CHAPITRE 20. BATHILDA TOURDESAC

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- Arrêtez vous. Dit soudain Hermione.
- Qu'est ce qu'il y a ? Demanda Sirius, la main sur sa baguette.
- Il y a quelqu'un, ici. Quelqu'un nous observe. Je le sens. La bas, près des buissons.
Ils s'immobilisèrent le regard fixé sur les arbres noirs qui marquaient la limite du cimetière. Ils ne voyaient rien.
- Quelque chose à bougé, j'en jurerais.
Elle s'écarta d'eux, et prit sa baguette.
- On a l'air de moldu, fit remarquer Harry.
- Des moldus qui viennent de déposer ses fleurs sur la tombe de tes parents, Harry.
Harry pensa à l’Histoire de la magie. Le cimetière était censé être hanté. Et si… Mais il entendit alors
un bruissement et vit un petit tourbillon de neige tomber du buisson que montrait Hermione. Les
fantômes ne pouvaient pas remuer la neige.
— C’est un chat, dit Harry un instant plus tard, ou un oiseau. S’il s’agissait d’un Mangemort, il nous aurait déjà tués. Mais commençons par sortir d’ici, ensuite on pourra remettre la cape d’invisibilité.

Ils quittèrent le cimetière en jetant de fréquents coups d’œil derrière eux. Harry, qui ne se sentait pas aussi confiant qu’il l’avait prétendu pour rassurer Hermione, fut content de franchir la porte et de retrouver le trottoir glissant.
Sirius, les traits crispés, gardait sa main sur sa baguette.

Ils se couvrirent aussitôt de la cape d’invisibilité. Dans le pub, il y avait
encore plus de monde qu’auparavant. À l’intérieur, des voix chantaient à nouveau le cantique qu'ils avaient entendu en s’approchant de l’église. Pendant un instant, Harry songea à s’y réfugier mais avant qu’il ait pu dire un mot, Sirius leur dit.

— La maison de Bathilda est par là.
Et il les entraîna le long de la rue sombre qui menait hors du village, dans la direction opposée à
celle d’où ils étaient venus. Harry distinguait au loin le point où finissaient les deux rangées de
maisonnettes et où le chemin bifurquait à nouveau dans la campagne. Ils marchèrent aussi vite que possible, passant devant d’autres fenêtres qui étincelaient de lumières multicolores, des sapins de
Noël dessinant leurs silhouettes sombres à travers les rideaux.

- Et maintenant ? Demanda Hermione, Sirius ? Sirius ?
Harry jeta un coup d'œil au jeune homme, et suivit la direction de son regard.
Il regardait la masse obscure qui se
dessinait tout au bout d’une rangée de maisons. Un instant plus tard, il accéléra le pas, entraînant
Hermione et Harry dont les pieds glissaient un peu sur la glace
Harry poussa un petit cri.
- Enfin, il la voyait.

Le charme de Fidelitas avait dû mourir avec James et Lily. La haie, laissée à l’état sauvage, avait poussé en tous sens au cours des seize années écoulées, depuis que Hagrid avait
recueilli Harry parmi les décombres éparpillés dans l’herbe, si haute à présent qu’elle arrivait jusqu’à
la taille. La plus grande partie du cottage était restée debout, entièrement recouverte de lierre et de neige, mais l’aile droite du dernier étage avait été détruite. C’était là que le maléfice s’était retourné contre son auteur, Harry en était sûr. Hermione, Sirius et lui se tenaient devant la porte, contemplant les ruines de ce qui avait dû être une petite maison semblable à celles qui l’entouraient.

— Je me demande pourquoi personne ne l’a jamais reconstruite, murmura Hermione.
— Peut-être que c’est impossible ? répondit Harry. Comme pour les blessures dues à la magie noire,
on ne peut pas réparer les dégâts.
- Non dit Sirius. Personne.... Personne n'aurait pu toucher à cette maison, après...
Sirius sentait les larmes lui piquer les yeux..
Il avait passé tant de bon moments, ici. Il revit le sourire d'Euphemia, le rire de Fleamont. Les batailles de boule de neige, et d'oreillers, les farces de Fleamont, qui n'avaient rien à envier à celles de James. Les odeurs alléchantes des petits plats préparés avec amour par Euphemia.

Il avait l'impression que c'était hier, qu'il quittait cette maison en compagnie de James  pour se rendre à Poudlard. Et  maintenant, Fleamont et Euphemia étaient morts, James aussi, et il ne restait que des ruines de leur maison accueillante et chaleureuse. Comment son monde avait il pu s'écrouler en si peu de temps. Il se souvint alors, que vingt ans  s'était écoulé. Il était partagé entre  la colère et le chagrin.
Une fois de plus, la réalité lui tombait dessus comme une chappe de plomb..

PARCE QUE JE VOULAIS LE SAUVER  tome 2Where stories live. Discover now