Chapitre.4

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Liyana se sentait un mélange d'émotions à l'idée de quitter son pays et tout ce qu'elle connaissait derrière pour se rendre en Russie. Un pays qu'elle ne connaissait pas, dont elle n'avait jamais imaginé fouler le sol et surtout, dans des conditions de voyages extrêmes et longs.

"Il faut brouiller les pistes" lui avait dit son oncle.

Et bien elle espérait sincèrement que cela fontionne car après un bateau pour le Canada, un avion pour la France, un autre bateau pour la Suisse, un train pour l'Allemagne et enfin un avion vers leur dernière destination, Liyana voulait bien croire qu'ils avaient brouiller les pistes.
Ils étaient même passés par des pays dont l'accès était inutiles pour se rendre en Russie, avant d'être dans ce dernier moyen de transport en route vers le dernier arrêt du périple. Et c'est la tête adossée contre le hublot qu'elle cogitait à ce qui lui arrivait.

La jeune femme était dévastée par la mort de son amie et le choc de l'incendie de leur immeuble était encore palpable en elle. Elle ne réalisait toujours pas qu'Emy ne soit plus là. Elle n'avait même pas eu l'occasion de lui dire au revoir ou de parler à ses parents pour les consoler ou s'expliquer. Et quant à Marano, elle ne préférait pas imaginer qu'est-ce que le pauvre homme pouvait se dire. Son oncle avait voulu la faire quitter les États-unis le plus tôt que possible et cette décision avait été sans appel.

Mais elle ne le blâmait pas. Ignacio, étant dans la police, comprenait mieux que personne le danger auquel elle était confrontée. Il l'avait avertie qu'il était primordial qu'elle quitte le pays pour assurer sa sécurité, le temps que le tueur soit retrouvé et arrêté. Bien qu'elle comprennait la gravité de la situation, Liyana avait du mal à accepter de partir et de tout laisser derrière elle.

Entre deux endormissements, son oncle la réveilla doucement pour la faire savoir qu'ils avaient atterri.

Enfin.

Il faisait nuit, et il faisait froid. Perdue dans ses pensées, elle se laissa conduire par son oncle qui avait pris un taxi pour eux. Et c'est devant une tour qu'ils s'arrêtèrent. Il lintima à descendre puis pris les quelques petites valises qu'ils avaient emmenés. Après les avoir déposé à la réception, il échangea avec une femme qui semblait être standardiste.

Elle n'avait jamais su que son oncle parlait le russe. Bien qu'elle identifiait son accent américain, il échangeait fluidement avec la femme.

-Liyana ? Viens, on monte, déclara son oncle en lui prenant par le bras.

-Depuis quand parles-tu le russe ?

Son oncle émit un bref rire tout en la conduisant.

-Oh je me débrouille, il haussa des épaules avec nonchalance, et en plus, il y a pleins de choses que tu ne sais pas de moi.

Elle sourit puis préféra garder le silence, éreintée.

-Je suis fatiguée Ignacio, murmura la jeune femme en plaçant sa tête sur son épaule lorsqu'ils furent dans l'ascenseur.

Un ascenseur qui les conduisait vers un lieu qui lui était inconnu car, ayant jeté un rapide coup d'oeil vers l'immense tour, elle avait d'abord cru que c'était un hôtel pour les héberger cette nuit. Mais en y rentrant, elle découvrit un décor professionnel.

Pourquoi son oncle l'emmenait-il ici, dans ce qui semblait être une entreprise ?

Le soleil commençait à se coucher, plongeant la salle dans une noirceur qui s'accentuait au fur et à mesure que l'étoile disparaissait. Et c'était dans ce décor qu'il continua son travail avant d'être dérangé par un coup de fil. Sa secrétaire s'excusa à la minute même, avant de lui annoncer qu'un homme voulait le voir. Sur le point de refouler la visite, il avait gardé le silence sur l'entente du nom de ladite personne.

Dans L'antre Du RusseWhere stories live. Discover now