jouet qu'un enfant oublierait dans sa chambre. D'un coup, il ne sentit plus rien, comme si son cœur était enveloppé dans du coton. Il voulait hurler, mais aucun son ne s'échappait de sa gorge.

Alors Drew ramassa son téléphone, qui fonctionnait encore mais avait récolté une belle fissure au milieu de l'écran. Mike avait apparemment raccroché, et Drew ne voyait que son fond d'écran - son chien, avec son poil blanc touffu et un filtre orangé. Le brun rangea son téléphone, et partit lui aussi non sans avoir mis un coup de pied rageur dans le premier meuble qu'il croisa, une armoire en bois qui sentait le renfermé. Celle-ci s'ouvrit face à la puissance du coup.

À l'intérieur, il y avait un ours en peluche. Il était intact, à l'exception du gros trou au niveau de son cœur d'où s'échappait la bourre semblable à un nuage blanc.

Ignorant les règles strictes de l'exploration urbaine, Drew délivra la peluche de sa prison de bois. Il comprenait cet ours mieux que personne, et lui ne méritait pas de rester seule comme Drew l'était.

WRAPPED AROUND YOUR FINGERDonde viven las historias. Descúbrelo ahora