8.

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[Mardi 31 octobre]

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A M Y

Orly. 15h00

- Pourquoi je peux pas venir avec toi ?

- Parce que. Qui va s'occuper de toi ? Je suis jamais à la maison et il est hors de question que tu restes toute seule, dis-je en rangeant la vaisselle.

- Wah tout ça. Dis juste que t'as un mec, lance ma petite cousine avant de s'en aller.

Cette petite vipère, vraiment je la hais parfois. Elle voulait absolument me rejoindre à Bordeaux pour les prochaines vacances, mais je ne pourrais pas m'en occuper et la laisser seule serait du suicide et de l'irresponsabilité. Cette ado de 13 ans fait absolument n'importe quoi. Elle est intenable. Rahma a toujours vécue avec nous. Ses parents sont morts quand elle avait seulement 2 ans. Je la considère comme ma petite sœur. J'ai aussi un grand frère, Adama. Mais il ne vit plus avec nous depuis qu'il s'est marié il y a 2 ans. Mes parents n'ont eu d'autres enfants car ma mère n'arrivait plus à en avoir. Mon père voulait beaucoup d'enfants en plus. Mais bon.

Après avoir rangé je me suis préparé pour rejoindre mes copines aux centre commercial. J'avais aucune envie de sortir mais bon, c'est limite si elle m'ont pas forcé. J'enfile un survêtement blanc et des baskets, puis une veste et mon sac. Je préviens ensuite mes parents que je sors et je vais en direction du centre.

- Enfin ! Ça y'est toi, trois ans pour se préparer, se plaint Hadjar.

- De fou. Comme ci elle allait voir son mec, surenchérit Djeba.

- J'ai plus de mec déjà donc ferme là toi, je leur claque un bisou chacune. On peut y aller ? On se les gèle là.

- Toi ça va avec ton langage là. Depuis tu côtoies les blancs ça va plus.

- Détends ton string meuf. J'ai toujours parlé comme ça.

- Bref, alors la vie de bordelaise ?

- C'est sympa hein. Ça change d'ici d'ailleurs.

- Et t'as pas un gars en vu crari ?, me demande Djeba.

- Je viens de rompre avec Mory, qu'est-ce que tu me parles de gars toi ?

- Ah excuses nous, c'est vrai que tu pleures encore là.

Je rigole mais instinctivement je ne pu m'empêcher de penser à toutes les larmes que j'ai versé ces derniers jours. Mais surtout, celles que j'ai versé devant Alec. Là honte me submerge. Avec lui j'arrive toujours à me mettre dans des situations délicates. Mais là j'avais touché le fond. Lui faire un câlin et chialer devant lui ? Non vraiment je suis con. Le pire c'est que j'avais apprécié cette étreinte, malgré le contexte. Contexte que je ne lui ai même pas expliqué..
C'était à cause de Mory évidemment. Je m'étais calmée pourtant. Mais c'était avant que ce chien ne m'envoies un extrait de ses ébats avec je ne sais qui, tout ça pour me faire rager. Ça avait marché, mais je suis certaine qu'il avait agit sous l'emprise de l'alcool. J'étais déboussolé. Et 1 heures après Alec toquait à ma porte. Pourquoi d'ailleurs ? Je n'avais pas la tête à lui demander mais bon il était là. J'ai pas réfléchis j'avais besoin de réconfort, et il m'en a donner sans poser de questions. Je le remercie pour cela d'ailleurs. Mais je serais ultra gênée en sa présence maintenant. Je lui avais dévoilé une faiblesse. Vendredi je repars et lundi c'est la rentrée. Je dois me changer les idées un max et mes copines étaient là pour ça.

𝑵𝑨𝑻𝑨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant