Chapitre 9

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Iris sentit son téléphone vibrer dans la poche de son jean. La prof était retournée donc elle arrêta d'écrire pour regarder discrètement son téléphone sous la table. C'était un message de Shannon. Elle lui disait que l'amie qu'elle était allée voir n'avait pas entendu parler de sorciers malfaisants par chez elle. Iris soupira. Cela fait quatre jour et elle n'avait trouvé aucun renseignements sur les « sorciers malfaisants » dont parle la prophétie. Ça commençait à devenir inquiétant...
- Mademoiselle Paget !
Iris sursauta en entendant son nom. Madame Weber, la prof de français se tenait à côté de son bureau. Elle était assez grande, mais moins que Shannon, elle avait la peau pâle, des cheveux châtains courts et raides et de jolis yeux noirs, mais un regard pas content du tout...
- Oui... ?
- Donnez-moi ce téléphone.
Iris lui donna à contrecœur. La prof le posa sur son bureau et lui dit qu'elle viendra le reprendre à la fin du cours avant de reprendre la ou elle c'était arrêtée. La jeune wiccane croisa le regard d'Amélie qui lui demanda d'un signe de tête ce qu'il y avait. En réponse, elle murmura Shannon et Amélie acquiesça.
À la fin du cours, Iris s'approcha du bureau de la prof de français. Celle-ci rangea ses feuilles en attendant que tout le monde sorte. Après avoir vérifié que tout le monde était parti, elle ferma la porte et se tourna vers Iris :
- Qu'est-ce-que tu faisais sur ton téléphone ?
- Je regardais le message que Shannon m'avait envoyé...
La prof de français soupira.
- Écoute, tu sais que je la connais, et je sais que tu es l'une des « Particuliers » et que tu as donc de grandes responsabilités avec ton pouvoir et la prophétie, mais j'aimerais que tu ne relâches pas ton attention sur le cours, ce n'est pas une excuse, il y a le BAC en fin d'année je te rappelle.
- Je sais, je suis vraiment désolée, je ne recommencerais plus.
- Bien. Allez, dépêche-toi, ne sois pas en retard à ton prochain cours. Dit-elle en lui rendant son téléphone.
- Merci.
Et Iris couru jusqu'à son prochain cours en se faufilant dans les couloirs étroits parmi les nombreux élèves, rassurée d'avoir quelqu'un qui les soutenait au sein du lycée. Même Iris qui était depuis toujours dans ce lycée, ne l'avait pas encore eu comme prof et les autres ne se rappelaient juste pas de son nom de famille en ce début d'année scolaire dans un nouveau lycée. Ils s'étaient présentés et s'étaient tout de suite bien entendus avec elle. Elle était sympathique et leur avait tout de suite dit qu'elle était là si ils avaient besoin de quoi que ce soit. Magique et au niveau des cours.

La semaine passa sans que Shannon n'eut trouvé de renseignements. Les cinq amis étaient très déçus et espéraient donc que la visite chez la grand-mère de Cassandra leur apporterait plus de réponses. Tous les soirs, ils continuaient de s'entraîner, mais ce n'était pas pareil qu'avant. Ils ne s'amusaient plus maintenant qu'ils connaissaient les enjeux : ils fallait qu'ils se préparent à se battre, et personne ne se sentait prêt pour ça...

Le samedi, ils étaient tous en route pour aller chez la grand-mère de Cassandra. Cette fois, Amélie avais amené son enceinte pour combler le silence qui pesait dans l'habitacle. Ils avaient même chanté et dansé ( autant que possible dans une voiture en marche... ) sur la musique. À un moment, ils arrivèrent dans un petit village de campagne, entouré de champs, le genre où tout le monde se connait. Un petit village avec de vieilles maisons, une petite boulangerie... Cassandra coupa la musique en tournant à une intersection :
- On arrive.
Ils regardèrent par la fenêtre et s'arrêtèrent devant une petite maison en pierre qui ressemblait à toutes les autres. Les arbres du jardin commençaient à perdre leurs feuilles à l'approche de l'hiver. Le ciel était gris et le vent froid soufflait très fort.
- Corentin, est-ce que tu pourrais faire que le vent s'arrête s'il te plait ? Demanda Iris en refermant son manteau
- Oh, oui, bien sûr.
Il leva les mains en l'air et le vent s'arrêta d'un seul coup. Il commençait vraiment à maîtriser son don.
- Merci.
- En fait Amélie, remarqua Cassandra, même en hiver, tu portes des robes.
- Bah quoi ? J'aime les robes et je ne suis pas à l'aise dans les jeans. En plus c'est une robe d'hiver !
- Mais t'as pas froid ?
- Si.
- Ah, tu vois !
- Ça n'a rien à voir, je suis frileuse, et puis tu as froid aussi je te signal !
- Les filles, les interrompit William, c'est une conversation très intéressante mais est-ce que on peux entrer ?
- Oui, d'accord. Répondit Cassandra
Ils cognèrent à la porte et une vieille dame un peu ronde aux cheveux grisonnants remontés en chignon apparut.
- Bonjour ma petite chérie, dit sa grand-mère en la serrant très fort dans ses bras, oh, tu es venue avec des amis, tu ne me l'avais pas dit.
Elle dit cela en rougissant un peu, comme si on l'avait surprise en chemise de nuit. Elle ne s'entendait pas à recevoir autant de monde. Tout le monde sourit devant cette femme adorable.
- Bonjour grand-mère, oui, excuse-moi, j'ai oublié de te prévenir. Répondit-elle en lui rendant son étreinte
- Ce n'est pas grave, je suis ravie de rencontrer les amis de ma petite fille, entrez, entrez !
- Merci.
- Bonjour madame.
- Oh, je suis trop vieille pour que l'on m'appelle « madame ». Je m'appelle Aline mais mes proches m'appellent Ally.
- D'accord.
Ils allèrent s'installer dans un petit salon avec des bibelots dans tous les recoins et avec un bon feu dans la cheminée. Une fois installés, elle leur proposa des boissons chaudes.
- Merci Ally. Dit Corentin en prenant une tasse
Elle lui sourit en allant s'assoir sur un des fauteuils.
- Donc, ma petite Cassandra... tu voulais savoir si je savais que tes parents étaient des wiccans et qu'ils faisaient parti du conseil. En effet, je le savais. Et oui, je suis moi-même une wiccane.
- Pourquoi personne ne me l'a jamais dit ?
- Parce-que je respectais la décision de tes parents. Ils voulaient attendre tes dix-huit ans pour te l'avouer. Je voulais te le dire à ce moment-là. Et puis, comme tu n'as jamais montré toi-même de signes de magie, ils n'étaient pas pressés. Avec leur mort, je n'ai pas pensé à te le dire. Et maintenant à mon tour. Comment TOI tu le sais ?
- J'ai découvert assez... violemment que j'étais une wiccane. Mes pouvoirs ont... explosés. Nous sommes les wiccans de la prophétie, celle qui dit que nous devons protéger les Non-wiccans d'autres sorciers. Des indices nous ont menés à Shannon Ronnin qui nous a informé pour la prophétie et qui nous a parlé de nos parents, ce sont tous les enfants des membres du conseil des wiccans. Elle nous a aussi parlé... des rumeurs sur leurs morts.
La vieille femme de répondit pas. Ses yeux devenaient humides. Cassandra se leva et enlaça sa grand-mère.
- Ça va aller, merci ma petite chérie. Lui dit-elle en essuyant ses larmes
Celle-ci retourna s'assoir. Aline se ressaisie puis continua :
- Je connais Shannon, c'est une femme très gentille. Je suis vraiment désolée pour vos parents, et ça ne m'étonne pas que ce soit vous les élus car vos parents étaient d'une grande sagesse et ils étaient vraiment de grands wiccans. Et avant que tu ne me le demande, oui, j'étais au courant des rumeurs sur la mort de tes parents mais c'était seulement un bruit qui courait, personne n'y croyait vraiment. Mais maintenant que nous faisons le lien avec la prophétie, il est possible que ce soit la vérité.
- C'est ce que nous pensions aussi. Remarqua Will
- Oui, Shannon est allée demander à toutes les personnes qu'elle connaissait si ils avaient vu ou entendu des choses surnaturelles qui se passait. Mais pour l'instant, c'est un échec. Dit Cassandra
- Mon coeur, lui dit Aline, tout ne se résout pas d'un coup de baguette magique. ( Cette remarque les fit sourire. ) Laisse-lui un peu de temps.
- D'accord grand-mère.
- J'aimerais vous poser une question, nota Iris, tous les membres. du conseil meurent dans un accident de voiture et la meilleure théorie que les wiccans avaient sur cet énorme coïncidence fini en une simple rumeur. Comment est-ce possible ?
- Et bien, pour les wiccans de France, ça a été très dur de perdre leur... leur gouvernement si je puis dire, ils se sont retrouvés tous seuls, un nouveau conseil à été élu peu de temps après cela pour leur redonner une stabilité. C'est le conseil qui a choisi de faire que cela ne devienne qu'une rumeur pour deux raisons ; ils n'avaient pas de preuve suffisante pour penser cela et pour que les wiccans ne soient pas effrayés. Moi-même, je ne pouvais pas pu porter mon deuil en même temps que vivre dans ce chaos, j'étais pour la rumeur. J'étais pour la thèse de l'accident. Un peu de stabilité, c'était tout ce qu'il me restais, si j'y avait cru, j'aurais pourchassé ces personnes jusqu'au bout, je me serais morfondue et je n'aurais pas pu avancer, je serais resté dans le passé et il m'aurait détruite. J'ai choisi la facilité et j'en suis vraiment désolée...
- Ce n'est rien, vous ne pouviez pas savoir. La rassura William
- Oui, ce n'est pas de vôtre faute et puis toute seule, vous n'auriez rien pu faire. Ajouta Corentin
- Merci les jeunes, c'est gentil... Si cela peut vous aider, je me rappelle que l'amie de Shannon, Hélène Weber c'était portée volontaire pour être membre du conseil mais que c'était une certaine Calandra qui avait été élu à sa place. Je ne sais pas pourquoi mais Shannon ne s'entendait pas particulièrement bien avec cette Calandra et ça ne lui a pas plus qu'elle qu'elle soit élue membre à la place de son amie Hélène.
- Intéressant, merci Alline. Dit Iris
Elle hocha la tête. Un sourire malicieux se dessina sur le visage de la vieille dame :
- Si la prophétie dit vrai, vous avez des pouvoirs spéciaux...
- En effet. Affirma Will en bombant un peu le torse
Sa réaction inhabituelle et inattendue fit glousser les filles.
- Pouvez-vous me montrer ?
Elle avait l'air excitée, comme quand on enfant ouvrait ses cadeaux de noël.
Chacun leur tour, ils lui montrèrent leur pouvoir. Ils étaient content de rendre le sourire à cette gentille mamie et elle, elle adorait cela.
Corentin fit souffler le vent dehors, les carillons à l'entrée tintaient joyeusement. Amélie toucha une petite plante en pot et celle-ci tripla de volume. Et Iris fit léviter de l'eau qui était dans un verre jusqu'entre ses mains et elle les écarta ; une vingtaine de petites gouttes d'eau flottaient autour d'eux. William lui dit qu'il pouvait lire dans les pensées. Il se sentait inutile face aux pouvoirs incroyables qu'avaient ses amis.
- Ne pense pas ça William, tu as un don exceptionnel ! De nombreuses personnes rêverais de le posséder, dont moi. Dit-elle avec un clin d'œil
Il rit, se sentant mieux, rassuré, peut-être un peu plus utile.
Et pour finir, Cassandra sourit et sorti son briquet. Elle l'alluma et transforma la petite flamme en un magnifique dragon japonais sous les yeux émerveillés de tout le monde.
- Ouah !
- Incroyable !
- Je ne savais pas que tu savais faire ça. Nota Iris
- Je me suis entraîné.
- C'était super tout le monde ! S'exclama grand-mère. Ma petite fille, tu as un pouvoir aussi merveilleux que dangereux, utilise-le avec sagesse.
- Oui grand-mère.
- Oui maître. Chuchota Corentin à Amélie
Celle-ci étouffa un rire avec sa main.
- Elle aurait pu dire, « Un grand pouvoir, entraîne de grandes responsabilités. ». Chuchota Amélie avec une voix grave
Corentin rit.
- Bande de geeks. Souffla Iris pour les taquiner
Ils lui tirèrent en même tant la langue puis éclatèrent de rire.
Après un petit moment de détente à discuter des dons de chacun, la grand-mère de Cassandra dit :
- Attends Cassandra, avant que vous ne partiez, il faut que je te donne quelque chose.
Elle parti dans la maison et revint quelques instants plus tard avec un journal intime et un collier.
- J'ai gardé le collier de ta mère en souvenir, voici celui de ton père, il est pour toi. Et ça c'est le journal intime de ta mère. Je ne l'ai pas lu mais il répondra sûrement à tes questions.
Elle la pris dans ses bras :
- Merci.
- De rien. Je t'aime ma puce.
- Moi aussi grand-mère.
Elle enfila le collier autour de son cou et ils repartirent après avoir eu tous droit à un câlin.

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