Chapitre 5

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- Quelle annonce ? Je vois vraiment pas de quoi tu parles ?

Orphée avait beau lui répéter la même histoire continuellement, Maëlle ne comprenait toujours pas.

- En gros, y'avait une affiche dans le couloir.
- Ouais, ça j'ai compris.

La rousse commençait peu à peu à perdre patience et tapa son poing contre la table. Les deux jeunes filles étant restées seules dans la salle de TP durant la récréation, personne n'avait vu ce coup de colère d'Orphée et pourtant elle se sentait épiée.

- T'as pas compris quoi du coup ? Bon en fait, tu sais quoi, je recommence. Et c'est la dernière fois.

Maëlle hocha la tête en signe d'approbation et son amie continua :

- Hier, je voulais sortir dans la cour pour la pause.
- Depuis quand tu quittes la salle même ?
- Ce n'est pas la question. Donc, je disais. Je marchais dans le couloir quand j'ai vu un papier noir accroché au mur. Comme toute personne normalement constituée, je suis allée voir de quoi il s'agissait.
- Et donc ?
- Mais laisse moi finir. Quand je suis arrivée devant le papier, le premier truc qui m'a choquée c'est que la personne qui a rédigé l'annonce a une belle culture littéraire. Tu te rends compte que c'était une citation de Belle du Seigneur qu'il y avait. J'ai tout de suite trouvé ça intéressant.
- C'est quoi ça encore ?
- Tu m'énerves à ne jamais rien connaître. Il s'agit d'un livre d'Albert Cohen qui raconte une histoire d'amour assez étrange mais bref je ne rentrerai pas dans les détails. Continuons; celui ou celle qui a accroché l'annonce voulait qu'on l'accompagne au bal.
- D'accord, et ?
- Et tu m'as dit que je serai accompagnée non ?
- Je ne vois toujours pas le rapport.
- Et bien, si nous contactions la personne derrière tout ça ?

Maëlle ouvrit grand la bouche tant elle fut surprise. C'était bien la première fois qu'elle voyait son amie aussi investie et entreprenante. Surtout qu'il s'agissait de socialiser, ce qu'elle ne faisait jamais.

- Tu es sûre ? se risqua-t-elle à demander.
- Oui.
-Emmène-moi voir l'affiche dans ce cas.

La brune trépignait d'impatience. Elle n'avait jamais été aussi heureuse pour son amie. Pour une fois qu'elle cherchait à parler à autrui. C'était un jour à marquer sur pierre blanche.

Une fois arrivées dans le couloir en question, Orphée pointa du doigt l'affiche. Maëlle s'approcha et la lut. Pas de doute, quelqu'un cherchait à être accompagné. Elle décrocha subitement la feuille et la tourna.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? scanda la rousse.
- Y'avait aucun numéro ni rien sur le devant donc c'était forcément derrière, dit-elle en brandissant l'arrière du papier qui contenait un numéro de téléphone.
- Comment t'as su ?
- C'est logique enfin, comment peut-on contacter la personne qui a écrit cela si on n'a aucun moyen de le faire ?
- Ah, je n'y avais pas pensé.

Maëlle haussa des épaules lorsque la sonnerie retentit. La pause était finie mais les deux jeunes filles se retrouvèrent deux heures plus tard devant la grande porte du lycée. La fin de la semaine était arrivée.

- On envoie un message du coup ? demanda Orphée.
- Non, le bal c'est lundi. C'est mieux si on appelle au moins on est certaines d'avoir une réponse.
- Qui parle ?
- Je le fais si tu veux. Passe ton téléphone.

La rousse lui tendit le portable et Maëlle tapa presque nerveusement le numéro inscrit. Elle valida l'appel et quelques secondes plus tard une voix masculine répondit :

- Allô ?

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