Tensions au sein des Bloods

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Je ne sais pas quelle posture adaptée avec elle. Je suis conscient de lui avoir fait du mal, je suis extrêmement gêné ? Moi Enzo Santos ? Jamais...Et pourtant je n'ai qu'une envie c'est qu'elle arrête de pleurer et de la prendre dans mes bras. C'est la première fois que je ressens ça et ça me dégoûte. Je suis connu pour être sans état d'âme, je dois tenir mon rang de chef. Les pensées s'entrechoquent dans ma tête et comme dans un monde parallèle je vois ma main se poser sur son bras et mon pouce l'effleurer. Elle lève ses yeux océans vers moi et quand elle réalise que je suis en face d'elle, son regard change : je peux lire la haine la plus profonde dans ses pupilles...Elle lève son poing et me le colle au nez. Je ne réagis pas, c'est ma façon de m'excuser alors je la regarde impassible, hoche la tête et sort. Je prends le chemin de la maison de Max. Arrivé devant la porte il m'accueille :
« Hello frérot...qu'est-ce qu'il s'est passé ? » me demande-t-il en constatant l'état de mon nez. Il va falloir t'emmener à l'hôpital, j'appelle ma mère et on y va okay ?
- Okay » je lui réponds sans contester.
Dix minutes après Mme Pafelson et Max sortent de la maison ensemble, la maman de Max ouvre la voiture et démarre en trombe sans poser de questions même si je peux voir dans ses yeux qu'elle est énervée contre moi. Une fois arrivés à Heartland Health Center, deux infirmières me prennent en charge et après quelques points de sutures je peux sortir. Je sais que je vais devoir avoir une discussion avec Sofia... Les médecins discutent entre eux puis viennent nous rejoindre, ils me préconisent un calmant pour dormir le soir, Mme Pafelson les remercie et nous nous dirigeons vers la voiture.
« Enzo quand on rentre tu viens dans La Salle s'il te plait » me dit-elle avant de démarrer. Je jette un regard en coin à Max et il me fait comprendre silencieusement de regarder mon téléphone : « dis-lui juste la vérité le reste ça coule tout seul ». Je le remercie d'un hochement de tête. Nous nous engageons dans l'allée de leur immense maison et tandis que Max va dans la salle de jeux moi je me dirige vers La Salle avec Sofia.
« Mais qu'est-ce qu'il t'a pris Enzo ? Pourquoi tu lui fais ça hein ? Tout ce mal te retombera dessus un jour ou l'autre tu le sais ?
- Tia lui répondis-je calmement je ne lui fais aucun mal, et tout ceci n'est rien comparé à tout ce que son « frère » a pu me faire ressentir.
- Dans ce cas venge toi de son frère et pas d'elle.
- C'est ce que je fais.
- Tu t'y prends de la mauvaise manière, sache-le. C'est la période de ton « exil » en Espagne qui t'as rendu fou ? Et tu ne peux pas oublier que tu as fui tes soi-disant responsabilités et aujourd'hui tu veux prouver que tu es digne. Mais digne de quoi Enzo ? Et prouver à qui ? Personne n'attend rien de toi, tu ne peux donc pas vivre normalement ?
- Il est trop tard pour vivre « normalement » comme tu dis, et tu le sais parfaitement. Ne me parle pas d'exil, j'avais besoin de repos Sofia.
- Si tu veux continuer à te voiler la face ce n'est pas mon problème Enzo, sors. »
Je sortis sans claquer la porte. J'étais physiquement calme car elle avait raison, mais au fond je bouillonnais. Je reçus un message de Max : « bro, rejoins moi à la salle d'entraînement au sous-sol. ». Il me connaît par cœur, exactement ce dont j'avais besoin. Quand je fus arrivé devant la salle de sport, je le vis entrain de soulever des poids, quand il me vit, il s'arrêta et vint vers moi :
« Tu viens t'entraîner ou quoi ? »
Je lui souris pour toute réponse, il savait bien que ce n'était pas le moment pour parler de mon entretien avec sa mère. Après une heure à se vider la tête nous sommes chacun monter dans nos chambres équipées de salle de bains. Quand je suis sorti de la douche, j'ai enfilé un jogging avec un t-shirt et je suis descendu à pas de loup dans la cuisine. Max était déjà là et j'allais exploser de rire mais j'entendis d'autres voix et en m'approchant je reconnus Angie, Léa et Sofia...
«  Ah ! Enfin t'es là bro m'accueille Max
- Ouais, j'avais faim
- Salut Enzo me dit Léa en jouant avec ses cheveux...Pathétique.
- Salut Léa lui répondis-je froidement toute fois en lui faisant la bise. Puis en me tournant vers Angie : Hello belle-sœur
- Salut beau-frère me dit-elle avec un sourire timide. »
Angie était vraiment plus mignonne quand elle souriait, elle devrait essayer plus souvent, mais bon dans l'ombre de Léa ce ne doit pas être évident. Quelle peste.
Je rendis son sourire à Angie et me retournais vers Sofia :
«  Por favor perdoa-me tia, lui demandais-je. »
Elle plongea son regard dans le mien et me dis :
« Je te pardonne Enzo mais elle ? Te pardonnera-t-elle un jour ? »
Je passais ma main sur mon visage, agacé qu'elle dise ça devant les membres de mon gang. Elle le remarqua et s'excusa d'un regard. Mais c'était sans compter sur Léa :
«  De qui parle-t-elle ? De Naolya ? Il n'y a pas de pitié à avoir pour cette fille, c'est juste une faible pleurnicharde, elle ne vaut rien, c'est une victime depuis toujours. Déjà au lycée elle était victime d'harcèlement alors bon ce n'est pas un chantage qui va la tuer. »
Je me tournais vers Max qui s'était raidit sous l'effet des paroles de Léa, tant de colère que de gêne :
« QUEL HARCELEMENT MAX ? Je t'avais demandé il me semble de me renseigner sur tout son passé, je suis censé tout savoir d'elle et tu m'as caché des infos ? Tu sais ce qu'on fait aux traîtres Maxime ?
- Enzo, je suis désolé mais je pensais que c'était une info qui ne concernait qu'elle et qui était PRIVE dit-il en lançant un regard noir à Léa. Je ne voyais pas l'utilité de te dire que c'était une fille brisée par son passé après ce que tu t'apprêtais à lui faire. Qu'est-ce que ça aurait changé ? Depuis quand tu as un cœur toi ? »
Sofia qui jusque-là s'était éloigné revint dans la cuisine et dit d'une voix calme et ferme :
« Je ne veux pas de ça dans ma maison. Vous êtes deux meilleurs amis, vous n'avez pas à vous disputer comme ça. Montez tous les deux dans vos chambres, je vous rappelle quand le repas est prêt et ne vous avisez pas de le gâcher, au moins par respect pour les filles qui sont nos invités. Merci.
- Mais...allait rétorquer Max
- Max intervint Angie de sa voix douce, écoute ta mère s'il te plaît, je n'en peux plus de tous ces cris. »
Max la regarda dégagea sa main jusque-là posée dans la sienne et monta à ma suite dans nos chambres respectives. A peine entrer dans ma chambre j'envoie un message à Max : « feio ? ». Ce qui signifie « moche » dans ma langue natale, c'est un truc entre Max et moi lorsqu'on se dispute. La première fois qu'on s'est rencontré lors d'une réunion, lors de mon sacre en réalité, il avait dit à Angie combien il trouvait ça moche qu'à mon jeune âge je devienne chef et je l'avais entendu, nos regards s'étaient croisé et je l'avais détesté parce que je voulais qu'on me respecte en tant que chef, ce n'est pas parce qu'on avait le même âge qu'on était égaux, en tout cas c'est ce que je pensais. Il m'a démontré le contraire durant mon « exil » en Espagne. Et nous sommes devenus de vrais frères. Depuis ce jour le mot « feio » était resté dans notre amitié et s'il répondait « feio. » alors on admettait que c'était stupide et on était réconciliés. Mais au bout de 5 min je ne reçois aucune notification alors je commence à rédiger un message d'excuse quand je reçois : « feio. » suivi de : «  excuse mon tel était déchargé ». Je secoue la tête en rigolant, je me fais des films pour rien, pire qu'une fille. On toque à ma porte, c'est Léa :
«  Enzo chéri on va manger
- Léa n'oublie pas qui je suis s'il te plait lui dis-je sèchement. »
Elle voit dans mes yeux que je ne rigole pas et que je pourrai la punir pour ça. Elle me regarde, déglutis et :
«  Désolé me dit-elle »
Puis elle s'en va « dignement ». Alors je sors de mon lit, et me dirige vers les escaliers ou je croise Max. On se tape dans la main et tout est réglé.
«  Tu pourrais charger ton tel la prochaine fois non ?
- Ah mais il était chargé mec je voulais juste voir le pavé que tu étais en train d'écrire mais tu as pris trop de temps donc je me suis décidé à te répondre. Me répond-il en rigolant.
- T'es un « nabo » mec
- Oh qui insulte qui là ? crie Sofia depuis la cuisine.
- Personne tia lui répondis-je. »
Elle passe sa tête par la porte et nous regarde. On lève le pouce pour lui signaler qu'il n'y a plus de problèmes alors elle sourit enfin. Je l'aide à mettre la table avec Angie pendant que Léa et Max sont assis dans le canapé à regarder la télé. Je vois que Max n'est pas décidé à pardonner à Angie de s'être mêler de notre conversation avec sa mère et d'un autre coté je vois Angie qui surveille Léa et Max du coin de l'œil alors je lui dis :
« T'inquiète pas Angie, il t'adore.
- Parfois j'en doute me dit-elle avec un soupir » 
Quoi ? Comment ça ? Comment elle peut douter de Max ? Je ne l'ai jamais vu aussi heureux avec une fille. Je regarde fixement Angie et lui dis :
«  Il t'aime. »
Cela sonnait plus comme un ordre qu'autre chose, mais elle me connaît et elle sait que je ne mentirai jamais sur Max. Alors que j'allais ajouter quelque chose pour la rassurer, je vis Léa se pencher vers Max et poser sa tête sur son épaule. Mais cette fille n'a donc aucune limite ? Alors que je m'apprêtais à crier dans toute la maison et sans doute la tuer, Sofia intervint :
«  A table ! Tout le monde ajouta-elle en lançant un regard noir à son fils.
- Qu'est-ce qu'il y a maman ? demanda Max avec agacement
- Tu me demandes... ? Je vais te dire ce qu'il y a : ta copine m'aide à mettre la table, elle est présente, douce et gentille, elle ne veut que ton bien et tu t'obstine à ne pas lui parler ! En plus devant ses yeux tu te rapproches de Léa ? Mais tu as perdu la tête mon fils, tu ne fais pas ça chez moi et tu t'excuse illico.
- Angie je peux te parler...demanda Max sur un ton cinglant.
- Non ! Maxime je veux que tu t'excuses publiquement dit Sofia
- Pardon ! Putain c'est bon ?
- Tu dégages Max, je veux plus te voir, cela fait quelques mois que je pense à t'envoyer chez ton oncle, Enzo viendra avec toi s'il le faut.
- Pardon maman...dit Max d'une voix radoucit
- C'est trop tard je ne veux plus t'entendre. Je ne t'ai pas élevé comme ça Maxime»
Je lançais un regard à Sofia pour lui faire comprendre qu'elle y allait un peu fort mais je fus interrompu par Max :
«  Je suis désolé maman, je deviens fou depuis que papa est parti, je suis désolé Angie, pour tout ce que je t'ai fait vivre ces dernières semaines, je suis impardonnable, sérieux je ferai tout ce que tu veux, laisse-moi une chance okay ?
- Hum...Max il n'y a pas de soucis mais on peut en reparler après ? Lui réponds Angie avec gêne.
- Oui, quand tu veux...
- Pour ma part, Max je te pardonne mais  n'utilise pas ton père comme prétexte à tes agissements.
- Bon c'est bien émouvant tout ça mais on peut manger ou pas ? Intervint Léa. »
Elle va commencer à m'énerver elle...
«  Oui bien-sûr répondis Sofia bon appétit

DestinéeWhere stories live. Discover now