The Marvelous Lightning [ÉDITÉ CHEZ HLAB]

Prologue part.2

1er avril 2005

Je meurs tous les quinze ans.

Une malédiction noircissant mon âme depuis plus d'un siècle.

Je nais et grandis avec les souvenirs de toutes mes anciennes vies mais je n'arrive jamais à dépasser l'âge de 15 ans car on finit toujours par me tuer. Soit avant, soit le jour de mon quinzième anniversaire.

Et c'est aujourd'hui. Un 1er avril. Quelle ironie.

Les sorcières du cirque de Mafate étaient venues me retrouver pour accomplir le rituel de mort, comme à chaque cycle. Je vivais retranché dans la forêt, dans la petite case qui m'avait donné la vie en l'an 1833.

Et comme tous les quinze ans, si je n'avais pas fui avant, elles venaient me retrouver pour me torturer à mort. Une torture soi-disant nécessaire pour « extirper le mal en moi et garantir la sécurité de tous ».

Au début j'étais révoltée, je fuyais par tous les moyens et puis j'ai fini blasée. Déçue de ne pas dépasser la majorité mais tellement ennuyée de vivre toujours la même chose. Presque habituée à la douleur.

Je n'avais pas assez de liberté pour me révolter, pas assez de temps. Pas assez de magie dans mon corps d'adolescente.

Mais ce 1er avril 2005 tout a changé.

2005, oui. 2005 car on m'avait également tué à différents âges. Certains avaient essayé dès ma naissance.

Une des sorcières tombait soudainement enceinte, accouchait dans la journée du 1er avril et je revenais à la vie. Et ces fourbes n'avaient pas attendu mes premiers pleurs qu'elles m'avaient plantés un couteau dans la tête.

Et j'étais revenu par le même processus une heure plus tard.

Une non-vie d'immortelle.

Alors qu'elles s'approchaient toutes de moi, en ce 1er avril 2005, un grondement dans le ciel se fit soudainement entendre.

Le ciel s'assombrit, la pluie tombait doucement et les gouttelettes d'eau restaient en suspension dans les airs alors que l'atmosphère était littéralement électrique. Les sorcières de Mafate peinaient à tenir position en quart-de-cercle pour assurer la barrière magique m'emprisonnant.

En quelques minutes, cette dernière finit par se briser et la foudre fendit le ciel. J'ai cru à un orage en sentant la première goutte sur ma peau, c'était la saison après tout. La fin de l'été...* 

Mais les sorcières n'y ont pas cru, à raison. Un éclair s'est dirigé vers une des femmes ayant esquivé à temps. En réalisant que les éclaires étaient bel et bien dirigé et s'attaquaient à mes bourreaux, je me suis cachée dans un trou creusé dans la pierre et dissimulé par de grandes feuilles à côté de ma case.

Et enfin je sentis son énergie fouler le sol.

Mon sauveur.

J'ai pu observer depuis ma cachette un combat de magie entre des sorcières maitrisant l'eau à la perfection mais conductrice face à un sorcier maniant l'énergie électrique. C'était violent, sanglant et cruel mais je ne pouvais retenir la joie en moi de voir enfin ces femmes payer pour tout ce qu'elles m'avaient fait subir.

Je me devais d'avoir peur car après qu'il ait tué les sorcières de Mafate, ce serait mon tour. Il était forcément là pour moi, pour mettre fin à mes jours de ses mains.

J'écartais les feuilles devant l'entrée de ma cachette pour mieux observer le spectacle que m'offre mon sauveur : les sorcières, malgré leur maitrise de la magie aquatique, se faisaient une à une frapper par la foudre.