Chapitre.5

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-Je vous demande pardon ?

Elle regarda la gouvernante qui regardait droit devant elle le visage insensible, puis regarda le monsieur assez âgé qui était assis, devant elle.

-Ce sont les ordres de monsieur, déclara simplement la gouvernante comme simple explication.

-Mais vous pensez que j'ai quel âge ? Un tuteur ? Je vous signale que j'ai passé la majorité il y a des années de cela, protesta Liyana en se demandant si elle rêvait ou pas.

Ou mieux encore, cette gouvernante lui jouait sûrement un tour mais au vu de son expression figée, elle en doutait un peu.

-Ce sont les ordres de monsieur mademoiselle, et je ne peux rien y faire mise à part vous présenter et m'en aller.

-Mais...ce n'est pas possible. Il doit certainement y avoir une erreur. Vous voyez bien que je n'ai pas l'âge d'avoir une personne dont je serais la mineure ? Elle quitta la gouvernante des yeux avant de se concentrer sur l'homme âgé et bien apprêté, vous le voyez n'est-ce pas ?

Ce dernier se contenta d'un fin sourire sur sa personne avant de détourner ses yeux d'elle.

En plus il l'ignorait et la dédaignait. Et bien, ça s'annonçait déjà bien.

Elle voulut se lever pour sortir de la pièce, mais le grand homme qui était posté devant la porte fit un mouvement sur sa droite pour la dissuader.

Ah oui. Elle avait oublié de préciser qu'elle avait également un garde du corps lui aussi rigide qui la suivait partout, hormis dans sa chambre mais restait tout de même devant celle-ci lorsqu'elle y était.

Voyant qu'elle ne pouvait rien y faire face à la détermination de la gouvernante et du garde du corps, elle soupira en se rasseyant.

-Ça n'a vraiment aucun sens, aucun, murmura la jeune femme se parlant à elle-même, en se demandant où est-ce qu'elle avait atterri.

****


Assise à une petite table avec son tuteur, un livre d'histoire de la Russie ouvert devant eux, elle avait la joue adossée sur la paume de sa main presque ennuyée.

Cela faisait une semaine et demie qu'elle prenait des cours avec ce monsieur qu'elle avait fini par apprécier. En fin de compte, ses allures aristocratiques, dédaigneuses et son pragmatisme n'étaient qu'une partie de sa personnalité. Au-delà de cela, monsieur Ivanov était gentil, et passionné. Elle rigolait bien avec lui lorsqu'elle essayait de le faire rire en faisant des grimaces, mais que ce dernier s'offusquait et la rappelait à l'ordre.

"Un peu de tenue, voyant" disait-il le menton légèrement relevé.

Le tuteur, passionné et enthousiaste, lui parlait avec engouement de la culture russe, des coutumes et des célèbres monuments historiques du pays ce qui rendiat le cours plus entraînant. Il lui apprenait également quelques mots en russe et lui montrait comment les prononcer correctement. Ce n'était pas gagner pour la jeune car, même si elle aimait et avait une faculté d'apprentissage très performante concernant les langues, les mots russes étaient difficiles à prononcer.

-Gardez bien en tête que chaque pays a une culture différente. La différence entre la Russie et les États-unis ne se situe pas uniquement sur la langue, mais également sur les règles de bienséance, la politique et l'art de vivre. Il y a une énorme barrière éducative, sociale, et économique.
Par exemple...

Pendant que le tuteur parlait, Liyana écoutait attentivement mais ses yeux se posaient souvent par la fenêtre, où elle voyait les arbres, le jardin. Ce qui lui faisait penser à leur prochain cours dans lequel il lui apprendrait à galoper.

Dans L'antre Du RusseWhere stories live. Discover now