Le souffle de la vie {Snamione}

11. Le souffle des liens

Voilà le nouveau chapitre ! Prêts pour un GRAND pas en avant ? :p Bonne lecture à tous, et à bientôt !
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Hermione ouvrit les yeux et se releva brusquement dans son lit. Elle tourna la tête vers son réveil, qui affichait désespérément deux heures douze. La jeune sorcière soupira et pesta après le sommeil qui semblait l’avoir oubliée. Elle repoussa d’un geste vif sa couverture, sortit de son lit, passa un gilet et ouvrit la porte de sa chambre après avoir jeté un œil jaloux à Ginny qui, elle, dormait. Atteignant la cuisine du Terrier, la Gryffondor se fit un chocolat chaud d’un geste de baguette et s’installa sur le tapis devant la cheminée. Se réchauffant les mains sur sa tasse, elle chantonna une chanson moldue avant d’entendre un raclement de gorge dans son dos. Elle renversa ce qui lui restait de chocolat sur son pyjama en se retournant en direction du bruit. Rogue la toisait, son éternel air impassible sur son visage.

« - Jolie chanson, Miss Granger…

- Professeur ! Vous… Depuis quand…

- Depuis très exactement « Every night in…».

- J’ai compris, j’ai compris ! 

- Vous a-t-on déjà dit que vous aviez une belle voix ?

- Pardon ? Eh bien… Non, jamais.

- Probablement parce que ce n’est pas le cas. »

Hermione, abasourdie, fixa Rogue, sans comprendre l’origine de cette pique. Ces derniers jours il semblait y avoir entre eux comme un accord tacite de paix, et la jeune sorcière n’avait pas reçu de remarques désobligeantes depuis la renaissance de Severus. Ou du moins, pas aussi gratuites. Elle se demanda s’il était fâché ou s’il profitait juste de ce moment pour redevenir lui-même. 

« - Vous n’êtes pas obligé d’être désobligeant.

- Vous n’êtes pas obligée d’entrer dans mon espace vital.

- Je ne vous avais pas entendu ! Sinon je n’aurais pas chanté… comme si j’étais seule.

- Je ne parlais pas de maintenant, Miss. 

- Alors de qu… Oh je vois. Vous parlez de… Vous êtes fâché parce que je vous ai suivi dans votre chambre ?

- Vous m’y avez imposé vos pensées.

- Mais… Un simple mot ! 

- Un de trop. »

Hermione ne comprenait pas ce qui se passait. La colère de Rogue lui semblait disproportionnée. Certes, elle lui avait transmis -avec brio- sa réponse sans lui demander son avis, mais il lui avait bien, lui, imposé une lecture de pensées à son réveil au château. Elle n’en avait pas fait un monde. La sorcière fixa les yeux de l'homme qui soutint son regard, une expression furieuse affichée sur son visage. Comment en étaient-ils arrivés là ? Il ne s’était pourtant pas insurgé la veille…

~~~~Quelques heures auparavant ~~~

« Jamais. »

Le son de la voix de la jeune fille raisonnait dans la tête de Rogue. Elle ne le savait pas, mais ce mot faisait écho avec un autre mot qu’il avait lui-même prononcé, dans un contexte en tout point dissemblable. Une autre période, une personne tout à fait différente, un lien radicalement opposé. Ou plus proche qu’il ne voulait bien l’admettre.

Cette situation l’agaçait, perturbait ses repères. Son instinct de protection lui hurlait de repousser la jeune sorcière qui ne bougeait pas, comme en attente d’un geste de sa part. Mais son instinct d’être humain lui soufflait de garder auprès de lui cette alliée inattendue, cette tête de mule qui s’accrochait, cette force de la nature dont le caractère trempé lui décrochait bien trop souvent un sourire au coin des lèvres. Il aimait sa façon d’être positive en permanence, de lui offrir d’autres angles de vues et de lui rappeler qu’il avait fait le bien malgré ses manières d’homme indifférent. Il avait aussi appris à apprécier sa patience et sa capacité de concentration et, plus que tout, son air fâché quand il la contrariait. 
Mais ce qu’il n’aimait pas, c’était sa capacité à le déstabiliser. Et cela prenait le dessus sur tout sentiment positif, surtout à ce moment précis. Il n’était plus capable de réfléchir normalement dès qu’elle lui adressait trop d’affection. A cet instant, ce lien physique était vraiment trop angoissant pour cet homme habituellement solitaire.