Chapitre 13

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Une heure. Ça faisait une heure qu'Orphée remuait dans son lit pour trouver le sommeil. Malheureusement, l'image de son partenaire lui restait gravé en mémoire au point de l'empêcher de dormir. Sa robe reposait fièrement sur la chaise de son bureau et semblait tenter la jeune fille. Elle semblait l'appeler; comme si elle voulait y retourner. Mais c'était fini.

Orphée et Camille s'étaient quittés plusieurs heures auparavant et pourtant c'était comme s'il était toujours là, à ses côtés. Elle avait l'impression de pouvoir sentir son parfum dans sa chambre. Il ne voulait plus quitter ses pensées.

En plus de ne penser qu'à lui et à cette soirée qu'ils venaient de partager, Orphée n'arrêtait pas de se questionner quant au lendemain matin. Allaient-ils se saluer chaque matin ? Ou bien, allaient-ils s'ignorer et oublier cette soirée ? Une multitude de questions tourmentait Orphée qui ne trouva le sommeil s'une heure avant que son réveil ne sonne.

C'était mardi et, malgré le bal de la veille, les cours du jour n'avaient pas été annulés. Le bâtiment était plein d'élèves dont l'humeur était si éblouissante que l'on se serait cru dans un film. Mais tous n'étaient pas comme cela. En effet, bien que l'heure de la récréation soit arrivée, Orphée resta assise dans sa classe, comme à son habitude, broyant du noir. Elle était seule, ils étaient tous descendus dans le hall du lycée afin de voir les photographies prises lors du bal tandis qu'elle, elle continuait de se morfondre de ne pas avoir vu Camille ce matin. Soudain, elle entendit des bruits de pas se rapprochant. Tout en regardant droit devant elle, elle aperçut une ombre traversant l'ouverture de la porte. Quelqu'un était là.

- Eh, Orphée ? T'es là ?

Elle aurait voulu l'ignorer. Elle le voulait vraiment mais son instinct en décida autrement. En même temps, comment aurait-elle pu feindre ne pas l'entendre alors que quelques secondes avant elle espérait le croiser ? Le cœur battant, de plus en plus vite, de plus en plus fort , et les joues tintées de rouge elle murmura :

- Oui ?

Même si elle avait deviné à qui appartenait la voix qui avait fait écho dans tout son être, elle se sentit obligée de se tourner pour en avoir le cœur net. Ses muscles ankylosés se tordirent de douleur et son regard parvint finalement à s'ancrer dans celui de son interlocuteur. Il était là. Camille était là, devant elle.

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