Chapitre sans titre 5

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« Ma mère était française » souffle-t-il.

« 50% américain, 50% français » dis-je sur le ton de la plaisanterie. « Comme moi »

« Ah ! »

« Mon père est français et ma mère américaine. Par contre, c'est la première fois depuis l'âge de 8 ans que je reviens aux USA. »

Je crois que je parle dans le vide. Je fais signe à l'hôtesse pour qu'elle m'enlève mon plateau. Il fait de même. Je tourne la tête vers le hublot et constate qu'il fait nuit. Je ne m'en étais même pas rendue compte. Je jette un coup d'œil à mon iPhone. Dans moins de 5h, je serai arrivée. C'est la tante de Mandy qui nous récupèrera à l'aéroport.

Cela va faire 2 ans que je ne l'ai pas vu. Je soupire. Je vais essayer de dormir un peu.

« Je ne t'ai pas menti quand je t'ai dit que j'étais désolé, Ellie. Je le suis réellement ».

Je lui souris timidement. J'ai envie qu'il me prenne dans ses bras, qu'il m'embrasse. Je penche la tête sur le côté, réajuste une mèche de mes cheveux derrière l'oreille et passe ma langue sur mes lèvres.

« Que fais-tu là ? me lance ma conscience »

Avec un regard complice, il m'attrape la tête de ses deux mains et m'embrasse fougueusement.

« Pardonné ? »

« Oui si tu m'embrasses à nouveau » dis-je d'une toute petite voix.

« Avec plaisir ». Et cette fois-ci, son baiser est plus doux. Sa langue cherche la mienne. Le bas de mon ventre se crispe. J'ai envie de lui.

Il me sourit. Je pose ma tête sur son épaule. Délicatement, il me pousse, se tourne légèrement vers moi, passe un bras autour de mes épaules et m'attire contre lui, contre son torse. Il pose une petite couverture polaire sur nous. Je me sens si bien, en sécurité. Son parfum est sucré. Je ferme les yeux. Il y a des situations où les mots deviennent inutiles pour sentir ce que l'autre ressent. Je sens sa respiration qui s'accélère. Les lumières se sont éteintes. Sa main droite glisse doucement vers mon entre-jambe. Sans un bruit, je décale une jambe pour mieux lui en laisser l'accès. Je me tente à le caresser. Son sexe est dur.

Il est dans le même état que moi. Il se laisse un peu glisser dans son siège, écarte un peu plus les jambes, réajuste la couverture. Je sens son souffle. Il prend du plaisir. Soudain, Il arrête de me caresser, et pose sa main sur la mienne.

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Enfin, pas ici. Je ne voudrais pas qu'à l'arrivée, des policiers nous attendent pour attentat à la pudeur »

Je sais qu'il a raison, alors j'enlève ma main mais reste blottie contre lui. Je ne sais pas ce que cela va donner quand nous serons à New York mais tout ce que je sais, c'est que je n'ai vraiment pas envie que ça s'arrête.

Mes paupières sont lourdes. Mes pensées se tournent vers ma mère. Qu'est-elle devenue après toutes ces années ? Pense-t-elle encore un peu à moi ? A-t-elle refait sa vie ? Ai-je des frères et sœurs ? Comment va-t-elle réagir en me voyant ? Toutes ces questions se bousculent dans ma tête.

J'espère bien la retrouver et rapidement. Je compte énormément sur cette famille que je n'ai pas revue depuis bientôt 15 ans. Mes grands-parents maternels avaient été si gentils avec moi. Je me souviens vaguement de cette tante qui ressemblait tant à ma mère et que j'adorais. Il me semble qu'elle a un frère aussi mais je ne m'en souviens pas. Je dois certainement avoir des cousins et des cousines. Pourquoi n'ont-ils jamais essayé de me contacter ? Pourquoi mes grands-parents n'ont-ils jamais appelé pour prendre des nouvelles ou bien me souhaiter mon anniversaire ? Même à Noël, je n'ai jamais eu, ne serait-ce qu'une carte. Je ne comprends pas. Qu'avais-je donc fait de si terrible pour que ma mère et sa famille ne veuillent plus de moi ?

Puzzle : la promesseWhere stories live. Discover now