Chapitre 20

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- Parce que c'est ma faute ?! s'insurge Tokyo. Si Palerme était fou ce n'est pas ma faute !
               Je me jette sur elle. Mais je suis rapidement rattrapée par Berlin qui me tient par la taille. Nairobi se met entre moi et Tokyo pour essayer de nous calmer.
- Et si tu arrêtais de pleurnicher ?! crie la brune au dessus de l'épaule de Nairobi. Oh mon mari est mort ! Oh ma fille est seule ! O j'arrive pas à me décider trop d'homme me courent après ! Mais tu fais toujours les mauvais choix Londres ! Le seul homme que tu aimes est un vieux qui ne peut rien ressentir.
- Je... Non.
               Mais je n'ai pas la temps de répondre, Baelish a déjà attrapé Tokyo par le cou et l'a plaqué à la rambarde.
- Andrès ! gronde Sergio.
- Écoute moi. crache Berlin. Je suis beaucoup de chose. J'ai fait beaucoup de choses. Mais je ne mens pas. Mais dis moi Tokyo. Que fais tu as part de la merde ? Rien. Donc tu vas fermer ta grande gueule avant que je ne serre plus fort. Très fort.
- Fils... de pute, articule difficilement Tokyo.
               Je pose ma main sur le bras de mon amant pour qu'il la lache. Tout ce qui devait être dit l'a été. J'en ai fini.
- Tu vois Professeur ? je lance. Où tout ça nous mène ? Moscou. Oslo. Berlin. Palerme. Denver.
- Non. Londres. m'appelle Sergio. Tout ça nous mène à bien plus.
- Éclair ma lanterne.
- Nous avons perdu des hommes. Nous en avons gagnés. Nous sommes une famille.
- Mais les familles ça se déchirent.
- Pas la notre, rétorque Nairobi.
- La notre en particulier.

               Nous n'avons plus qu'à attendre. Les côtes italiennes se rapprochent mais la peur augmente elle aussi. Je ne regrette pas ce qui s'est passé. Je me force à me dire que c'est le destin, que Denver a retrouvé Moscou, que Palerme est heureux et maintenant je le sais, que Berlin m'aime. Même si j'avoue, j'ai douté. Pendant trois ans j'avais Andréa qui me ramenait toujours à Andrès. Mais qui sait ce que lui a vécu ?

               Mi amor...
- Mi amor... qu'elle idiotie... je chuchote.
               Berlin passe la porte, un sourire aux lèvres.
               Plus de doutes.
- Oui ?
- On est arrivé.
- Tu as peur ?
- Non... avoue-t-il.
- Moi non plus.
               Je me lève et retourne sur le pont. Je n'ai plus peur. Ni de la mort, ni de l'amour. Florence est à quelques pas. La liberté aussi.

Monastère de Florence, un mois plus tôt.

               Nous sommes tous assis autour de la table après avoir mangé. Nous rions. Enfin ils rient. Moi, mon cerveau va à cent à l'heure.
- Professeur ? j'appelle.
- Oui ?
- On... on ne sera jamais en liberté. N'est-ce pas ?
- Pas la liberté que tu entends, non.
- Qu'est-ce que vous dites ? demande Denver.
- On n'ira pas en prison, si tout ce passe bien. Mais vous ne serez pas libre. Comme la première fois.
- Si un jour Andréa décide d'avoir une file normale... pourra-t-elle.
- Sa vie ne sera jamais normale, Londres. Tout comme la vôtre. Votre vie a pris un tournant différent lorsque vous avez décidé de participer au premier braquage. Vous n'aurez jamais de maison de banlieue, un chien ou un réfrigérateur.
- Et si on se refait attraper ?
- Vous ne vous ferez pas attraper.
- Et si ça arrivait ?!
- Tu le prévois ?
- J'appréhende.
- Je le fais aussi.

Monastère de Florence... maintenant.

               Nous passons les grandes portes du monastère. Arriver jusque là fut périlleux, mais apparemment pas impossible.
- Ça n'a pas changé, dit Berlin.
               Mais pas le temps de parler. Je me précipite dans l'aile que nous occupons à la recherche de ma fille.
- ANDRÉA ! je crie. Andréa !
               La petite fille apparaît dans l'embrasure d'une porte. Elle est magnifique.
- Maman ?
               Je m'agenouille et tend les bras vers elle.
- Viens par là.
               La petite court dans mes bras. Elle m'avait manqué. J'ai l'impression d'avoir été s'éparse d'elle pendant des mois alors que ça n'à dure qu'une semaine. Je sens son odeur, là regarde. Rien n'a changé.
- Petit ange... T'es toute belle !
- Maman... Maman il est où tonton Sergio ?!
- Il arrive mon ange.
               J'entends des pas précipités arriver derrière moi. Ils sont plusieurs. Ça doit être eux. Je prends ma fille à bras et me tourne vers mes amis. La première personne que je vois c'est Berlin. Nous sommes enfin réunis.
- Ma chérie... je t'ai déjà beaucoup parlé de papa hein ?
- Oui ! Et je lui ai parlé hier !
- C'est ça. Et bah Andréa... je te présente papa.
- Oh...
               Elle rigole. Elle est gênée. Et Andrès aussi. Il ne sait pas quoi faire. Alors je lui tends sa fille.
- Prends là ! C'est un ordre.
               Il sourit et la prend dans ces bras. Je n'ai jamais cru voir ça un jour. Mais pourtant ça se produit là, devant mes yeux. C'est donc ça ? Le bonheur ?
               Andréa pose doucement la tête sur le torse de son père et ferme les yeux. A côté de nous, Monica retrouve son fils. J'aurais aimé que ça soit la dernière chose qui lui reste de Denver. Mais apparemment rien ne ce passe jamais comme prévu. Mauvais karma, j'imagine.
- Où est tonton Palerme ? fini par demander ma fille.
- Je... comment... je bredouille.
- Il ne reviendra pas... explique Andrès.
- Pourquoi ? s'indigne la petite.
- Je pense que c'est la vie.
- Je le reverrais un jour ?
- Oui, je réponds. Mais dans longtemps. Mais un jour ça arrivera.
- Boum Boum Ciao.
               Tout le monde explose de rire.
- Boum Boum et puis Ciao, explique l'enfant.
- Et merde... dit Nairobi derrière moi.

Loᥒdrᥱs Dᥱ Foᥒoᥣᥣosᥲ - Tome 2Where stories live. Discover now