Chapitre 2 - Marinette

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Alya se précipita vers lui, se lançant dans ses bras, en puissant un hurlement de joie.
- ADRIENNNNN !!
- ALYAAAA !!
Tout les voyageurs qui se trouvaient dans le wagon se retournèrent vers eux, les yeux ronds. Nathalie regardait les deux amis enfin réunis avec un petit sourire. Finalement, cette femme avait peut être un cœur...
Je me relève péniblement. Mais je ne fis pas un pas de plus : j'étais tétanisé. Je ne pouvais plus bouger tellement j'étais surprise et... angoissée. Je ne pensais plus jamais revoir Adrien et j'avais lutté pour me faire à cette idée.
Pitié, pitié, pensai-je, faite qu'il ne se rappelle de rien...
Alya se tourne vers moi, les larmes aux yeux, toujours dans les bras d'Adrien.
- Marinette. Marinette ! Adrien, il... il est revenu, dit-elle difficilement, la voix vibrante d'émotion.
- Je... je... enfin je...
- Allez viens !
Adrien me regardait, curieux. Vu la tête qu'il faisait, il ne devait pas se souvenir de moi.
Ça a marché. Ça a marché ! J'étais soulagée, même si « soulagée » était loin, très loin de décrire se que je ressentais en ce moment. Un mélange de plein d'émotions contradictoires enserraient mon cœur.
Adrien regardait Alya puis moi. Il la lâcha puis se dirigea vers moi. Je fis un pas en arrière, puis un autre. Je reculais au fur et à mesure qu'il avançait. Il leva ses deux mains comme pour calmer un petit animal. Je m'arrête de reculer et je le fixe. Il me tendit une main. Derrière lui, je voyais Alya, étonnée et intriguée par nos deux réactions.
Je pris sa main. On échange une poignée de main ferme puis on se lâche et je recule encore d'un pas.
- Moi c'est Adrien.
- Marinette, dis-je en un souffle presque inaudible.
Maintenant Alya était beaucoup plus qu' intriguée : elle n'est croyait pas ses yeux et ses oreilles.
- Alors Marinette, reprit Adrien, sans remarquer la tête d'Alya, tu as rencontré Alya cette année ? Tu connais son site, tu sais le Ladyblog...
J'avais envie de vomir.
- Et est-ce que tu as entendu parlé de LadyBu...
- Il faut que j'y aille !
Je me précipite vers la porte du wagon en direction des toilettes. Je pouvais sentir leurs regards, inquiet pour Alya et curieux pour Adrien.
Adrien... Je m'enferme dans les toilettes. Je n'arrivais plus à respirer. Je m'assoie par terre, contre le mur en face de la porte fermée à clé.
Et j'attends. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Allez Marinette c'est pourtant simple.

- Notre TVG est arrivé à Paris Gare de Lyon. Terminus, tout le monde descend.
Je me relève péniblement, la gorge sèche et les yeux rouges, et déverrouille la porte. Je récupère ma valise et me dépêche de descendre du train.

Derrière moi, j'entends des pas précipités.
- Marinette ! Attends moi !
En entendant Alya m'appeler, je m'arrête pour l'attendre, soudain honteuse de l'abandonner ainsi. Mais quand je vois Adrien juste à côté d'elle, je fais volte-face et je me mets à courir, le plus vite possible. Il y avait du monde ce jour là dans la gare. J'essayais de nous frayer un passage, à ma valise et moi, en ignorant les voix d'Alya et d'Adrien qui m'appeler toujours.
Enfin sortie de la gare, je hèle un taxi et m'engouffre à l'intérieur à l'instant même où Alya sortit de la gare, essoufflée et rouge comme une tomate.
- La boulangerie Tom & Sabine s'il vous plaît.

Arrivée à la maison, je règle le taxi et débarque dans la boulangerie de mes parents, ma valise traînant derrière moi.
La boulangerie étant vide, heureusement il n'y avait pas de clients. Je me précipite vers mes parents.
- Papa ! Maman !
- Marinette ! S'exclamèrent-ils de concert.
Je me jette dans leurs bras et là, gros câlin général... jusqu'à l'arrivée d'un client.
- Allez accueillir votre client, je suis crevée, je monte dans ma chambre.
- D'accord ma chérie, à tout à l'heure, dit ma mère.

Je monte quatre à quatre les escaliers jusqu'à ma chambre. Je soulève la trappe et j'entre.

Quand Adrien est parti, fin-troisième, j'avais retiré toutes les photos des murs, pour m'éviter de penser à lui mais ça n'avais rien fait.
Sans regarder une seule foi la petite boîte noire hexagonale posée sur mon bureau, je gagne ma mezzanine et m'allonge sur mon lit, roulée en boule. Et là, une barrière lâche et je me mets à pleurer. À pleurer toutes les larmes de mon corps.
Adrien était de retour.

Le choix de LadyBugWhere stories live. Discover now