Chapitre.18

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Se garant dans l'allée de son manoir,  Alexeï sortit de la voiture en prenant la jeune femme dans ses bras. Il trouva sa gouvernante au hall, mais c'est avec surprise qu'il vit qu'elle était assise sur les marches, lui donnant l'impression qu'elle attendait son retour avec l'américaine.  Et sa réaction lorsqu'il referma la porte lui confirma sa suspiscion car cette dernière c'était redressée avec ferveur en ramenant ses mains vers elle, regardant le corps inerte de la jeune femme avec angoisse et inquiétude.

-Ne vous inquiétez pas. Elle n'est pas morte, déclara Alexeï indifférent en lui dépassant pour monter les escaliers.

De toutes les façons si elle était morte, il ne l'emmènerait pas ici mais l'enterrerait. Il chassa vite cette pensée puis déclara en se retournant :

-Je doute fort que le docteur puisse pouvoir se déplacer. Alors préparez lui une soupe chaude et ramenez moi des médicaments dans le placard de premiers secours pour faire baisser la fièvre, il marqua une pause, sous les hochements de gouvernante qui était bien impliquée,  merci, lâcha Alexeï avant de grimper les escaliers sans savoir pourquoi il venait de remercier sa gouvernante.

Sans doute parce qu'elle l'avait empêché d'aller jusqu'au bout de son entêtement.

Il grimpa les escaliers son bagage en main, avant d'actionner la poignée. Il alla la poser sur le lit et d'ordinaire, il serait reparti et aurait laissé Ylivana s'occuper d'elle car après tout, il en avait déjà bien assez fait mais, Alexeï ne pouvait pas expliquer pourquoi il se trouvait encore là, allant même s'asseoir sur un fauteuil après avoir enlever son manteau sans la quitter des yeux.

Ainsi, même lorsque Ylivana rentra dans la pièce avec le plateau, il resta là sous l'étonnement de sa gouvernante qui préféra garder le silence. Cette dernière lui lançait plutôt quelques coups d'oeil. Elle fit des tours vers la jeune femme endormie en contournant son lit plus de deux fois, avant qu'Alexeï ne comprenne qu'elle voulait attirer son attention :

-Je...je veux m'occuper de la petite, avait-elle dit en masquant une gêne qu'il ne comprenait pas.

-Faites le donc. Quel est le problème ?

Rouge d'embarras, la gouvernante resta silencieuse un court instant sans qu'il ne sache pourquoi avant qu'elle éclaircisse sa voix en continuant:

-Eh bien...elle a pris froid et la pluie s'est abbattue sur elle. Elle est donc mouillée et je vais devoir lui enlever ses habits pour la changer donc...

-J'ai compris Ylivana. Faîtes votre travail, je vous laisse, déclara Alexeï à contrecœur sans encore en connaitre la raison.

-Mer...merci monsieur.

Sur le point de sortir, elle l'arrêta en l'informant:

-Le téléphone fixe de la petite n'a pas arrêté de sonner lorsqu'elle n'était pas là. Je n'ai pas voulu décrocher car je sais que c'était forcément son oncle.

Alexeï hocha de la tête avant de sortir sans directement regagner sa chambre. Il resta devant la porte en songeant une fois encore à la nouvelle apparence de la jeune femme dont il venait de découvrir la chevelure ce soir, et une autre facette de son visage lorsqu'elle s'était endormie. Il repensa à ses lèvres rouges qui avait perdu leurs éclats et s'étaient gercées au vue du froid avant de serrer ses poings lorsqu'il se surprit à vouloir les rechauffer en dardant sur sa bouche un baiser sauvage. Il ferma ses yeux avec force avant de quitter le couloir qui menait à sa chambre. Il emprunta d'autres escaliers qui le conduisirent vers sa chambre puis, dès qu'il rentra décida de composer le numéro de Ignacio pour qu'il ait au moins la paix du cœur puisque la jeune femme avait réussi à le joindre avant qu'il ne coupe court à une discussion qui n'avait pas commencée.

Dans L'antre Du RusseWhere stories live. Discover now