The O. Side, Another part of Collision

Chapitre 7 - Bis Repetita

Ma conso grimpe en flèche depuis trois semaines, depuis que je l'ai vu dans ce foutu train. Holy shit ! Cette fille m'obsède ! Damn-it ! Cette femme !

Je ne sais pas pourquoi elle me fait autant d'effet. Peut-être parce qu'elle n'arrête pas de me mater. Elle se croit discrète mais on ne me la fait pas à moi. Je l'ai vue l'autre fois dans la rue. Je l'ai entendue se retourner, pour mater mon cul c'est certain. J'ai l'habitude. Et je m'en fiche. D'habitude. Je l'ai matée aussi, plus d'une fois. Je me demande si elle, elle l'a remarqué d'ailleurs.

Putain, faut vraiment que je la sorte de ma tête ! Je ne touche pas à ce genre de nana. Je veux dire, elle est plutôt belle et sexy dans ces petits slim, mais c'est le genre de fille trop bien pour moi. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Tout à l'air parfait chez elle, sauf ses beaux yeux bleus un peu tristes. Y a un truc dans son regard qui m'obsède encore plus que son corps je crois. Son corps... Putain, le truc à ne pas penser ! Je vais encore dormir sur la béquille !

Shit ! Faut définitivement que je la sorte de ma tête et aussi les images d'elle vraiment pas catholiques qui vont avec. C'est pour ça que j'ai recommencé à picoler dans les bars. Parce que je n'arrive pas à avoir envie d'en baiser une autre. J'arrive même pas à me branler en pensant à elle, comme si ça pouvait la salir...

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Il est 8h27. Le train ne va pas tarder à partir et elle n'est pas là. Je suis déçu. Je serais parti plus tard si j'avais su. Surtout qu'elle est un peu la raison de ma nuit écourtée. J'attends vers les portes jusqu'au dernier moment, espérant l'apercevoir.

Alors que j'entends le signal de fermeture automatique et que je m'apprête à aller m'assoir, je la vois débouler sur le quai et littéralement sauter dans notre wagon.

Shit ! Je le vois gros comme une maison que ça va mal finir. Elle se réceptionne sur sa jambe droite, celle dont j'ai remarqué la faiblesse déjà plusieurs fois. Son panier penche légèrement en arrière. Elle est déséquilibrée. Je ne réfléchis plus. Elle va se tuer. Je me rue en avant et attrape fermement sa main droite avant de la tirer d'un coup sec vers moi. Un peu trop fort peut-être car elle vient s'écraser contre mon torse au moment où les portes se referment.

C'est le silence absolu autour de nous jusqu'à ce qu'un passager se mette à applaudir, suivi de tous. Toujours contre moi, elle ne bouge pas. Ses yeux sont encore fermés et je la sens trembler dans mes bras. Bande de cons ! Ils nous regardent tous comme si on était l'attraction du jour. Je les entends murmurer, ils parlent de nous. Ça ne me plaît pas qu'ils me dévisagent ainsi et qu'ils parlent d'elle. J'ai juste envie de la protéger d'eux et de cette attention. Deux trois regards appuyés aux plus proches suffisent à mettre un terme au brouhaha naissant.

Je la garde contre moi encore. Je n'arrive pas à lui lâcher la main. Nos bras sont repliés l'un contre l'autre. C'est la seule chose qui sépare sa poitrine de mon torse. Et sans même réfléchir à ce que je suis en train de faire, je glisse mon autre main sur le haut de son bras gauche. Il me semble qu'elle tressaille légèrement, faisant tomber son panier.

Je ne bouge toujours pas. J'ai presque l'impression que le temps s'est arrêté. Seules les vibrations du train sous mes pieds me prouvent le contraire. Elle n'a pas l'air gênée par notre position peu conventionnelle pour deux personnes étrangères l'une à l'autre. Mais c'est bien car je n'ai pas envie de bouger.

Je m'inquiète quand même de son silence. Peut-être s'est-elle fait mal ou est-ce moi. Je lui demande :

- Ça va aller mademoiselle ?

Ma voix est un peu éraillée de rompre ce silence entre nous. Je n'ai pas dit madame, je trouve que c'est plus prévenant.

Elle ouvre enfin les yeux et relève la tête vers moi. Fucking eyes ! Sans le vouloir, ma main se crispe un peu sur son bras. Pour réussir à garder une certaine contenance, je réitère ma tentative de communication.