Chapitre sans titre 6

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Ca vient de loin de tellement loin. J'essaie d'ouvrir les yeux mais mes paupières sont si lourdes, j'ai beaucoup de mal. Les cris se rapprochent, devenant de plus en plus clairs.

« Arrête d'hurler, tu vas réveiller la petite »

C'est la voix de papa !

« Tu ne me feras pas changer d'avis. Ma décision est prise. J'ai besoin de vivre. Ça fait trop longtemps Max...

« Tu ne peux pas faire ça ! Tu as pensé à elle, à nous, à toutes les épreuves que nous avons surmontées ? Qu'est ce que je vais lui dire quand elle se réveillera ? »

Je suis maintenant réveillée. Sans faire de bruits je me lève, entrouvre la porte de ma chambre et, l'espace d'un instant, j'hésite puis je sors m'avançant doucement vers eux.

« Papa ?»

     « Ellie, l'avion va atterrir». Sa voix est si douce. Sa main effleure ma joue.

Non pas déjà ! Je me redresse, m'étire et souris aux anges. J'ai peu mais bien dormi. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien.

Les lumières se sont rallumées. Deux ou trois secousses nous indiquent que l'avion se pose. Enfin nous sommes arrivés ! Mandy me fait signe de ne pas oublier mon sac à dos. Une vraie mère poule ! L'hôtesse nous souhaite un bon séjour.

Nos valises récupérées, nous nous dirigeons vers le hall de sortie quand je sens une main se poser sur mon épaule.

« Tu comptais partir sans me dire au revoir ? ».

Mes jambes flageolent, mon cœur bat à cent à l'heure, j'ai chaud, très chaud. Je ne sais quoi lui répondre. Ses yeux ne quittent pas les miens, ils cherchent une réponse. Je suis mal à l'aise. Je baisse la tête, triture le bas de mon tee-shirt et regarde bêtement mes pieds. « Ressaisis-toi, Eléanor, me lance ma conscience ».

Je relève la tête. Le bleu de ses yeux s'est assombri. Il fronce les sourcils ce qui fait apparaître deux petites rides d'expression. Il est tellement séduisant.

Il passe une main dans mes cheveux puis se penche et m'embrasse.

Mandy toussote. « Je ne voudrais pas vous interrompre mais Ellie, ma tante nous attend ». Et elle me fait signe de regarder vers les portes de sortie. Tante Mae est là, un grand sourire aux lèvres en train de nous attendre. L'espace d'un instant, je l'avais presque oublié comme tout ce qui est autour de nous.

Je suis heureuse de la voir. J'ai tant de choses à lui raconter. La dernière fois que je l'ai vu, c'était juste avant son problème de santé qui l'a cloué au lit pendant plusieurs mois, il y a 1an et demi. Elle a du repartir en catastrophe à Boston pour se faire soigner. Mae est à la fois une amie, une confidente mais surtout, ma mère de substitution. Elle n'a jamais pu avoir d'enfants. Son mari est décédé brutalement il y a 24 ans, et elle ne s'en est jamais vraiment remise. Je suis, comme elle le dit si bien « sa fille d'adoption ». Cela fait 9 ans que je la connais et pourtant, il me semble que je l'ai toujours connu. En y pensant, je sens les larmes monter.

« Ellie, ça va ? »

« Hum, oui, oui. Ne t'inquiète pas je vais bien ». 

Puzzle : la promesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant