XXI

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      Normalement j'aurais dû m'enfuir vers la maison, appeler la police et les secours, non seulement j'aurai pu m'échapper de l'emprise de Tom (car jusqu'à preuve du contraire je suis toujours séquestrée) mais du même coup je n'aurais pas eu sa mort sur la conscience car les équipes l'auraient sûrement retrouvé plus vite que moi. Pourtant cette idée ne m'a pas traversée l'esprit une seconde. Il fallait me rendre à l'évidence, ce garçon était plus important pour moi désormais que ce que je me ne me laissais croire. Alors c'est complètement paniquée, que je continuais tant bien que mal de me débattre avec la neige pour le retrouver.

J'essaie de creuser derrière moi, il m'a lancée mais je n'ai pas dû atterrir bien loin de lui. Je creuse en continuant de crier son nom. Mes capacités physiques semblent se multiplier par la peur de le perdre et les effets de l'adrénaline que mon cerveau balance dans tout mon corps. Mes bras sont comme fous, animés par le feu de l'adrénaline qui semblent les brûler. Plus je creuse plus l'angoisse qui m'habite me monte dans la gorge. Je n'arrête pas de me répéter « Cherche le Nina ! Il aurait fait pareil pour toi ! Tu dois le retrouver ! Continue ! ». Alors je continue de creuser, mais au fur et à mesure que je sens les minutes passer je perds de plus en plus espoir.

C'est alors qu'en faisant un énième pas devant moi je sens mon pied buter contre quelque chose dans le sol. Je me mets alors a creuser frénétiquement sous moi. C'est avec soulagement que je découvre Tom dans la neige. Mon patin lui a creusé une entaille sur la joue mais il va s'en sortir, ce qui m'inquiète plus c'est l'hypothermie. J'essaie de creuser jusque sous ses bras. Je parviens finalement à en dégager un et entreprends de le tirer de là. Quand son visage blanc comme la neige sort du trou je commence à me demander s'il n'est pas trop tard. Je décide de laisser de côté cette idée, je suis sûre et certaine que j'ai lus quelque part que les gens pouvait survivre jusqu'à 15 minute dans la neige, ça ne fait quand même pas déjà plus de 15 minutes que je le cherche ?

Il est lourd mais j'arrive tout même à le bouger. Une fois sortis de sous ces couches de neige je tente de l'appeler :

   -  Tom ?

À mon plus grand regret il ne répond pas. Je pose mon oreille sur sa poitrine et n'entends aucun bruit de cœur qui bat.

Je tire Tom jusqu'à un endroit où la neige est moins profonde et commence à essayer de le réveiller. Je lui donne quelques claques, non sans me sentir coupable. Son visage, à la lumière du jour, paraît bien plus bleu que blanc et je ne pense pas que ça soit bon signe. Son corps est crispé, il ne bouge toujours pas.

Sans réfléchir une seule seconde je décide de lui faire les premiers secours, j'ouvre son manteau le plus vite possible et lui fait un massage cardiaque. Des larmes commencent à perler sur les coins de mes yeux mais je les retiens, je pleurerai après pour l'instant je dois réveiller Tom. Je n'ai que cette idée en tête réveiller Tom. J'appuie une dizaine de fois aussi fort que mes forces le permettent puis j'entame un bouche à bouche.

Je lui pince le nez, en constatant au passage qu'il est glacée et lui ouvre la bouche, je souffle tout l'air que mes poumons contenaient dans les siens. Sa poitrine se soulève légèrement pour s'abaisser à nouveau. Je n'abandonne pas pour autant et poursuis. C'est presque machinalement que je continue en rythme. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, Souffler ! 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, Souffler ! Et je continue encore et encore sans m'arrêter.

Pourtant son visage ne se rosit pas, son long sourire n'apparait pas, et ces yeux noirs ne semblent pas se rouvrir. Sa peau reste froide, glaciale, alors que la mienne devenait atrocement chaude. C'était l'effet qu'il me faisait, me réchauffer. Cette fois ci mes larmes dévalent mes joues, probablement aussi vite que l'avalanche a dégringolé la pente, et je ne parviens plus à les arrêter. J'attrape Tom par le col et le secoue en hurlant :

02:02Donde viven las historias. Descúbrelo ahora