CHAPITRE 41. FUITE A DOS DE DRAGON

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Les gobelins lancés à sa poursuite jetaient des poignards au dragon, qui rebondissaient sur ses flancs.
- On n'arrivera jamais à sortir d'ici, il est trop grand ! hurla Hermione, mais le dragon ouvrit largement sa gueule et cracha des flammes, calcinant le tunnel dont le sol et les parois
craquèrent puis s'éboulèrent.
Par sa seule force physique, la bête se fraya un chemin à coups de griffes.
Sirius avait fermé étroitement ses paupières pour se protéger de la chaleur et de la poussière. Assourdi par l'effondrement de la roche et les rugissements du dragon, il ne put que se cramponner à ses écailles,
s'attendant à tout moment à être précipité à terre. Soudain, il entendit Hermione crier :

- Defodio !
Elle aidait le dragon à élargir le passage, découpant le plafond pendant qu'il s'efforçait de remonter
vers une atmosphère moins confinée, loin des gobelins qui ne cessaient de hurler. Harry, Ron Aria et Sirius
l'imitèrent, creusant les parois avec de nouveaux sortilèges de Terrassement. Ils passèrent à côté du
lac souterrain et l'énorme bête grondante parut sentir devant elle l'espace et la liberté. Derrière eux,
la queue hérissée de la créature donnait des coups violents de tous les côtés, répandant dans son sillage de gros morceaux de roche et de gigantesques stalactites brisées. Le vacarme des gobelins semblait de plus en plus étouffé alors que, devant, le feu qui jaillissait de la gueule béante dégageait la voie...

Enfin, par la force combinée de leurs sortilèges et de la puissance brutale du dragon, ils surgirent du couloir et se retrouvèrent dans le hall de marbre. Gobelins et sorciers poussèrent des hurlements et
coururent se mettre à l'abri. Le dragon avait à présent la place de déployer ses ailes. Sa tête cornue
tournée vers l'air frais qu'il sentait au-dehors, il décolla, Harry, Ron et Hermione toujours
cramponnés à son dos, puis força les portes de métal, ne laissant derrière lui que des panneaux tordus
qui pendaient de leurs gonds. Il sortit en vacillant sur le Chemin de Traverse et s'élança alors vers le ciel.

Il n'existait aucun moyen de diriger le dragon. Il ne pouvait voir où il allait et Harry savait que s'il prenait un virage brusque ou se penchait un peu trop, ils ne parviendraient pas à s'agripper plus longtemps à son large dos. Pourtant, alors qu'ils montaient de plus en plus haut, Londres s'étalant au- dessous d'eux telle une carte routière gris et vert, Harry éprouvait surtout un sentiment de gratitude à l'idée d'avoir réussi une évasion qui leur avait paru impossible.

Accroupi sur le cou de la bête, il se cramponnait aux écailles métalliques et la brise fraîche soulageait sa peau brûlée, boursouflée, les ailes du dragon battant l'air comme un moulin à vent.

Derrière lui - il ne savait si c'était dû à la joie ou à la terreur -, Ron ne cessait de jurer de toute la force de ses poumons et Hermione semblait sangloter. Aria lançait des cris enthousiastes, visiblement ravie de ce vol à dos de dragon.

Sirius, en revenche, manifestait haut et fort son mécontentement.
Les écailles de l'animal l'ecorchait, sa peau brûlée, formait des cloques douloureuses. Les épines dorsales pénétraient sa chair, à chaque mouvement du grand reptile, et ses grandes, ailes cognaient durement
ses jambes, à chaque battement.
- QUELQU'UN SAIT COMMENT ON ARRÊTE CE TRUC ? Hurla t'il pour couvrir le sifflement du vent.
- NON ! Répliqua Harry. ON IMPROVISE.
- NON ! JE L'AURAIS PAS, DEVINÉ ! EST CE QUE ÇA VOUS, ARRIVE DE PRÉPARER DES PLANS QUI N'IMPLIQUE PAS D'IMPROVISATION POUR S'EN SORTIR ?
- ON EST VIVANT, NON ? Répliqua Hermione
- POUR L'INSTANT... EST CE QUE J'AI DIT QUE CE PLAN ÉTAIT COMPLÈTEMENT NUL ET FOIREUX ?
- AU MOINS CENT CINQUANTE MILLE FOIS. CRIA ARIA.
- C'est bien ce que je pensais. Soupira Sirius, pour lui même. On est dans une merde noire.

Au bout de cinq minutes environ, les craintes de Sirius s'atténuèrent : apparemment, le dragon n'avait
pas l'intention de les précipiter dans le vide, il paraissait surtout décidé à s'éloigner le plus possible de sa prison souterraine. La question de savoir quand et où ils pourraient descendre de leur monture restait cependant préoccupante. Sirius ignorait quelle distance les dragons pouvaient parcourir en vol avant d'être obligés d'atterrir, il ne savait pas non plus si celui-ci, qui voyait à peine, serait capable de trouver un bon endroit où se poser.

PARCE QUE JE VOULAIS LE SAUVER  tome 2Where stories live. Discover now