The O. Side, Another part of Collision

Chapitre 14 Bis Repetita

Muse ~ Hysteria (I want it now)

Fébrile, je fixe les chiffres indiquant les étages qui se suivent. Shit ! What am I doing ? Je passe la main dans mes cheveux, comme si cela pouvait m'aider à trouver des réponses. Je ne sais pas ce que je suis en train de faire, ni pourquoi. Ce dont je suis sûr, c'est ce besoin viscéral que j'ai de la voir, de la toucher, de la sentir, de la découvrir.

Je ne devrais pas. Je n'aurais jamais dû. Elle est mariée et qui plus est au nouveau petit protégé de Clay. Continuer dans cette direction, c'est l'assurance de ne lui apporter que des ennuis. Alors au moment où les portes s'ouvrent à son étage, je choisis finalement de faire marche arrière. Ne pouvant me résoudre à appuyer sur le bouton, j'attends que les portes se referment d'elles-mêmes. J'ai l'impression que le temps s'allonge. Comme si chaque seconde s'étirait dans l'unique but de me torturer, de me pousser à la tentation. Mais je tiens bon. Pour elle. Pour le moment.

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Je fais un détour par le Nolita Social, le bar de l'hôtel, pour commander un sky. J'arrive à négocier de pouvoir me barrer avec le verre que je promets de ramener le lendemain tout en sachant qu'il n'en est rien. Mais je dois reconnaître que mon nom de famille aide pour beaucoup dans ce genre de cas. Pas que j'en sois fier. Le fait que Clay ait souhaité m'adopter il y a plusieurs années ne m'a strictement rien fait. Je n'éprouve aucun sentiment à son égard. Je l'ai plaint fût un temps de s'être laissé embobiné et manipulé par ma génitrice. Mais sachant qu'il contribue passivement à faire de ma vie un enfer, je n'ai plus aucun état d'âme à le faire chier quand je peux.

Je sors de nouveau devant le BVLGARI pour me griller une énième cigarette. Les portiers sont toujours aussi chaleureux. Putain, ils auraient pu faire partie de la garde royale ces cons avec leur air impassible. Je me mets un peu en retrait sur le côté.

Je fume. Je bois. Pour ne plus penser à elle. Mais je ne pense qu'à elle en fait. Et je ne remarque pas immédiatement la personne qui vient prendre place à mes côtés.

- T'as l'air en totale perdition O..

Fucking voice ! Je ne réponds rien. Je garde la tête baissée. J'attends patiemment avec fureur qu'elle déguerpisse. Le monde m'en demande beaucoup trop ce soir. Beaucoup trop pour un homme à la limite de perdre la raison.

- Tu ne veux toujours pas m'adresser la parole, poursuit-elle en tentant d'effleurer ma main dans un geste de provocation.

En souhaitant éviter à tout prix cette intrusion, je lâche mon verre qui va s'écraser au sol dans un bruit assourdissant, réveillant des souvenirs douloureux que je préférerais oublier.

- Dégage Julia ! craché-je avec tout le dégoût qu'elle m'inspire.

Mais la véhémence de mes paroles ne fait que déclencher chez elle un rire mesquin. Je serre les poings avec force, tentant de garder un semblant de contrôle.

- Oh pauvre petit Oliver si apeuré par ses sentiments, persifle-t-elle. Tu crois que je suis dupe ? poursuit-elle alors qu'elle se rapproche dangereusement de moi, envahissant mon espace vital.

- Je ne me répéterai pas, fous le camp avant que je fasse quelque chose de stupide.

Nullement troublée par ma menace à peine voilée, je la vois s'approcher encore un peu plus près et s'arrêter juste devant mon visage, à quelques centimètres de mes lèvres.

- Je n'ai pas peur de toi O., murmure-t-elle, mais toi tu devrais me craindre.

Sentir son souffle sur ma peau me donnerait presque la nausée. Et alors que je la vois approcher sa main de mon visage, j'attrape fermement son poignet pour la retenir.