Chapitre 11

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Concernant Emilie et Ken, Hakim n'avait pas vraiment eu tord: depuis leur réconciliation quelques jours plus tôt, ils ne se quittaient plus, si bien que je ne voyais quasiment plus Emilie. Elle passait son temps chez Ken et ne rentrait que très tard le soir, enfin quand elle ne restait pas dormir chez le grec. 

Une chose, cependant, n'avait pas changé Hakim passait toujours autant de temps à l'appartement. Je me retrouvais donc souvent seule avec lui car Nathan travaillait quasiment tous les soirs et passait le reste de son temps chez son "ami". 

Quand Hakim, s'était retrouvé devant ma porte, le premier soir suivant la réconciliation d'Emilie et Ken, je ne pus cacher ma surprise. Je lui avais demandé ce qu'il faisait là, et il m'avait montré des pizzas avant de pénétrer dans l'appartement. La même scène s'était déroulée le lendemain et les jours suivants.

Alors ce soir, alors que je lisais dans mon canapé, je ne fus pas étonnée d'entendre trois coups légers contre le bois de ma porte d'entrée. Je me débarrassais de ma couverture et me précipitais pour aller ouvrir, peut être un peu trop enjouée à l'idée de revoir Hakim. Depuis que nous avions décidé de devenir ami, mon attirance pour lui n'avait cessé de croître. Notre proximité et les marques d'affections qu'il montrait à mon égard, n'aidait en rien et ne faisait qu'amplifier mes sentiments naissants. En effet Hakim était plus attentionné qu'il n'y paressait, il n'hésitait pas à passer son bras autour de mes épaules lorsque l'on regardait la télévision ou encore à embrasser le sommet de mon crâne.

Cependant j'avais décidé de ne pas me faire d'illusion. Il agissait avec moi comme il agirait avec une amie ou encore comme il agissait avec Emilie. Il ne ressentait rien pour moi, parce que si ça avait été le cas, je pense qu'il me l'aurait dit. Je voyais Hakim comme quelqu'un d'assez cache et entreprenant, alors je ne le voyais pas intimidé par le fait d'avouer à une fille qu'elle lui plaisait. 

- Salut. Dis-je sur un ton peu enjoué, après avoir ouvert la porte. 

- Wouah quel accueil, moi aussi je suis content de voir. 

- Tu comptes venir vraiment tous les jours? Dis-je en grimaçant. Ça fait déjà deux semaines que je te supporte tous les soirs, ça devient épuisant. 

Ma phrase eut le don de lui faire écarquiller les yeux. Je ne pus m'empêcher d'en rajouter une couche. 

- Vu qu'Emilie est avec Ken et que tu n'as aucun ami, c'est moi le bouche trou. Super. Soufflais-je.

Il resta coi. Je ne pus me retenir de rire bien longtemps. Quand il se rendit compte que je blaguais, il sembla se détendre.

- Tu es bête. Dit-il désespéré. Ce n'était vraiment pas drôle. 

- Moi je trouve que si. 

- Je t'ai déjà dit d'arrêter de faire des blagues, l'humour c'est pas ton truc. 

- Et fais gaffe à ce que tu dis, je pourrais te laisser sur le pas de la porte. 

- J'ai ramené chinois. 

- Mais entre donc. Dis-je en me décalant tout sourire.

- L'appel de la bouffe. Ricana-t-il. 

- Oh je t'en pris, c'est pas toi qui va me faire la leçon, s'il y a une grosse bouffe ici c'est toi. 

- Ouais et j'ai la dalle, on était chez Nek toute la journée pour gratter. Et il a décidé de nous faire à bouffer à midi. Tu devineras jamais ce qu'il nous a cuisiné ce bouffeur de graine.

- Il a cuisiné quoi? Dis-je en rigolant déjà de la réponse.

- Un steak de lentille. Répliqua Hakim outré. 

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