Chapitre.21

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La vue commençait à se teindre lentement d'une obscurité grandissante, sous le regard avisé du russe. Debout sur son balcon, il avait le regard fixé vers l'étendue de sa propriété qui commençait à s'assombrir, annoncant une pluie imminente.

Alors que le vent faisait légèrement volé sa chemise en laine, Alexeï éprouvait une colère indicible et ce, depuis la matinée.

À l'origine de cette émotion se trouvait une personne qu'il essayait d'éradiquer de son esprit toute cette semaine mais en vain.

Cette femme surgissait dans son esprit sans son consentement, allant même jusqu'à s'intégrer durant ses ébats avec Catalina.

Elle avait prit petit à petit une grande place dans son esprit, sans invitation.

Alors Alexeï s'était surmené, travaillant doublement plus qu'il ne le faisait déjà, se défoulant sur son punching-ball ou nageant jusqu'à s'en lasser mais rien n'y faisait:

Elle était dans sa tête, et ne semblait pas vouloir en sortir.

Ce même visage espiègle, ce sourire gênée,  sa voix douce et teintée d'une excitation, ses mimiques en sa présence, ses longs cheveux retombant jusqu'au long de son dos, sa peau légerement hâlée rappelant ses origines étaient tous ancré dans sa chair.

Des détails qu'il n'avait jamais su observer chez la gente féminine prenaient place dans son esprit lorsqu'il la voyait. Il en capturait chacun, sans le vouloir.

Mais même avec tout ce poids qu'il ressentait dans ses reins, il ne céderait pas.

Il ne pouvait pas.

Ce n'était pas pour cela qu'elle était ici. Ignacio ne l'avait pas emmené pour cela.

Mais pourtant...qu'est-ce qu'il rêvait de toucher sa peau hâlée et ancrer ses doigts sur sa chevelure ébène...

Il pressa son pouce et son index sur ses yeux en réprimant ses pensées salace et se reconcentra sur l'atmosphère maussade qui s'imprégnait de son jardin.

Les nuages se massaient de plus en plus épais alors que les contours des arbres commencaient à se fondre dans cette obscurité croissante, leurs branches se balançant doucement sous l'effet d'une brise annonciatrice.

À travers les quelques gouttes annonçant une pluie imminente, son visage conserva une expression impénétrable, empreinte de détermination à oublier cette jeune femme.



*****

Serviette sur la tête, Liyana regardait à  travers la fenêtre avant de constater avec admiration que la pluie qu'elle avait observée depuis ses débuts  s'était désormais transformée en pluie diluvienne.

Elle continua son observation avant qu'un noir total ne vienne voiler son champ de vision, créant ainsi une soudaine panique. Sans se poser de questions, Liyana accourut en tâtonnant presque vers son lit, ignorant la foudre dehors alors qu'elle traversait la pièce sans demander son reste. 

Elle se retrouva sous sa couverture, respirant avec haleine pour reprendre ses couleurs alors que la pluie battait son plein en offrant un spectacle foudroyant auquel elle assistait à travers le voile de son drap.

Elle continua à tomber en torrents battants, créant un concert assourdissant de gouttes martelant les fenêtres. Liyana sentait son cœur battre la chamade sous l'effet de la peur alors que l'obscurité enveloppait sa chambre.

Puis un moment plus tard à calmer ses ardeurs, la jeune femme décida de s'aventurer hors de sa chambre, son ventre gargouillant.

Ce fut armée de la lumière de son téléphone qu'elle sortit de sa chambre pour se frayer un chemin à travers les vastes couloirs du manoir.

Dans L'antre Du RusseWhere stories live. Discover now