Chapitre 3: Harry

366 14 1
                                    

Je pris le volant de ma voiture et rejoignis mon appartement pourri. Je devais recevoir du monde aujourd'hui et j'étais déjà en retard. Ces petits coups d'un soir devenaient de plus en plus crevant, j'aime goûter à de nouveaux corps, c'est comme un bonus de mes affaires. Ça me permet de me détendre, voir toute les mêmes gueules chaque jour m'horripile. Je garai ma voiture dans l'allée. Pff faut encore que je voie cette sale gueule de drogué en manque. Je montai dans l'immeuble. Manque de pot, ils étaient déjà là. Je fis signe de ne pas les voir et me dirigeais directement dans la cuisine me faire un café. Un des hommes se leva, et vint me rejoindre. Je mis le Nespresso en route. En attendant que l'eau chauffe, je pris un caillou de ma poche, fis une ligne maladroite et la sniffa rapidement.

« Tu es en retard ! Tu faisais quoi encore ?
- Ta gueule Zayn, ça ne te regarde pas.
- Tu étais encore entrain de choper ces petites divas des beaux quartiers. C'est ça ?
- Ta gueule, s'il te plaît, ta gueule !
- Pourquoi, faut que tu te tapes toujours tout le monde ?
- Pourquoi faut que tu ouvres ta gueule ?
- J'espère que tu as été chercher la cam au moins ? Déjà que tu arrives en retard, je tiens à ma vie, moi !
- Non, mais j'en ai encore dans ma réserve personnelle, ça va le faire.
- Putain mais tu pense à quoi dans ta tête, tu veux qu'il nous tue, c'est ça ton but. Tu sais très bien de quoi il est capable, regarde ce qu'il a fait à Jérôme.
- T'inquiète. Sinon toi ça va ? Je te sens à cran, t'es en manque de sexe ? Si tu veux, on va dans la chambre et je te règle ton compte !
- Va te faire enculer par toutes ces bourgeoises, non merci, je n'ai pas besoin de toi pour ça.
- Oui, c'est vrai, tu préfère les terroriser pour coucher avec. Excuse. »

Qu'est-ce qu'il peut m'énerver celui-là quand rien ne se passe comme il le prévoit. Bon, en même temps, ça fait 2 ans qu'on est dans la même galère, tous les deux, moi depuis 4 ans. C'est comme mon frère, on se connaît depuis notre enfance, et c'était de ma faute, si on en était arrivé là. Quand j'étais adolescent, j'étais con, mes parents avaient mal accepté mon homosexualité, du coup, j'avais fait de mauvaise rencontre, et aujourd'hui je me retrouvais sous l'emprise d'un homme dangereux. Je suis à sa merci, tout ce qu'il me dit de faire, je suis obligé de le faire sinon j'suis mort. Ça à renforcer mon caractère, dans un sens, avant j'étais un jeune homme qui ne pouvait pas faire mal à une mouche, maintenant, parfois ça m'arrive de tuer des gens. Mon cœur s'est transformé en pierre, je n'ai plus d'états d'âme. Tout ce que je regrette c'est d'avoir emmener Zayn dans ma chute. Lui c'est tout le contraire, il a toujours eu un certain caractère, il n'a pas peur de frapper à sang les gens, c'est pourquoi, ça a été facile à mon patron de le mettre dans les combines. Et quand tu fais partie de ces affaires, le seul moyen de partir, c'est de mourir.

Je bus mon café sous l'œil attentif de Zayn. On pouvait voir sur son visage, la fatigue, le stresse, la drogue, il était complètement détruit par cette vie. Pourtant c'était un beau jeune homme. Zayn retourna voir les personnes dans le salon, pendant que moi, je montais à la réserve. Tout à coup, j'eus comme des vertiges, mélangés à des flashs, comme si je revivais la scène d'hier. Cet homme ! Je revoyais son visage apeurée, puis décontracté. Comment il s'appelait déjà ? Ah merde, je ne sais plus. Je m'appuyai contre le mur pour essayer de me remettre les idées en places. Après une minutes à peine, Zayn me sortit de mes pensée en gueulant.

« Bon la marchandise, elle arrive merde !
- Oui, oui je l'ai trouvé. »

Je pris plusieurs sacs, et redescendis en m'accoudant à la rampe.

« C'est bon, voilà les cailloux, vous en voulez combien ?
- C'est la meilleure du pays ?
- Oui, c'est la meilleure, mais si vous ne vous faites pas confiance, allez voir ailleurs hein. »

Je me pris un coup de coude de Zayn, mais je lui fis un clin d'œil du genre, ''je sais ce que je fais t'inquiète''. Il me sourit et je continuais à négocier.

« Bon, je la range, et vous cherchez un autre Dealer, pas de soucie, bon courage, car ce n'est pas facile à en trouver.
- Bon, bon c'est bon je prends.
- Combien ?
- 3 cailloux.
- Tenez, mais avant 1500£.
- Et bah c'est que ce n'est pas donné dis-donc.
- En même temps, quand c'est la meilleur du pays, mais vous avez de quoi vous payez le luxe non ?
- Tenez, 1600£ comme ça, vous pouvez tirer un coup avec mon fils. »

Zayn fit l'échange. Je pris le mec par le col de sa chemise et le plaqua violemment contre un mur, le menaçant de mon poing. Zayn me retint par la main.

« Tu sais à qui tu as à faire ? Je ne crois pas non. Alors si tu ne veux pas te prendre un poing dans ta sale gueule de riche, je te conseil de partir sur le champ. Et pour les 100£ en plus, je les garde pour dédommagement, je ne suis pas une putain. Si tu en veux pour ton fils, va voir ailleurs compris.
- O..o..ou..oui.ou..oui. »

Je le lâchai et alla m'asseoir sur le canapé. Zayn, s'excusa et les fit partir. Je pris un sac, me traça une ligne et sniffa un beau coup. Ces riches qui achètent de la coke, juste pour rendre leur vie meilleure me désolent. Ça me donne envie de les cogner. Zayn me rejoignit et lui aussi sniffa une ligne.

« Le patron ne va pas être content.
- M'en fou !
- En plus ce soir, on est de soirée...
- Pfff encore ?
- Oui, et il faut qu'on aille le voir avant, pour remplir la cargaison.
- Bon je vais me coucher un peu, tu me réveille dans 1h.
- Ok, je vais faire du tri sur ce qu'on a. »

Je montai dans la chambre et me couchai comme une merde sur le lit, tout habillé. Je m'endormis presque aussitôt, et ma pensée fut pour ce fameux garçon d'hier.

« The story of bad romance ! » [terminé] Место, где живут истории. Откройте их для себя