La fille du Roux

18- Héros

La bataille était perdue. Restait maintenant à préparer leur fuite. Tsuru toisa les membres de son équipage. Toutes des femmes de confiance et qui l'avait suivie dans toutes ses missions. Elle leur lança un regard peiné.

Protégez Alice. Empêchez les de parvenir jusqu'à elle.

La stratège la plus célèbre de la marine détourna le regard du corps sans vie de sa seconde. Elle ferma les yeux une seconde, priant Calypso et fixa Garp et Sengoku. Les deux hommes, ses compagnons, ses amis. Elle sourit et se joignit à eux.

Quel est le plan ? Demanda Sengoku trop calmement.

Protéger les jeunes. Nous allons les retenir le plus longtemps possible que Shanks puisse emmener les équipages le plus loin possible d'ici. Dit Tsuru d'une voix résolue. 

Tu es sûre qu'il le fera ? Demanda Garp.

Il a déjà sauvé la vie de ton petit fils. Et je n'ai aucun doute sur sa loyauté et son obéissance.

C'est un pirate. Objecta Sengoku.

C'est mon garçon. Dit elle sur un ton qui n'appelait aucune contestation.

Les trois héros menèrent alors leur navire délesté d'une grande partie de leurs équipages, déjà morts ou envoyés sur le Mad-Hatter et le Red-Force.

Tsuru serra la main de ses coéquipiers depuis si longtemps et leur sourit.

Je suis heureux de partir à vos côtés. Confia t'elle.

C'est vrai. Je suis plus serein aussi à l'idée que notre trio soit réuni. Dit Sengoku. Je n'aurais même pas pu revoir Rossinante. J'ai confié un mot à Law pour lui.

J'espère qu'ils nous pardonneront. Dit Garp. Ace est tout juste revenu. J'aurais aimé m'excuser.

J'ai laissé un mot à Alice sur sa table de chevet, avec mon carnet de bord. Et J'ai déjà parlé à Shanks. Dit Tsuru.

Comme toujours tu es la plus prévoyante. Dit Garp en se tournant vers elle. Et au final nous n'aurons jamais su...

Su quoi ? Demanda Tsuru en posant ses mains sur le bastingage, voyant approcher les navires d'Akainu et de Kaïdo en pleine canonnade.

Garp la couva du regard de même que Sengoku.

Lequel de nous tu préférais. Finit Sengoku.

Un sourire tendre étendit les lèvres de Tsuru.

Ce n'est pas un peu tard ? Demanda-t-elle aux deux hommes.

Quel meilleur moment que celui là ? Répondit Garp.

Au loin, sur leurs navires Shanks et Alice voyaient les deux héros encadrer Tsuru, en lui tenant chacun une main. Alice serrait les dents à s'en broyer les mâchoires. Elle se tourna vers ses hommes et ordonna malgré sa gorge serrée à l'étrangler de mettre les voiles. Devant l'absence de réaction, elle hurla de toutes ses forces.

Mettez les voiles ! Retour sur Inagua ! Sur le champ !

Jocaby retransmis l'ordre et retira son chapeau. Au loin, les trois héros avaient ouvert le feu sur leurs ennemis. Corazon regardait la scène au travers de sa longue vue. Son père de substitution retenir leurs adversaires. Ils savaient tous que ce geste leur coûterait la vie. Et pourtant ils se tenaient tout les trois face à leurs adversaires, entourés de leurs plus fidèles compagnons. Restés de leur plein gré.  Leur offrant le temps nécessaire pour sauver leurs vies.

Il se tourna vers Alice qui avait relevé son col pour affronter les rafales de vents toujours plus fortes. Il s'approcha et surpris son regard terriblement apeuré. Lorsqu'il détourna sa longue vue, il trouva le capitaine de l'équipage du Roux à la barre, toutes voiles dehors, prêt à les rattraper. Son regard était indéchiffrable mais ses muscles contractés à l'extrême laissait penser qu'il faisait l'exact inverse de ce que ses sentiments lui dictaient.

Ace ne savait plus ou donner de la tête. Il était mort à Marineford et le voilà revenu sur un nouveau champ de bataille, loin de son père et de ses frères.

Il avait vu son Grand-père rester en arrière et ne pouvait le quitter des yeux. Même si les larmes avaient tendance à obscurcir sa vue. Celui-ci lui avait posé la main sur l'épaule après avoir appris qu'il était revenu avant de rejoindre le bateau de Sengoku d'un bond. Prêt à affronter leur dernière bataille.

Les navires s'éloignaient, laissant derrière ces trois grandes figures de l'âge d'or de la marine. Les échappés entendirent encore longtemps le bruit des canons et sentirent durant des heures l'odeur de poudre et de mort.