Chapitre 4

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Tout se passe exactement comme le Professeur et Palerme l'avaient prédits. Les Gardes Civiles évacuent tout le monde dans un périmètre de 150 m. La sécurité nous donne le nombre d'otages, c'est à dire 367. Ensuite, grâce aux fumigènes de la police, nous plaçons les charges explosive sur la façade sans être vu. A l'intérieur, la sécurité réuni tout le monde dans l'entrée en 3 minutes. La Garde Civile nous aide à rentrer notre matériel et fait sortir les otages. Pas tous. Nous les avons divisé en deux groupes. Et pour finir, tous ceux qui sont extérieur à nous sortent. Là, Palerme n'a plus qu'a appuyer sur le bouton. A ce moment là, les charges explosent et nous sommes enfermé à l'intérieur. Point de non retour. Aïkido.
Palerme crie qu'on est attaqué, se qui ne laisse au reste de la sécurité une seule option. Sceller chaque entrées, chaque fenêtres, tout. Et là, juste là, la Banque d'Espagne est scellée.
Une fois que tous les otages sont réuni dans un endroit plus confiné, Palerme peut faire son entrée. Vous ne m'entendrez jamais dire ça, mais je doit avouer qu'il est beau dans cette tenue. Enfin, je dirais plutôt qu'il a la classe. Je me place le long des barrières. Palerme est tout en haut des escaliers et moi je me promène au tour, pour pouvoir le voir lui et tout les autres otages.
- Vous serez en sécurité ici, annonce Martin dos aux otages.
Il se tourne vers aux, fait quelques pas et les surplombe enfin. Ma gorge se serre quand il me regarde. Qu'est-ce qui m'arrive ? Pendant ces derniers mois tout a été flou. Les sentiments de Palerme sont compliqués, contradictoires. Quand au miens, je ne peux pas dire qu'ils sont claires. Je ne suis pas amoureuse... attirée par lui, oui. Mais ici, dans ce braquage, dans le braquage de la Banque d'Espagne nous ne sommes que Londres et Palerme. Rien d'autre.
- Rien à craindre entre écrivains et poètes. Restez calme. il prend un instant. Mains en l'air [tous les otages le regardent, ne comprenant pas qu'il est plus que sérieux] Comme dans un braquage. [ils lèvent enfin les mains] Bien. Mesdames, Messieurs. il commence à défaire sa veste. Je m'appelle Palerme. Et j'ai deux nouvelles : une bonne et une mauvaise. La mauvaise : la Banque d'Espagne subit un braquage. Et la bonne. il laisse tomber sa veste de colonel et dévoile sa combinaison rouge. C'est nous, les braqueurs !
Il met sa capuche et agite mets ses mains devant lui pour faire peur. Tout les otages courent vers la sortie mais ils sont arrêté par Denver qui les « calme ». Bien sûr, avoir un flingue pointé sur soi n'a rien de tranquillisant. Certains lèvent la tête vers moi. Et pendant que j'enlève ma veste je leur fais un petit signe de la main.
- Vous appartenez maintenant à notre belle famille d'otages, continue Palerme. Nous allons passer quelques jours déconnectés. Prenez les masques de mettez-les... METTEZ CES FOUTUS MASQUES.
Je sens que ces trois prochains jours ne vont pas être de tout repos, avec un Palerme impatient et colérique comme « chef ». Je descends à mon tour les escaliers et dépasse Palerme.
- Bonjour à tous, je dis. Vous ne pouvez pas malheureusement pas me voir. Mais je me présente. Je suis Londres. Vous vous souvenez sûrement du dernier braquage. je prends une grande inspiration pour profiter du moment. Este es un momento maravilloso... Bien. Pour que les événements désastreux de la dernière fois ne se répètent pas et qu'aucun de vous ne joue les héros, vous allez donner vos téléphones à Denver. Et que personne ne me dise qu'il ne l'a pas. Je ne suis pas naïve à se point.
- Voila ce qu'on va faire, explique Denver. Levez la main si vous êtes parents [plusieurs d'entre eux lèvent fébrilement la main]. On marquera vos portables pour que vous puissiez passer un appel par jour.
Palerme s'avance vers lui mais je l'arrête en posant ma main sur son épaule. « Non »
- Helsinki, je lui lance. Prends les téléphones. On arrive.
J'attrape Denver par le bras et je quitte la pièce avec lui, suivie de près par Palerme.
- Tu fous quoi ? demande Martin à Denver.
- Je suis le responsable des otages, répond-il. Je décide.
- Tu décides de leur laisser une chance de jouer à Candy Crush ou de s'échapper ?!
- Tu es devenu le père de l'année toi maintenant ? lance Palerme.
- Ils ont des droits, dis Denver.
- Je te comprends. Tu es père. je lui dis. Tu t'inquiète pour ton fils et tu as perdu ton père.
- Toi aussi tu as un enfant.
- Je suis mère mais ma fille est en sécurité. On ne mêle pas plaisir et travail. Tout comme on n'y mêle pas nos enfants. Ces gens ne passeront aucun appel.
- Si.
- Est-ce que j'ai l'occasion d'appeler Andréa ?
- Non.
- Alors... ils n'appelleront personne.
- On a du travail, dit Palerme alors que je prends Denver dans mes bras pour le rassurer.
Je lache mon ami et retourne dans le hall des otages. Je lance un regard à Palerme et souris gentiment.
- Sois pas jaloux mon chou.
J'ai enclenché de mode bad bitch on dirait.

Florence, 2 mois avant.

On discute tous autour de la table pendant qu'on mange et, comme d'habitude, la discussion divague sur pleins de sujet divers et varié. Mais Raquel pose la question qui nous fait nous taire et écouter attentivement la réponse.
- Comment il s'appelle ?
Elle parle du fils de Denver et Stockholm. Il joue en mini combinaison de Dali. Ma fille, elle, est dans les bras de Nairobi et joue avec ses longs cheveux noirs.
- Demande à son père, répond Monica, un grand sourire aux lèvres.
- Cincinnati, déclare Denver, fier. L'amour de ma vie voulait l'appeler Cynthia quand on croyait que c'était une fille. Mais...
- Ils ont mal interprété l'écho, explique Stockholm.
- Comment ça ce fait ? je demande.
- Je ne l'ai fait qu'une fois.
- Tu te souviens où ? questionne Denver qui, bien sûr, connaît la réponse. Dans un hôpital de Sulawao.
- Sulawesi
Je ris et attrape mon verre.
- T'es pas possible ! je lance à Denver.
- Peut importe où. En tout cas... On aurait dit un atelier de motos degueu, continue mon ami. Pas croyable !
- On m'a bien retiré une balle dans un garage à tracteurs, dit Helsinki.
- Sérieux ? je demande.
- Oui.
- Tu ne me l'avais jamais dit, s'injure Nairobi.
- Et si.
- Où ça ?
- Au cul. Tu veux voir ?
Tout le monde lève la main pour ne rien voir.
- Non !
- S'il te plaît !
Nairobi devient toute excitée, elle se rappelle de quelque chose.
- Montre leur ton animal de compagnie ! dit elle.
- Non, répond Helsinki gêné.
- Allez ! Montre leur ! C'est la famille.
Helsinki se lève.
- D'accord ! Regardez ça. Un nouveau...
Il fait mine de retirer son pantalon pendant qu'à côté, Nairobi est hilare. Mais en réalité, le serbe soulève son T-shirt et nous laisse voir la bête. Sur son ventre est tatoué un ours. Ma fille explose de rire pendant qu'il bouge sa main pour faire comme si son ours parlait.
- Oh mon dieu !
Tout le monde rit. Mais Palerme qui n'a pas bronché depuis le début du repas, arrête cette hilarité générale.
- Mon grand, lance-t-il à Helsi. Tu veux que je dresse ton ours ? Je suis doué pour ça.
Tout le monde se regarde. On est tous gêné et personne ne sait comment se sortir de ce malaise. Je décide de prendre les devant :
- Bouche les oreilles de ma fille ! je dis à Nairobi en levant les yeux aux ciel.
- Ils parlent de quoi ? demande la petite en nous regardant tous un par un.
- Tonton Palerme parle de... heu...
Je regarde mes amis. Je n'ai aucune idée de comment réparer cette bourde.
- Et toi ? demande Raquel. Pourquoi ce prénom ?
Je deviens rouge. Et je prends la petite brune dans mes bras.
- Comme son père, je réponds à notre nouvelle recrue.
On dirait que le Professeur n'a pas tout expliqué à sa petite amie. Apparemment il a sauté un tome entier. Il faut dire que j'ai accouché sur son île. C'est vrai, j'ai quand même vécu ma grossesse avec Professeur. Il m'a aidé pendant des mois.
- Andréa Maria de Fonollosa. je dis en souriant.
- Andréa est... commence Raquel.
- La fille de Berlin, fini Sergio.
Je lève mon verre et réfléchis un instant.
- A Cincinnati et Andréa !
Tout le monde me suit. Certains ont des regards désolé, d'autres joyeux.
- Les amis, appelle Tokyo. Je vous remercie pour tout. Au nom de Rio et du mien.
- A Rio ! déclare Helsinki.
Les paroles de Tokyo nous ont ramené à la réalité. Nous nourrissons tous des espoirs, c'est humain, à ce qu'on dit. Même si j'ai toujours dis le contraire, j'ai de l'espoir. L'espoir que ma fille soit heureuse et qu'elle ne devienne pas comme ses parents, des fugitifs. L'espoir de sauver Rio. Et à l'instant, j'ai l'espoir qu'on puisse tous rire comme bon nous semble. Mais encore une fois, nous avons été ramené à la réalité et la chute fut douloureuse. La même chute que j'ai ressenti quand j'ai accepter la mort de Berlin. J'ai mis du temps avant de me rendre à l'évidence, même si, au fond de moi, j'ai toujours une petite étincelle qui crie pour ne pas s'éteindre. Elle crie « il est encore là ».
On se rassoit après avoir trinqué. Le Professeur semble préoccupé.
- On fait ça pour Rio, dit il. Mais... aussi pour nous tous. Pour l'instant, ils croient gagner. Ils nous pourchassent et nous font sortir de notre trou. Ils nous torturent, enfreignant les Droits de l'Homme. Si on se cache comme des rats, ils recommenceront. Un à un. Il n'y a qu'une solution. Les affronter. Écoutez-moi. Dans ce monde, tout est mesuré, en fonction de deux choses: ce qu'on gagne et ce qu'on perd. Pour le moment, ils pensent n'avoir rien à perdre. Quand on pense ça, on croit. Donc, nous allons leur montrer tout ce qu'ils ont à perdre.

Loᥒdrᥱs Dᥱ Foᥒoᥣᥣosᥲ - Tome 2Where stories live. Discover now