The Marvelous Lightning [ÉDITÉ CHEZ HLAB]

6 - L'amante du lion

[Point de vue de Roxanne]

Dans le passé – été 2009

« Well, hello there. »

J'avais sursauté et fait tomber ma casserole chaude pleine de cire sur le carrelage de la cuisine du manoir Hoffman. Pas parce que l'inconnu dans mon dos m'avait surpris de sa voix grave, mais parce que mon sang s'était soudainement agité.

Comme s'il m'alertait d'un danger.

« Merde, désolé ! » avait-il dit avant de s'agenouiller au sol, ramassant la casserole et regardant la cire s'étaler. « Je ne pensais pas provoquer autant de surprise. »

Je m'étais baissée pour regarder l'ampleur des dégâts, me mordant le pouce par sale habitude lorsque j'étais contrariée, lorsque mes yeux croisèrent les siens.

Des yeux presque noirs, sondant le plus profond de votre âme et se moquant de vos peurs et inquiétudes.

L'homme face à moi avant le teint métissé comme le mien, légèrement plus clair, m'indiquant qu'il venait peut-être d'une ile comme moi. Il avait de longs cheveux bruns attachés en queue de cheval, une barbe bien fournie et était habillé d'une chemise en lin beige, d'un gilet sans manche noir et d'un pantalon de costume de la même couleur contrastant avec la paire de Dr Martens à ses pieds.

À sa vue, mon cœur s'était un peu agité par le magnétisme qu'il avait dégagé en quelques secondes et je me doutais que c'était le genre d'homme à ne laisser personne indifférent, surtout les femmes, et qu'il le savait pertinemment.

— Je vais nettoyer ça, me dit-il en me quittant enfin du regard.

— TOI ! s'écria l'intendante du manoir en entrant dans la cuisine. Hermine t'avait interdit de revenir ! Va-t'en, la maudite ! Pars avant que je ne te jette un sort !

Craignant les foudres de l'intendante des Hoffman, j'avais tout lâché, passé la porte ouverte vers le jardin et avais couru dans les hautes herbes jusqu'à l'annexe d'Anita Hoffman où je vivais recluse depuis maintenant quatre ans.

Essoufflée et énervée de mettre fait prendre, je n'avais pas pu retenir mon poing frappant sur le mur en bois inlassablement lorsqu'il percuta quelque chose de différent.

Les abdos de l'homme qui m'avait surpris quelques minutes plus tôt.

« Je pensais que tu étais invité chez les Hoffman mais il semble que la réalité soit bien différente. » avait-il murmuré en se rapprochant de mon oreille, faisant frissonner tout mon corps.

Reprenant peu à peu mon souffle et m'asseyant sur le muret de pierre devant l'annexe, l'homme me rejoignit sans un mot avant d'enfin me donner son identité :

— Je m'appelle Thérius. Et toi ?

— Roxanne. Tu peux m'appeller Roxy « la maudite ».

— C'était pour ça... C'est toi la vaudouiste, c'est ça ? Ce n'est vraiment pas commun de trouver une vaudouiste au nord-ouest de l'Angleterre. C'est une pratique magique du sud, là où le lien avec la terre et la nature est plus fort. Est-ce que tu arrives à bien pratiquer ici ?

Première impression : je devais me méfier de cet homme.

— Tu es ici pour quoi ? demandais-je.

— Avec Zéphyr nous sommes témoins pour un mariage dans quelques jours et je l'aide à se préparer. Et aussi...

Thérius s'était interrompu en voyant mes doigts s'agiter. Il avait prononcé « son » prénom.