Limpide

Le temps des héritiers 2 (Sacha)

Dans la semaine qui suivit Alice me présenta à ses amis proches. La soirée s'était étonnement bien passée, personne ne jugea mon jeune âge. Et je fus vite mis à l'aise.

L'étape d'après, la présenter à mes amis. Ce n'était pas une mince affaire. Mes potes étaient pour la plupart des gens adorables, mais ça restait des gars de 18 ans un peu immature. J'avais peur qu'il me foute la honte. Mais plus important, il fallait que la présente au groupe, c'est à dire, Georges, Lily, Inès, Elias, Aristide et Maël. Donc ça incluait de mettre Maël et Alice dans la même pièce sans déclencher de troisième guerre mondiale, éviter un malaise quand Elias se rendre compte qu'il a voulu se taper ma copine mais aussi subir une crise de la part de Aristide parce que je ne lui avais rien dire.

Aristide était mon cousin mais aussi mon meilleur ami, on avait quasiment été élevé ensemble, et depuis toujours on se disait tout. Il allait me tuer.

Mais il fallait bien que je les affronte un jour, nous avions donc décider avec Alice de nous rendre ensemble à notre habituelle soirée du vendredi chez Maël. La seule chose qui me réconfortait c'est que nous étions lundi et que j'avais encore cinq jours de répit.

Vers 18 heures ce jour là, j'accompagnais Alice jusqu'à l'hôpital, elle était de garde ce soir là. On resta cinq minutes à discuter sur le trottoir qui faisait face à l'entrée de l'hôpital avant qu'elle se décide enfin à partir travailler. Elle m'embrassa longuement avant de s'éloigner.

Appuyé contre un poteau, les mains dans les poches, je la regardais traverser la route et le petit parking.

Putain la chance que j'avais d'avoir une meuf comme elle. Un sentiment de fierté m'envahit.

Je secouais la tête et remontais mes lunettes de soleil sur le nez avant de me sortir une clope. Je profitais de fumer un peu avant de rentrer chez mes parents.

Les yeux perdus vers le ciel, la cigarette coincé entre les doigts, je profitais de cet instant de calme.

- Salut.

Je sursautais. Avec le bruit des voitures, je n'avais pas entendu mon frère s'approcher de moi.

- Salut. Dis-je en essayant de cacher ma surprise.

- C'est cool d'être venu me chercher. On va manger un truc? J'ai la dalle. 

- Heu ouais.

Il attrapa, sans permission, ma cigarette et la coinça entre ses lèvres avant de tirer une longue bouffée.

- Ne te gêne surtout pas. Répliquais-je agacé.

- T'inquiète, je me gêne jamais avec toi.

- Tu détestes qu'on te pique ta clope, donc je vois pas pourquoi tu le fais aux autres.

Il haussa les épaules et tira une deuxième taffe, moqueur.

- Tu es chiant. Dis-je en reprenant ma cigarette.

- D'ailleurs comment tu savais que j'étais de garde ce soir? Dit-il en haussant un sourcil.

- Il y a ton planning sur le frigo à la maison espèce de crétin. Dis-je.

- Ah ouais, c'est vrai, il faudrait que je dise à maman d'arrêter de faire ça. On se dirait au collège, quand elle affichait nos emplois du temps;

- Tu n'as pas qu'à lui donner aussi.

Il haussa les épaules et sortit à son tour un cigarette. Il prit le temps de l'allumer avant de reprendre la parole.

- Ce qui est bizarre, c'est que je devais pas être de garde, j'ai fait un remplacement de dernière minute, j'ai su ça hier.

Et merde!