S05 - EP 37 ● part II

1.4K 230 16
                                    

ÉPISODE 157 – (partie 2/3)

Dean avait souvent été jugé coupable d'impulsivité. Aujourd'hui, la situation requérait son sang-froid, un total contrôle de ses émotions, tandis qu'il exploitait ses ressources : sa matière grise et sa carte MIP. Aujourd'hui, Dean Leblanc embrassait ce qu'il avait fui ; non par choix, car cela l'avait rattrapé. Aujourd'hui, Dean revêtait l'entièreté de sa fourrure de loup Leblanc.

Ses petits privilèges lors de la mise à mort médiatique d'Allen Van Der Litz passaient pour un apéritif offert par le MIP-Club. Cette fois, Dean attaquait le plat de résistance. Le MIP-database se révélait une arme dangereuse entre des mains capables. Bien d'ignares s'en servaient en toute innocence, pour un confort de vie signé White touch©. Mais les initiés aux arcanes de ce club très sélect connaissaient le pouvoir octroyé par cette base de données sécurisée.

Différents codes d'accès débloquaient des verrous spécifiques de l'application smartphone. Cependant, il fallait disposer des clés de chiffrement et de décryptage pour s'introduire dans les strates profondes du MIP-database. Enfin, la maîtrise d'un protocole de tunnelisation vous ouvrait l'accès au secteur caché du réseau privé virtuel du MIP-Club : les eaux troubles et insondables de l'occulte. Dean avait décidé d'y piquer une tête, à la recherche d'un trésor de ses abysses : les coordonnées du numéro un de l'IANS – Intelligence Agency for National Security –, Sir Edwards Meister VII.

Son père lui avait dit un jour qu'une transaction avec un Meister se révélait aussi tentant que poser un scorpion sédaté sur sa langue. Eh bien, Dean ne tarderait pas à l'expérimenter. Sans être ennemis, Meister et Leblanc ne gardaient pas les cochons ensemble. Après cette conversation, Dean donnerait à Meister des raisons supplémentaires de maintenir le mur de sa méfiance au beau fixe, ou de l'ériger plus haut. Pour ce que j'en ai à cirer, ce n'est pas ma vie que ça pourrira. Plutôt celle de Vince, qui devait s'être résigné depuis le temps...

Qui est-ce ?

Sans préambule, sans salutation, pas même le classique « allô ? », l'homme lui servait son hostilité sur un plateau. Apparemment, Edwards Meister n'appréciait pas beaucoup les appels anonymes. Comme Dean le comprenait ! Il activa le mode BLTP : « Berserk Leblanc Tout Puissant ». Aucun autre état d'esprit ne le protègerait de la machine de guerre qu'il dérangeait.

— Leblanc, rétorqua-t-il avec la même amabilité. Je n'irai pas par quatre chemins. Prêtez une oreille attentive.

Quel Leblanc ? gronda Edwards.

Parfait. Il avait mis l'homme sur des charbons ardents.

— Celui dont vous ignorez probablement l'existence.

Dean Leblanc ?

Dean sourit, désabusé. Il n'aurait pas dû en attendre moins du bougre. Néanmoins, cela arrangeait ses affaires. Il se doutait que le quidam possédait un dossier « Leblanc ». Il parierait même qu'il trônait sur son bureau physique ou électronique depuis l'exhumation, la veille, du fameux projet Swordfish. Chayton avait donné un sacré coup de pied dans la fourmilière, et Dean commençait à peine à appréhender l'ampleur des dégâts.

— Je viens de prendre rendez-vous avec Thomas Brest, le doyen de Darney, au nom de l'agent Lukas Sulivann.

Edwards hoqueta :

Pardon ?

— Je lui ai dit que j'étais un agent du gouvernement, sans toutefois révéler l'aspect classifié de mon affiliation. Si cela peut vous rassurer, le stress de Brest joue en sa défaveur. Il ne lui viendra jamais à l'idée de soupçonner l'IANS.

HOT CHILI - saison 5 (FIN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant