Chapitre 1

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Je m'appelle Anna, et je suis née dans la ville blanche, à Via, comme tout le monde je crois. J'ai vécu ici jusqu'à mes dix-huit ans, puisqu'aujourd'hui, c'est mon anniversaire.

Je ne pourrais pas vous dire en quelle année nous sommes, ni même le mois ou le jour. Je ne pourrais pas vous expliquer l'histoire de notre monde. Personne ne la connait ici, à par les Maîtres.

On nous explique des tonnes et des tonnes de choses depuis que nous sommes très jeunes. On nous dit que nous devons nous trouver nous-mêmes, et prendre notre décision arrivé à l'âge adulte. Seulement, cette décision est très floue pour nous.

Nous sommes tous orphelins. Nos parents ne sont pas ici, et je ne sais pas pourquoi. Je ne sais même pas ce que c'est qu'une mère ou un père. Tout ça est très étrange. La plupart de nous arrivons à nous adapter, même la majorité. Mais, moi, je n'y arrive pas. Je ne me sens pas à ma place ici.

On nous conditionne pour travailler, et ils conditionnent notre cervelle à avaler un tas d'informations. On nous répète qu'il faudra choisir, choisir la ville où nous déciderons de vivre plus tard.

Nous pouvions choisir de vivre à la ville verte, connue sous le nom d'Efosia. Là-bas régnait l'harmonie et la paix entre les hommes et la nature. La ville était vaste, et était bordée par une immense forêt verte de sapins. Seulement, nous n'étions pas la première génération du processus, et la ville manquait de place pour de nouveaux habitants. Alors, étant considérée comme la ville la plus agréable, les Maîtres ont décidé de faire passer des tests d'entrée à tous ceux qui voudraient la choisir. Seuls les meilleurs pourraient y accéder.

Cependant, il y avait aussi Acua, la ville bleue. Tous les athlètes y étaient destinés. Là-bas reposait le siège militaire le plus important. On y retrouvait une mer transparente à souhait, et les journées là-bas y étaient intensives. Les habitants d'Acua possédaient une ferveur et une combattivité exemplaire. Ils étaient les plus forts.

Puis, Fluva, la ville rouge. Ses habitants n'étaient pas très bavards. Ils habitaient près d'un volcan souvent en éruption, mais avaient appris à vivre avec, possédant une centaine d'abris en son sein. Seulement, ils n'étaient vraiment pas connus pour leur gentillesse, et les temps là-bas étaient difficiles dans certains quartiers. Ici étaient regroupés des bandes en tout genre, mais le plus souvent, ils étaient tous des voyous.

Enfin, c'est ce que l'on apprenait de la bouche de nos tuteurs, et ce que l'on lisait dans les livres depuis que nous étions petits. Personne n'est venu de sa ville respective jusqu'à Via pour nous raconter tout ça.

Je ne me sentais pas seule. J'avais un petit ami, je l'aimais, et tout se passait bien. Enfin, jusqu'à ce qu'il s'en aille. Il avait réussi à partir pour Efosia et faisait donc maintenant partie de l'Élite. Moi, je ne savais pas où aller. Alors, j'allais tenter d'y aller également. Cependant, je ne me retrouvais tout de même pas toute seule. J'avais auprès de moi ma meilleure amie Chloé, et Alex, un ami auquel je tenais énormément. Je passais mes journées au centre avec eux.

- Hey, t'as pas vu Luc ? On devait faire un devoir ensemble.

- Salut Chloé.

- Pardon j'oublie mes bonnes manières, princesse Anna. Non plus sérieusement, je l'ai cherché partout, même jusqu'à son lit, et j'ai demandé à tout le monde, personne ne l'a vu.

- Il a peut-être réussi son test et est parti pour Efosia?

- Il ne serait pas parti sans nous dire au revoir, si ? En plus, il voulait aller à Acua.

Je regardai le plafond de ma cabine. La petite ampoule accrochée par un fil relié au plafond était en train de rendre l'âme, et ne cessait de s'éteindre et de se rallumer.

- Je me demande comment c'est fait là-bas.

- Tu le sauras bientôt Anna, on va enfin partir de ce trou à rat.

- Et si on se retrouvait à Fluva ?

- Je m'en fiche d'où est-ce qu'on ira, tant qu'on peut partir d'ici. J'étouffe.

- Tant qu'à faire, on pourrait choisir une ville paisible, tu crois pas ?

- Je ne crois seulement ce que je vois. Et je n'ai jamais vu ces villes, on n'en a qu'entendu parler.

- T'as l'air bien sereine.

Elle me sourit. Je savais qu'elle avait peur au fond d'elle, et que tous ceux de notre âge étaient également soucieux. Mais Chloé ne laissait rien paraître. C'était une battante, et je pensais qu'elle irait loin.

LuniaWhere stories live. Discover now