Le souffle de la vie {Snamione}

7. Le souffle de la raison

Matinale comme à son habitude, Hermione se leva la première et descendit dans la salle commune dans le but de préparer le petit déjeuner. Elle fut plus que surprise de trouver un mot sur la table centrale, sur lequel était griffonné en pattes de mouches un « Aux cachots » sans signature. Elle ne put s’empêcher de sourire. Soit Rogue devenait sociable, soit les pensées d’Hermione qu’il entendait le rendaient fou au point de prévenir tout débordement de sa part. Si la première hypothèse la faisait rire, la deuxième lui posait question. Elle prépara et avala une salade de fruits frais et descendit en direction des cachots, une tartine à la bouche. La sorcière mourait d’envie d’aller à la bibliothèque comme elle l’avait évoqué la veille, mais le mot de Rogue l’intriguait et elle était curieuse de savoir laquelle de ses théories était la bonne.

Lorsqu’elle arriva à la porte entre-ouverte de l’ancienne classe de Rogue, Hermione sourit en pensant que c’était sans doute la première fois qu’elle était contente de descendre aux cachots pour voir Rogue.

« Je ferai comme si je n’avais rien entendu… »

Elle sursauta en entendant la voix du professeur, et non pas celle d’Aidan. Elle se précipita dans la pièce, prête à insulter le professeur d’inconscient.

« Miss Granger, si vous voulez faire votre Miss-je-sais-tout, faites-le avec vos fainéants d’amis qui ne risquent pas de me croiser sous cette apparence puisqu’ils ne semblent pas devenus matinaux malgré cette année à courir le danger… »

Hermione soupira et croisa les bras en faisant mine d’étudier les étiquettes des bocaux devant elle. Non seulement il avait raison, Ron et Harry étaient plutôt du genre lève-tard et donc il était improbable qu’ils soient debout aussi tôt, mais en plus Rogue semblait toujours pouvoir lire dans ses pensées avant même qu’elle ne les formule. A force, elle ne pourrait plus placer un mot…

« Par Merlin, cela serait bien la première fois que vous n’auriez rien à dire. »

Hermione leva les yeux au ciel et marmonna quelque chose à propos « d’étudier l’occlumancie à la bibliothèque ». Lorsqu’elle leva les yeux de ses étiquettes, elle croisa les yeux rieurs d’Aidan, accompagnés de près par un sourire en coin.

« Miss Granger, s’il y a bien une chose que vous ne pouvez pas apprendre uniquement dans les livres, c’est l’occlumancie. »

La sorcière fronça les sourcils d’étonnement, autant parce que quelques secondes auparavant, elle avait devant elle Rogue et qu’elle faisait maintenant face à Aidan, que parce ce dernier semblait retenir un rire. Lorsqu’il portait son apparence de Aidan, Rogue lui semblait plus détendu qu’à n’importe quel autre moment. Hermione ne savait plus lequel de ses deux caractères était réellement celui de son professeur, et lequel était une protection.

Si Rogue entendit les réflexions de Hermione, il n’en fit aucun commentaire et retourna ranger de vieux manuels dans une étagère, laissant la jeune femme penser à sa guise en feuilletant un livre évoquant les liens magiques entre sorciers. Une demi-heure passa, sans que personne ne sorte de sa bulle ; Rogue appréciait le silence mental d’Hermione, et Hermione, qui étanchait sa soif de savoir, avait oublié qu’elle n’était pas seule dans les cachots.

Au milieu de son rangement, Rogue-Aidan fixa le tableau situé devant la porte d’entrée, s’en approcha et ouvrit cette dernière sans douceur, laissant apparaitre un Harry, prêt à entrer.

« Potter, votre amie est vraiment un phénomène. »

Hermione se retourna et croisa les yeux verts de son meilleur ami. Ce dernier fixait Rogue-Aidan comme si quelque chose le gênait. Il sembla reprendre ses esprits après quelques secondes, entra dans la pièce et afficha un sourire narquois avant de répondre.