Le choix de LadyBug

Chapitre 16

D'un claquement de doigt, Silence rendit leur liberté à tous les ensorcelés. En une fraction de seconde, la foule s'écroula dans un flot de gémissement. Mis à part moi, tout Paris avait repris douloureusement conscience. Une larme glisse sur ma joue. Même si j'étais condamnée, je restais Ladybug et pour cette raison, j'étais soulagée. Si soulagée que Paris aille mieux... Les habitants vont s'en sortir et les porteurs de Miraculous vont tout arranger. Bientôt, Silence sera vaincu et tous ça ne sera qu'un mauvais souvenir. Je crois en Chat Noir et aux autres. Je ne dois pas laisser le désespoir me submerger. Garder espoir.

Des yeux, je cherche dans la foule des visages connus. Je réussis à entrevoir Nino qui sert dans ces bras les deux petites sœurs d'Alya. Il a perdu sa casquette et semble terrifié mais lui et les petites vont bien. Un peu plus loin, Mme Rossignol, ma professeur, est accompagné de Yvan, Mylène, Sabrina, Kagami, Max et Lila. Eux aussi semblent allé bien, mises à par quelques blessures superficielles. A quelques mètres plus loin, j'aperçois mes parents, sains et sauf. Je sens mon cœur se serrait. Ils sont vivants ! Ils vont bien ! Oh mon dieu, merci ! Je suis si soulagée que je ne remarque pas au début sur quoi, ou plutôt sur qui, mes parents sont penchés. Je laisse mon regard descendre vers les deux silhouettes recroquevillés dans les bras de mes parents. Je sens ma respiration se bloquer. Les premières larmes commence à couler alors que je sens la tristesse monter. J'avais tord. Il n'y a pas d'espoir à avoir. On va tous mourir et finir par devenir esclave de Silence. Nadia Chamack, soutenue par papa et maman, était par terre, repliée sur un minuscule corps qui ne bougeait plus. Un froid glacial envahit tout à coup tout mon corps. Comme anesthésié, je fixe le visage ensanglanté de la petite Manon, ses yeux grands ouverts qui fixent le vide. Même de loin, je peux voir ses cheveux poisseux de sang, la plaie béante sur sa poitrine et sa tête s'agitant mollement sous les pleurs bouleversés de sa mère. Elle est morte.

Un main se pose sur mon épaule et sa voix retentit dans ma tête, plus fort qu'avant. Ne pleure pas, très chère... Tout sera bientôt terminé. Si j'avais pu bougé, ou même réagir, j'aurais hurlé. Sauf que je suis toujours prisonnière, sous le choc de ce qui se déroule sous mes yeux. Devant moi, sans que je ne puisse rien faire, Paris est en train de se rendre compte de sa souffrance. Au quatre coins de la place, des pleurs et des hurlements de douleurs s'élèvent au fur et à mesure des prises de conscience de chacun. Je sers les dents, bouillante de rage. Tu regretteras au centuple la douleur que tu as causé aujourd'hui, Papillon. A Manon, à Nadia, à mes parents, à Luka, à tout le monde. C'est une promesse.

- Tsss ... Ce n'est pas très gentil tout ça. Si tu pouvais arrêter de serrer les dents comme ça. Cette affreuse grimace déforme ton si jolie visage, me lance Silence d'un air narquois.

Sans me déridait une seule seconde, je lui lance :

-Finissons-en, et vite.

Silence sourit.

- Je suis bien d'accord avec toi, dit Silence en souriant et en se tournant vers la caméra. Habitants de Paris ! Ecoutez-moi !

Comme toujours contrôlé par l'akumatisé, la foule leva la tête vers nous comme un seul homme. Dans les yeux des parisiens se lisaient la surprise et l'incompréhension. La douleur et le désespoir. A ma vue, tous se figèrent. Je pouvais voir dans leur yeux la stupeur et lire sur leurs lèvres mon prénom. Ils se demandaient tous ce qu'il se passait et ce que Ladybug, leur héroïne fraîchement retrouvée, faisait avec celui qui avait massacré les leurs et dont les cadavres jonchaient encore les pavés de la ville. Silence, satisfait d'avoir enfin l'attention de tous, reprend son discours.

- Contrairement aux apparences, je ne suis pas votre ennemi. Je suis comme vous une victime du Papillon. Je suis aussi une victime des mensonges qui hante cette ville. Et ce soir, tous les secrets vont enfin être dévoilés, les menteurs seront punis et la justice pourra régner. Le sang a coulait cette nuit, mais qui est le responsable ?! Devant moi, je vois les visages de mes co-citoyens, de ceux qui ont souffert avec moi de la violence du Papillon, de la soit disant mort de Chat Noir, de la disparition de Ladyb...