Chapitre 34: Harry

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Putain. Il fallait que ce con de Liam Payne me suive. Je n'étais pas un secouriste professionnel, justement j'étais le contraire. Normalement je tuais les gens ou les torturais. Putain mais qu'est-ce qu'il m'était arrivé ? Pour l'instant, je devais juste penser à autre chose : sauver Louis et surtout ne pas me faire repérer – même si c'était déjà mal parti. J'avais était un peu dur avec Louis. Je n'aurais pas dû lui gueuler si fort mais c'était comme ça. Je fonctionnais comme ça. Je n'avais que 5 minutes et pas 1 seconde de plus pour sauver ce con. Putain je lui avais dit de rester chez lui. Pourquoi ne m'avait-il pas écouté ? Je me demandais ce que Zayn avait bien pu trouver chez lui. Ce mec est un abruti né. Je regardais 30 secondes Louis courir. Il avait vraiment une allure de gay fragile avec un putain de cul que je me ferais un plaisir de démonter plus tard. Il avait vraiment les stéréotypes du gay. Pour l'instant, je devais me concentrer à passer la meute de gardes. Ça faisait bien longtemps que je m'étais pas comme ça, ça me rappelait des souvenirs de quand j'étais jeune, mon amitié avec Zayn. D'ailleurs, nous étions devenus meilleurs amis suite à une bagarre de gang de quartier. Nos mères se connaissaient bien mais nous n'étions pas devenus amis tout de suite.

~Flash back~
C'était un jour d'été, il faisait beau et chaud, alors comme à mon habitude ma bande et moi allions au lac de la cité. Ce lac, c'était tout ce qu'on connaissait, nos parents nous faisait croire que c'était la mer car nous l'avions jamais vu (et je n'ai toujours pas vu la vrai). Je devais avoir 13 ans, je venais d'intégrer le gang de ma cité. J'étais le petit nouveau et je devais faire mes preuves. Ils m'avaient entraîné et appris à me battre. Je leur avouai mon homosexualité et ils avaient très bien pris, au contraire de ma famille et de mes amis. J'étais seul, perdu et eux ils m'avaient accueilli les bras ouverts, comme si j'étais l'un des leurs. Ils m'acceptaient tel que j'étais. Puis j'avais besoin d'évacuer ma rage de cette société dans laquelle nous vivions.
Dans la ville où je vivais, il y avait 4 gangs qui s'affrontaient tous les week-ends, pour savoir lequel est le plus redoutable. Au début, la police voulait arrêter cette lutte acharnée mais nous étions trop fort, alors ils ont décidé de fermer les yeux et de laisser faire. Ce jour-là, c'était moi qui allais me battre, c'était moi que les membres du gang avaient choisi. J'avouais que j'avais peur, très peur. Sur qui allais-je tomber ? Avec qui allais-je me battre ?
Après quelques minutes, tous les gangs étaient réunis. Dans ces moments là, aucun passant n'osait aller ce promener dans le parc. Ils savaient ce qu'il se passait et ce qu'ils risquaient, s'ils venaient même si ce n'était que pour regarder. Les chefs de gang ce dévisagèrent, tuant les autres du regard. Puis vint le rituel. Avant de combattre, il fallait bénir la piste de lutte. Pour ça, il fallait faire couler quelques gouttes de son propre sang. Chaque chef entaillait le membre qui combattait. C'était la première fois, que j'assistai à cet événement et même j'y participais. Le sang tombé, on pouvait commencer le combat.
Le dernier debout est le vainqueur. Il n'y a pas de règle. Et tu pouvais même tuer tes adversaires sauf si le chef de gang décide de déclarer forfait et de récupérer son protéger. C'était un combat à mort. Les gangs formèrent un cercle et le combat pouvait commencer. Il n'y avait pas d'arbitre, pas besoin. Soit t'es vivant alors tu as gagné, soit tu es mort. Dans cette arène, mon cœur battait à 200km/h. J'avais déjà survécu à tous mes combats, et celui-ci était le dernier. Nous étions plus que deux.
Devant moi ce trouvait un pakistanais. Mais attendez, je le connais. C'est mon voisin, je le reconnais car nos mères sont amies et nous allons souvent l'un chez l'autre mais nous ne parlons pas car nous ne sommes pas de la même catégorie. Moi je fais partis des nouveaux bourges, ma mère, née d'une famille riche, a épousé mon père qui vient d'un milieu à risque. Ma mère a toujours été attirée par les badboys. Mon père ne voulant pas quitter ses amis, avait forcé ma mère à habiter dans cette cité, bien sûr elle avait accepté à condition de se faire construire une belle maison. Notre maison était la plus belle, la plus luxueuse de toute cette cité. Et ma mère avait sympathisé avec la voisine. Elle s'était vite entendue avec la jeune femme qui élevait trois enfants presque toute seule car leur père travaillait durement et rentrais rarement à la maison, comme mon père d'ailleurs. Ils travaillaient ensemble, c'est comme ça que nos mères sont devenues amies. Par contre eux avaient des revenus moyens, ça leur permettait de vivre mais pas assez pour être pourris gâtés. Puis quand j'avais essayé de dragué l'une de ses sœur, et lui la mienne on s'était détestés et on ne voulait pas se parler car on avait rien à se dire.
Le combat allait bientôt commencer, et j'en pouvais plus. J'avais déjà mis K.O deux personnes, et j'étais bien amoché, comme d'habitude d'ailleurs. À croire que je suis masochiste, à la place d'éviter les coups, je les regarde et me les prends en pleine gueule. Je regardais de son côté, et je voyais qu'il était dans le même état que moi. La lutte commença mais nos gestes étaient lents, moins précis. On frappait là où on pouvait. On faisait du mieux qu'on pouvait pour notre gang. On était tous les deux à bout de souffle, de force. On n'en pouvait plus mais on recevait des remontrances de nos chefs respectifs. « Aller tapette montre que t'es un homme ! » ; « Aller le pakpak t'as pas de couilles ou quoi ? ». Plus on luttait pour se battre, plus les insultes défilèrent, aussi blessantes, les unes que les autres, aussi bien pour lui que pour mi. On se regarda et on comprit que c'était n'importe quoi cette lutte acharnée. On eut la même idée. On arrêta de se battre, on se serra la main et on partit ensemble hors du parc. En partant, on cogna dans l'épaule de nos chefs. On savait ce qu'on risquait en faisant ça. On risquait notre vie, mais nous ne voulions pas mourir aujourd'hui, en tout cas pas comme ça. On avait compris que ces gangs ne nous mèneraient à rien sauf à la morgue. Jamais les chefs se battaient toujours des pauvres gamin. Pour eux ce n'était qu'un jeu. Ils s'en foutaient de l'espèce humaine. Pour eux, c'est comme un combat de chien. C'était ce que nous étions des chiens. On obéissait au maître. Ça faisait 5 mois que j'étais avec eux, et je croyais trouver une famille mais en fait, je n'étais qu'un pion pour eux. Je n'avais nul part où aller, je ne voulais pas aller chez moi pour retrouver ma mère qui me prenait pour un monstre. Je décidai d'aller faire un tour dans la ville, attendant que les gangs rentrent chez eux. Je me sentais encore plus seul que je ne l'étais déjà. Je n'avais pas d'ami.
« Désolé mais c'est quoi ton nom ?
- Harry et toi ?
- Moi c'est Zayn. Merci pour tout à l'heure, je croyais que j'allais m'effondrer.
- Pas de soucis. Moi c'était pareil. Qu'est-ce que je déteste cette société, ce monde ! L'indifférence qui n'est pas acceptée, lutter pour sa survie. Ce n'est pas un monde, c'est un enfer.
- Je suis bien d'accord avec toi. Moi qui te trouvait con et bourgeois. Je crois que je me suis trompé. »
On s'asseyait sous un arbre du lac, assez loin des gangs, et on se mit à parler. On se racontait nos vies. On échangeait notre point de vue sur le monde. On fumait de l'herbe et rigolait ensemble. On se découvrit plein de points communs. C'est à partir de cette fameuse guerre des gangs. Ce fameux jour que nous sommes devenus amis, et jamais quittés. J'avais trouvé ma famille et je me sentais plus seul. À présent nous étions deux.
~Fin du flash back~

« The story of bad romance ! » [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant