Chapitre 18

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Nous sommes tous réuni autour d'une table. Nairobi a du s'assoir car elle avait du mal à rester debout, je suis à côté du Professeur et Berlin pour discuter de la suite, Tokyo reste dans son coin, Denver et Stockholm discutent avec Julio et Rio avec Gabriella, pendant ce temps Bogota et Helsinki sont sortis pour fumer. Là où on est personne ne nous retrouvera, mais je ne veux pas rester trop longtemps, ça ne créera que des problèmes, de plus, la police finira bien par arriver. J'en discute justement avec le Professeur.
- On ne peut pas rester, je dis.
- On va devoir, Londres. répond l'homme à lunettes.
- Plus on reste plus longtemps la police risque de nous retrouver.
- D'accord. Et qu'est-ce qu'il se passera quand on sortira ?
- On dira chercher Andréa.
Je m'assois.
- Tu veux partir en Italie d'un claquement de doigt ? questionne Sergio.
- Londres, dit Berlin. Que ça soit demain ou dans deux jours, notre fille sera toujours là-bas.
- Tu as une fille ?! s'écrie Gabriella en se tournant vers nous.
J'avais oublié qu'elle avait raté autant de chose. En quatre ans je me suis refaite une vie, totalement différente de l'ancienne. Avant j'allais du hangar aux immeubles abandonnés, mais ça je vous l'ai déjà expliqué. Et maintenant ? Je viens de passer deux mois dans un monastère italien et je vis sur une île avec une petite fille. Mais ça me fait du mal que ma petite sœur n'aie pas été là pour me voir épanouie. Je tiens à ce qu'elle devienne une des nôtres.
- Oui, je lui réponds. Elle s'appelle Andréa.
- Et c'est Berlin le père !?
- Bah... oui
Ma sœur prend un instant pour le détailler, comme si elle jugeait si il était bien pour moi. Exactement comme elle l'avait fait dix ans plus tôt avec Julio.
- Et toi, les amours ?
Gabriella lance un coup de menton en direction de Julio. Je deviens blanche, ma petite sœur et mon ex ? Comme si cette journée n'était pas déjà assez triste. Je n'aurais pas dû poser cette question.
- Professeur ? je lance pour changer de sujet et éviter d'imaginer ma sœur et mon ex... ensemble.
- Tu es décide à rester ? demande mon ami à lunettes.
- Oui. Mais j'ai une idée.
Quand la « partie 2 » a commencé, le Professeur a diffusé, dans tout Madrid, une vidéo en direct dans laquelle il expliquait que Rio se faisait torturer, leur demander de se montrer. Donc, je vais faire une vidéo dans laquelle on expliquera ce qu'il se passe. J'appelle les Dali. On doit s'échapper. Rio, notre génie de l'informatique, prépare la caméra et a nous diffuser sur tout les écrans de la capitale. Nous allons à un endroit du hangar où il n'y a rien et tout le monde se tait. C'est moi qui vais parler, car je suis une femme et que ça va émouvoir les gens et ensuite parce que c'est moi qui les ai emmené jusqu'ici, maintenant je dois assumer.
Mes amis en combinaisons rouges reste en arrière plan, moi je m'avance pour m'assois sur la chaise face à la caméra, j'enlève mon masque.
- Je suis Londres. Je suis une des votre, pas un ennemi. je commence. Vous ne m'avez sûrement jamais vue. Mais le Professeur me fait confiance. Et je sais que vous lui faites confiance.
               L'homme à lunettes retire son masque.
- Merci. Merci d'avoir manifesté, crier que vous étiez là. Mais nous sommes sorti, peut-être même que nous vous avons déçu, mais nous ne nous sommes pas rendu. Nous sommes libre, mais pas tout à fait. Vous nous avez tous aidé à sauver Rio.
Celui-ci enlève son masque.
- Tout ça vous l'avez fait car nous l'avons imploré. Le Professeur a appelé les Dali et ils sont venu. Mais dans cette bataille, nous avons perdu des soldats. Nous avons été blessé, humilié. Aujourd'hui, nous allons quitté et retourner sur le continent africain mais nous n'y arriverons pas sans vous.
Je me lève et éteints la caméra.
- Londres ! s'énerve le Professeur. La police saura que c'est un leurre.
- Pas forcement, répond Berlin. Rappelle toi qu'ils ont été assez bête pour ne laisser qu'un officier avec nous. Ils auront un doute et seront obligés de le vérifier.
- Ils vont bloqués toutes les frontières.
- On ne part pas aujourd'hui, dans deux jours maximum. je dis.
- Tu m'étonneras toujours.
Le Professeur embrasse mon front. Et à ce moment là, je tourne la tête vers Gabriella et Julio. J'en suis presque dégoûtée. Mais après tout, avec qui aurait-elle pu être ? Temps qu'elle est heureuse. En parlant d'être heureux, Tokyo ne dit rien, reste dans son coin, ça ne lui ressemble. Je décide donc d'aller la voir. Je m'installé à côté d'elle.
- Ils ne veulent pas de moi ici, dit Tokyo.
- Peut-être, mais ce n'est pas une bonne raison pour rester là dans ton coin.
Elle me regarde un moment, elle a l'air de réfléchir.
- C'est la faute, lâche-t-elle enfin.
- Quoi ? je questionne.
- Tout. Si Moscou est mort c'est ma faute, si Rio a été torturé c'est ma faute et si Palerme est mort c'est ma faute.
- Stop ! Palerme est mort à cause de cet idiot d'Arturito, toi, tu n'y es pour rien. On va rester ici cette nuit essaye de dormir.
Je me lève et lui fais un petit sourire, essayant de la rassurer. Personne ici ne lui fera de mal, pas temps que je serais là. En ayant marre de rester enfermer, je sors du hangar pour respirer de l'air frais. J'ai mal à la tête et pourtant, je n'arrête pas de réfléchir. Je pense à ma fille, elle est seule dans un monastère avec des moines, et vu les actualités je fais de moins en moins confiance aux prêtre . Je pense aussi à toutes ces âmes perdues qui vivent dans le hangar je les ai aidé à se cacher, se protéger, reprendre un vie normale. Et puis je suis partie. D'abord en cavale et puis Tolède. Quand je fuyais, la première fois, je revenais parfois, pour certains anniversaire. Mais je ne restais pas plus de deux jours, je savais que j'étais en sécurité, c'était une simple précaution. Puis j'ai rencontré le Professeur et toutes ma vie a changé. Je rentre dans le hangar après en avoir fait le tour. Je pense à tout ce que j'aurais pu mieux faire. Faire des études et devenir quelqu'un de bien. Ou ne pas accepter l'offre du Professeur... 24 millions d'euros... Ou alors, j'aurais pu ne pas tomber amoureuse de Berlin. Ou de Palerme.
Mais toutes ces pensées noires se stoppent net quand j'aperçois Berlin discuter avec ma sœur. Notre idylle fut très court par rapport au temps durant lequel nous avons été séparé. Pourtant, j'ai l'impression que rien n'a changé. Il est toujours atteint de la folie des grandeurs, il est toujours aussi classe. Et moi je suis toujours moi. J'ai évolué j'ai appris à voler de mes propres ailes.
Ma sœur a préparé de quoi dormir. Ce sont des lits de camps, rien de très confortable, mais ça fera l'affaire.
Je regarde autour de moi. Quelque chose manque. Palerme, oui. Mais il y a autre chose. La chaleur.
Je propose qu'on se réunissent tous pour manger. On s'assoit par terre. Oui, même Andrès et Sergio. Et on discute.
- Les gars ? je lance. Si on s'en sort on fera quoi de tout cet argent ?
- Une île déserte, répond Tokyo.
- Ça a pas réussi la première fois, dit Denver en riant.
Tokyo tend son bras pour lui frapper l'épaule, sans réussite.
- Pour moi, ça sera un vignoble en Provence... dit Berlin.

Loᥒdrᥱs Dᥱ Foᥒoᥣᥣosᥲ - Tome 2Where stories live. Discover now