Chapitre 10

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''T'as encore été collée pour la même raison que l'année dernière! Mais elle est complètement psychorigide notre directrice!'' S'exclame Fulgence dans la chambre s'attirant de nouveau les foudre de Naïsse tandis qu'Athénaïsse essaye de réconforter Meredith qui pleure sans pouvoir s'arrêter.
''Tes parents n'en saurons rien! Allez, sèche tes larmes. Regarde, t'as survécu l'année dernière tu survivra cette année!'' Meredith hoche la tête et s'essuie les yeux sur sa manche de pyjama. Elle a réussi à tenir tout le diner sans lâcher une larme mais s'est mise à pleurer en annonçant la nouvelle de sa retenue à ses amies. Dans le fond, elle ne sait même pas si elle pleure pour ça, ou à cause de la pression accumulée ces deniers temps. ''Excusez moi. Je suis un peu bête de pleurer comme ça.
-Mais non, t'inquiètes, ça arrive. Ça va aller?
-Oui.
-Bon ben bonne nuit alors!
-Bonne nuit les filles!''
Meredith ainsi que ses colocataires se couchent et éteignent la lumière. Tout ira forcément mieux demain, se rassure l'adolescente en fermant les yeux.
Meredith nage. Elle s'épuise.  Il y a de l'eau partout. Des vagues la submergent. Elle ressort la tête, les poumons enflammés. Ses muscles sont tendus, douloureux. Soudainement, elle coule.
Meredith se réveille en sursaut. Ce n'était qu'un cauchemard. Son réveil annonce six heures du matin. Il fait encore noir dans la chambre et tout le monde dors. Incapable de retrouver le sommeil, la jeune fille se redresse sur son lit.
Charbon relève lentement la tête et regarde sa maîtresse d'un air fatigué. Il s'étire, se lève et commence à faire sa toilette. D'un coup, il s'immobilise. Ses pupilles vertes fixent quelque chose sur le parquet. Son pelage noir se hérisse et il grogne. Meredith se rapproche pour voir ce qui l'énerve à ce point.
Sur le sol de la chambre, est assise une espèce de petite créature nauséabonde et longiligne. Son corps est composé de deux sphères. Une pour la tête et une pour le corps. Les deux sont reliés par un fin cou. La tête possède deux énormes yeux noirs, disposés de manière asymétrique. En dessous de ces yeux, une espèce de fente de laquelle dépassent d'horribles dents jaunes et tordues, fait office de bouche. Entre ses deux yeux noirs, une petite corne brunâtre semble avoir entreprit de pousser. À l'arrière de son crâne se trouvent deux oreilles semblables à celles d'un lapin en plus petites. Les bas de son corps possède quatres petites tentacules qui lui servent à avancer.
Meredith se retient de crier et se dépêche d'allumer la lumière. Un court instant, elle voit qu'une dizaine de ces créatures se trouvent dans sa chambre. Quelques une sur son bureau, deux sur sa table de nuit et une entrain de quitter de son oreiller.
Tétanisée par la peur, elle n'ose pas bouger. Les petits monstres se figent eux aussi et puis se mettent subitement en mouvement vers la porte de la chambre. En moins d'une minute, ils ont tous disparus.
Reprenant ses esprits, Meredith hésite entre essayer de voir où ils vont et rester cachée sous sa couette jusqu'au réveil de ses colocataires. La dernière options remporte et Meredith éteint sa lampe de chevet et se terre sous sa couverture, roulée en boule et tremblante. Elle croise les doigts pour que la sonnerie sonne le plus vite possible.
À six heure trente, enfin, retenti la fin de son supplice. La chambre et toujours plongée dans la noir mais bien vite, Naïsse allume sa lumière et se lève, en premier comme toujours.
Meredith sort aussitôt de son lit, en essayant de contenir ses tremblements. Elle ramasse ses vêtements et se glisse hors de la chambre.
Dans le hall, il y a déjà de l'agitation. Elle salut ses camarades de classe et entre dans la salle de bain déjà embrumée par les douches.
Une vingtaine de minutes plus tard, elle ressort propre et habillée, et s'assied sur un des fauteuils avec son cartable en attendant ses amies.
Meredith en profite pour scruter la salle à la recherche des monstres qu'elle a vu dans sa chambre. Rien. Ils se sont volatilisés.
Rassurée, Meredith passe une journée paisible.
Fulgence est de retour, et elle n'a aucune envie de gâcher l'ambiance joviale en racontant ses problèmes. Alors elle sourit et rigole.
Elle voit bien que ni Hector ni Athênaïsse n'est inquiet comme avant, alors ça déteint sur elle et Meredith s'efforce de ranger ses angoisses dans un coin de son esprit en attendant le bon moment.
La journée prend fin, comme n'importe quelle journée, et Meredith s'endort sans trop de mal.
Comme la veille, elle se réveille en sursaut après un cauchemars et voit les même petits monstres rôder autour de son lit.
La journée qui s'ensuit, Meredith est inquiète. Très inquiète même. Elle continue à espérer que la nuit suivante ils aient disparus, mais ils reviennent toujours.
Alors, jeudi matin, elle prend son courage à deux mains et se confie à Fulgence.
«Des monstres hyper moches qui traînent dans notre chambre depuis lundi et tu n'en parles que maintenant!
-Je me disais qu'ils allaient partir.» Avoue Meredith.
«Je pense que dans ce genre de cas il faut installer un piège. On va demander à Hector et à Ath. de nous aider.»
Résolue, la capilomage entraîne Meredith vers le coin de la cours où ces deux derniers jouent à la balle.
«Réunion d'urgence dans le repère!»
En deux temps trois mouvements, ils sont tout les quatres installés dans leurs fauteuils.
Meredith prend alors la parole, pour expliquer la situation à ses amis.
«Tout les soirs depuis le début de la semaine, il y a des espèces de créatures dans la chambres qui me réveillent au milieu de la nuit. Et donc Fulgence propose de faire un piège pour les attraper.
-Très bonne idée!»s'exclame Hector.
«On peut installer un filet.» Propose Athénaïsse.
Après une dizaine de minute de planification, les collégiens se mettent à la recherche de matériel dans le grand bazar de la cave.
Meredith ouvre les armoires et les boîtes puis tombe sur une petite créature qui sautille sous un meuble. On dirait un tout petit lapin en pompoms lavande. Ses oreilles sont aussi grande que son corps et il ne possède pas de pattes. Ce petit lapin flotte au dessus du sol, entre les moutons de poussières.
Quand Meredith tente de l'attraper, la petite créature disparaît et réapparaît quelque mètres plus loins.
Bientôt, Meredith réalise qu'il y a au moins une douzaine de ces esprits qui sautillent dans tous les sens.
«Venez, c'est magique!»
Elle montre les minuscules lapins à ses amis et Athénaïsse les reconnaît tout de suite.
«Ce sont des zoryctalus. Mignons mais chiants! Plus il y a de la poussière, plus il y a de zoryctalus, puis les zoryctalus créent de la poussière et il y a encore plus de zoryctalus qui créent encore plus de poussière. C'est un cercle vicieux.
-Il y en avait partout chez mon arrière grand mère!»ajoute Hector.
Ils comtemplent ces esprits quelques instants puis se remettent à la recherche.
Avant la fin de la pause de midi, ils trouvent un vieux filet de pêche et des vieilles planches.
Meredith les pose dans le repère pour aller les récupérer après les cours de l'après midi.
«Merci beaucoup pour votre aide.»
Le soir même, avec l'aide d'Athénaïsse et de Fulgence, et sous le regard médusé de Naïsse, elle installe le piège devant la porte.
«C'est pour une expérience! Arrête de nous regarder comme ça!
-C'est complètement débile. Comme vous en faites!»
Naïsse s'allonge sur son lit et allume son téléphone pour écouter de la musique. Depuis le retour de Fulgence, elles ont repris leur guerre et Naïsse met la chanson à fond pour énerver la capilomage.
«I looove iiit when you caall meee señoriiitaaa!»
Pour couronner le tout, elle se met à chanter par dessus. Naïsse lance un regard narquois à ses colocataires et ouvre un livre.
Après l'installation, le couvre feu sonne et tout le monde par se coucher. Meredith croise les doigts pour que ça marche et tente de dormir malgré la chanson qui tourne en boucle dans sa tête. «ouh you keep me coming for you...»

Meredith Clairensac 2Where stories live. Discover now