CHAPITRE 43. LA SALLE SUR DEMANDE

817 65 27
                                    

- Il n’y a plus qu’un seul moyen d’entrer, maintenant, l’interrompit Abelforth. Il faut que vous le
sachiez : d’après mes sources, tous les passages secrets sont surveillés à chaque extrémité, des Détraqueurs sont postés tout autour des murs d’enceinte, des patrouilles font régulièrement des rondes dans le château. Jamais l’endroit n’a été aussi bien gardé. Comment espérez-vous tenter quoi que ce soit quand vous serez à l’intérieur, avec Rogue comme directeur et les Carrow comme
adjoints… mais ça, c’est votre affaire, n’est-ce pas ? Tu as dit que tu étais prêt à mourir.

— Qu’est-ce que… ? balbutia Hermione qui fronçait les sourcils en regardant le tableau d’Ariana.
Un minuscule point blanc était réapparu tout au bout du couloir peint. Ariana revenait vers eux, sa
silhouette grandissant à mesure qu’elle approchait. Mais à présent, quelqu’un d’autre l’accompagnait,
quelqu’un de plus grand qu’elle, qui marchait en boitant, l’air surexcité. Harry ne lui avait jamais vu
des cheveux aussi longs. Des entailles barraient son visage et ses vêtements étaient troués, déchirés.

Les deux silhouettes continuèrent de grandir jusqu’à remplir le tableau de la tête et des épaules. Puis
le cadre pivota sur le mur à la manière d’une petite porte qui révéla l’entrée d’un tunnel, un vrai cette
fois. Grimpant à travers l’ouverture, les cheveux trop longs, le visage tailladé, sa robe lacérée,
Neville Londubat en personne poussa un rugissement de joie, sauta du manteau de la cheminée et
s’écria :
— Je savais que tu viendrais ! Je le savais, Harry !

— Neville… Qu’est-ce que… Comment… ? Mais Neville venait d’apercevoir Ron et Hermione et
avec des cris d’allégresse, il se précipita également sur eux pour les serrer dans ses bras.

Plus Harry le regardait, plus son état lui paraissait effrayant : il avait un œil enflé, violacé, des marques
profondes sur le visage et son apparence dépenaillée laissait deviner qu’il vivait à la dure. Son visage meurtri rayonnait cependant de bonheur lorsqu’il relâcha Hermione et s’exclama à nouveau :

— Je savais que vous viendriez ! Je n’ai pas arrêté de répéter à Seamus que c’était une simple question de temps !
— Neville, qu’est-ce qui t’est arrivé ?
— Quoi ? Ah, ça ?
D’un hochement de tête, il minimisa la gravité de ses blessures.
— Ce n’est rien. Seamus est dans un état bien pire, vous verrez. On y va ? Oh, ajouta-t-il en se tournant vers Abelforth, Ab, il y a peut-être deux autres personnes qui vont arriver.
— Deux autres ? répéta Abelforth d’un ton sinistre. Qu’est-ce que tu veux dire par deux autres,
Londubat ? Il y a un couvre-feu et tout le village est soumis au charme du Cridurut !
— Je sais, c’est pour ça qu’ils vont transplaner directement dans le bar, répondit Neville. Envoyez-les
simplement dans le passage dès qu’ils arriveront, d’accord ? Merci beaucoup.

Neville tendit la main à Hermione et l’aida à monter sur le manteau de la cheminée pour accéder au tunnel. Ron aida Aria, puis Sirius et Harry les  suivirent. Harry s’adressa à Abelforth :
— Je ne sais comment vous remercier. Vous nous avez sauvé la vie, deux fois.
— Veille bien sur eux, lança Abelforth d’une voix bourrue. Je ne pourrai peut-être pas les sauver une
troisième fois.

Harry grimpa à son tour sur la cheminée et franchit l’ouverture derrière le portrait d’Ariana. De
l’autre côté, des marches de pierre polie permettaient de descendre dans le passage qui semblait exister depuis des années. Des lampes de cuivre étaient accrochées aux murs et le sol de terre battue
était usé, lisse. Lorsqu’ils s’avancèrent, leurs ombres ondulèrent sur le mur, dans un mouvement
semblable à celui d’un éventail.
— Depuis quand est-il là, ce tunnel ? demanda Ron tandis qu’ils se mettaient en chemin. Il n’est pas
sur la carte du Maraudeur, hein, Harry ? Je croyais qu’il n’y avait que sept passages qui permettaient
de sortir de l’école ou d’y entrer ?
— Ils les ont tous condamnés avant le début de l’année, dit Neville. On ne peut plus les utiliser, maintenant, avec tous les maléfices qui en protègent l’entrée et les Mangemorts et les Détraqueurs qui attendent à la sortie.

PARCE QUE JE VOULAIS LE SAUVER  tome 2Where stories live. Discover now