Chapitre. 1

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Il était plus de deux heures du matin lorsque le bruit sec de son téléphone retentit dans la pièce, brisant ainsi le silence qui régnait dans la chambre, assombrie.

Après avoir échappé un grognement, il étendit le bras pour décrocher.

-J'espère pour vous que c'est important, lâcha-t-il d'une voix dure.

Au fond, il savait que si son téléphone sonnait aussi tard c'est que c'était important. Et cela se confirma quelques secondes après avoir écouté son interlocuteur. Irrité par ce qu'il venait d'entendre, il se redressa de toute sa hauteur en enroulant l'un des draps autour de sa taille.

Un de ses employés venait de vendre un secret de construction à une entreprise rivale. Il n'y avait rien de plus positif pour se réveiller, à quatre du matin qui plus était.

- Bien. Incluez mes avocats ainsi que toutes les directions concernées. J'arrive dans une trentaine minutes, dit-il sans ménagement.

-Un problème ? Surgit une voix qu'il avait oublié.

-Je croyais t'avoir dit de ne pas dormir avec moi si jamais tu venais à rester, déclara  Aleksei de sa voix sombre en ignorant royalement sa question, se dirigeant vers la salle de bain.

-Je suis désolée, j'étais tellement fatiguée hier, déclara-t-elle de sa voix mielleuse qui l'insupportait tant.

Il tiqua en ouvrant la porte qui donnait vers les autres quartiers, notamment sa salle de bain.

-Prends une douche dans une autre salle de bain, et précède moi. J'ai organisé une réunion d'urgence. Tu peux dire à mon chauffeur de t'emmener.

Sans qu'elle ne puisse y répondre quelque chose, il claqua la porte.

Après une douche froide et hâtive,  il finit par sortir de sa chambre pour s'apprêter. Au même moment, l'on frappa à sa porte. Et après une abdication glaciale et désintéressée, c'est sa gouvernante qui pénétra dans la pièce avec un plateau dans les mains.

-Bonjour monsieur, dit-elle en posant le plateau sur son petit salon pour venir attacher sa cravatte, je vous ai préparé un café sous les ordres de mademosielle Catalina.

Aussitôt, il grinça des dents en lui lançant un regard noir. La quinquagénaire comprit alors son erreur, mais c'était déjà trop tard.

-Combien de fois, vous ai-je répété que vous n'étiez pas sous les ordres de Catalina ?

Elle déglutit en s'écartant une fois qu'elle y eut finit,puis baissa sa tête.

-Je suis désolée monsieur. Elle m'a dit que vous en aviez besoin et j'ai cru que c'était ce que vous aviez demandé d'elle.

Il la regarda fixement avant de laisser tomber. Non seulement il n'avait pas le temps mais aussi, la réprimander ne servirait à rien.

Il prit sa veste puis sortit de la pièce sans un mot, ayant un problème plus urgent à régler.

Menton posé sur les mains, le regard sévère rivé devant lui et les traits endurcis, il finit par déclarer :

-Je vous écoute.

Mais personne, dans la salle n'osait dire quelque chose. Tous se regardaient  discrètement dans l'attente qu'un audacieux daigne ouvrir le champ à la discussion.

Alexeï scruta sévèrement chaque employé présent dans la salle de réunion. Voyant que personne ne semblait prêt à parler, il sentit le besoin d'intensifier la pression. Il prit une profonde inspiration et déclara d'un ton glacial:

Dans L'antre Du RusseWhere stories live. Discover now