Chapitre 4

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Il était allongé sur son lit, un bras se balançant doucement dans le vide. Le corps légèrement recroquevillé sur lui-même, il fixait son mur blanc. Ses muscles travaillés se dessinaient sous son tee-shirt mouillé de larmes et ses mèches blondes, quelque peu longues, lui tombaient dans les yeux lui piquant la cornée. Il était triste. Savoir que celle qui lui plaisait comptait aller au bal avec un autre lui fendait le cœur. Il avait bien fait de ne pas lui demander, se disait-il.

Maëlle. Voilà qu'elle occupait ses pensées depuis des heures. En même temps, quel garçon ne rêverait pas d'un belle fille comme elle. Elle avait vraiment tout pour plaire. Pourquoi avait-il fallu qu'il ne l'intéresse pas ? De toute façon, comme lui avait dit son ami Tom, ce n'était qu'un amour de jeunesse et cela passerait donc. Mais ce n'était pas le cas. Elle était là, ancrée dans son cerveau, dans ses veines, dans son cœur. Elle était là mais à lui elle n'était pas.

Le pire, c'est qu'il avait un plan. Il avait tout prévu pour qu'elle l'accompagne mais il semblerait que sa planification était ratée. Comme quoi, les idées lycéennes ne valent rien.

Le programme était pourtant simple. Son ami avait réussi à le convaincre d'écrire une courte annonce qu'ils iraient ensuite accrocher dans le corridor où Maëlle avait cours. Il avait écrit un doux message tout droit sorti de son livre préféré : Belle du Seigneur.
En effet, il avait toujours adoré la littérature et il était sûr que c'était aussi le cas de la brune. Elle ne pouvait qu'être cultivée.

Ensuite, la jeune fille était censée voir l'écriteau et directement appeler le numéro qu'il avait laissé à l'arrière du papier.
S'il l'avait mis au dos, c'était pour éviter que quelqu'un d'autre ne le contacte. Il ne voulait qu'elle à son bras.

Elle serait subitement tombée d'amour devant la citation et l'aurait supplié pour qu'il vienne à ses côtés au bal de promo. Bien entendu, il aurait accepté seulement après l'avoir fait patienter quelques heures. Il fallait savoir se faire désirer.

Mais voilà, rien ne va jamais comme on le souhaite. Encore moins lorsqu'il s'agit de sentiments que personne ne peut contrôler, ni même comprendre.
Il se retrouvait donc las, allongé sur son lit, son costume gris à sa droite. Costume qu'il avait d'ailleurs payé de sa poche après des mois d'économie. Il était sincèrement déçu.

Que pouvait-il faire maintenant qu'elle avait accepté la demande d'un autre ? Y aller seul ? C'était hors de question. Camille n'était pas ce genre de gars à rester isolé, surtout lors d'une soirée. Finalement, il n'irait sûrement pas.

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