« Une question, Mademoiselle de Barthénoïde ?

- Oui. L'année passée, mon frère, Timoléon, a hurlé avant de disparaitre. Je me souviens parfaitement l'avoir entendu depuis la salle d'SVT. Dans ce cas, qu'est ce qui me dit, qu'est ce qui nous dit, que quelqu'un réagira à un autre hurlement dans le cas d'une nouvelle disparition, si cette personne pense qu'il ne s'agit que d'une blague de lycéens ?''

- Naïsse défie la directrice comme si elle avait trouvé la faille de son plan. C'est mal connaître la directrice qui semble avoir tout prévu.

- ''En effet, votre frère aurait crié avant de disparaitre, mais les rhizocculaires font un bruit d'alarme particulier qui ne ressemble pas à celui d'un humain. N'aillez craintes, vous êtes maintenant en sécurité.

- Pour finir, comme je vois que vous avez tous faim après cette première journée, j'annonce à tous les élèves de la troisième à la terminale, que les inscriptions pour l'octoballe ont lieu samedi de la semaine prochaine. Toute personne souhaitant s'inscrire doit se présenter ce jour-là dans le parc avec son balai et sa tenue.

- Merci de votre attention et bon appétit !''

- Dès que la directrice clos son discours, les discussions reprennent leur cours et Philizas décide de prendre son plateau pour s'asseoir avec ses colocataires au bout de la table.

- Le reste de la semaine, le trio envoie une lettre à Fulgence pour lui raconter les rhizocculaires, leur nouvel emploi du temps et le reste des nouvelles infos de la rentrée.

- Le mécanisme routinier de l'école leur revient bientôt et le lundi de la deuxième semaine, Timoléon de Barthénoïde recommence l'école.

- Après dix mois d'hôpital, de repos et de traitements, Meredith s'attend à le voir avec la même tête que lors de sa rentrée.

- Loin de là.

- Maigre, blafard et les yeux cernés, l'adolescent marche courbé, il parle seul. Son regard est fuyant et hagard. Ses cheveux noirs ont perdu tout leur éclat et sa peau diaphane fait ressortir ses tâches de rousseurs.

- Des cicatrices boursouflées sont enroulées autour de ses bras, las où les ronces l'ont attrapées.

- Son comportement est proche de celui d'Ernestine, réalise finalement Meredith, bien qu'elle ait honte de les comparer. Pourtant Timoléon affiche le même regard perdu et a les mêmes tics fébriles.

- Meredith hésite à en parler à ses parents et finalement décide de ne pas le faire. Elle s'imagine sûrement ces ressemblances, du moins elle l'espère.

- Les journées s'écoulent tranquillement, sans que quoi que ce soit de notable n'arrive.

- Ydorée leur annonce durant la dernière semaine septembre que Fulgence commence à s'en sortir doucement et que les risques qu'elle meurt de sa Convolvulence s'amenuisent de jour en jour.

- Le mois de septembre se termine et le mois d'octobre le suit. Tout semble se dérouler au mieux, si on excepte le fait que Fulgence est absente et que la lycanthropie partielle de Hector se manifeste de plus en plus régulièrement. Ce dernier fait inquiète au plus haut point ses deux amies qui craignent qu'il ne lui arrive quelque chose.

- Meredith ne peut s'empêcher de l'imaginer chuter de son balai, dans les escaliers, dans la cour, n'importe où.

- Pour les rassurer, Hector leur explique qu'il est juste un peu inquiet pour Fulgence et à cause du Brevet qui s'annonce à la fin de l'année.

-

- Les professeurs ne jurent que par cet examen et ne cessent de leur expliquer que si ils travaillent bien maintenant, il leur sera plus facile de le passer en fin d'année.

- Pour couronner le tout, le dimanche précédant la semaine de l'anniversaire d'Hector, madame Nurnberger la demande pour un appel venant de ses parents. Accompagnée d'Athénaïsse, Meredith colle le combiné démodé à son oreille. C'est son père qui répond.

- Sa voix paraît troublée quand il explique les raisons de son appel à sa fille.

- ''Meredith, je suis désolé de te l'apprendre comme ça, mais Ernestine a été hospitalisé en urgence hier. Elle va bien physiquement mais on a peur que ce soit psychologiquement qu'elle déraille. Sylbert été resté après les vacances pour la garder un peu à l'œil et il a finalement dû l'emmener à l'hôpital le plus proche quand elle a commencé à délirer à propos d'une Laureline qui essayait de l'attaquer et d'autres histoires dans le même genre...

- -Elle a quoi ?

- -On ne sait pas, ça peut être passager, ou peut-être, seulement peut être et ce n'est pas très probable, ça peut être l'Alzheimer.''

- Ce dernier mot arrache des larmes à la jeune fille qui n'as plus la force de continuer d'écouter son père parler. Tremblante, elle raccroche sans un mot et quitte le bureau en pleurs, saluant à peine la sous directrice en sortant.

- Athénaïsse la rattrape dans les escaliers et la prend dans ses bras pour la réconforter.

Elles discutent toute la soirée et quand vient l'heurede dormir, Meredith est apaisée et un peu moins triste pour sa grand-mère.

Meredith Clairensac 2Onde histórias criam vida. Descubra agora