The Witch Hunt

Chapitre 13

Atsuko fendait l'air en donnant une puissante impulsion dans ses jambes. Elle était si rapide qu'ils arrivèrent à la porte du couloir souterrain en un rien de temps. Arrivés devant la porte, elle les lâcha enfin et l'ouvrit pour les pousser à l'intérieur. Chrieff et Keikou étaient titubant, les yeux vides de sens et sur le point de tomber à chaque instant. Atsuko leur reprit la main et les aida à descendre l'escalier -une tâche bien difficile pour les deux étourdis- puis les emmena rapidement dans la réserve. Ils sortirent enfin dans le jardin. Chrieff et Keikou reprenaient lentement leur esprit, mais marcher droit était toujours une épreuve difficile. Ils escaladèrent le mur par le saule pleureur, le redescendirent ensuite, continuèrent leur chemin dans la forêt puis traversèrent les barreaux. Keikou essaya tant bien que mal de les refermer derrière lui, avec beaucoup de difficultés, mais il y parvint. Ils reprirent leur route à toute vitesse vers l'auberge. Ils y rentrèrent, montèrent les escaliers -avec, encore une fois, des difficultés du côté de Chrieff et Keikou- et Atsuko les installèrent dans la chambre d'Alaen, sur le lit. Ils étaient entièrement affalés, sans la moindre force dans leurs muscles. 

-Ton pouvoir est atroce, commença Chrieff, sa tête enfoncée dans ses mains pour calmer le mal de tête.

-Au moins, il nous a permis de nous en sortir. Ça va aller ? demanda Atsuko, inquiète de leur état quasi végétatif.

-Oui, ça va aller, on s'en remettra, répondit Keikou, totalement recourbé sur lui même.

-Keikou... Je sais que tu te sens mal pour Alaen, mais c'est la meilleure chose que l'on devait faire, reprit Chrieff.

-Tu penses qu'elle s'en est sortie ?

-Bien sûr qu'elle s'en est sortie ! C'est Alaen, c'est la meilleure de tous ! rassura Chrieff, tout sourire.

-Oui, il a raison, tu n'as pas à t'inquiéter ! Elle reviendra plus vite que tu ne le penses ! s'exclama Atsuko.

Keikou se recourba encore un peu plus sur lui-même, le regard triste. Atsuko se leva et prit la couverture pour recouvrir ses deux amis. Elle dit :

-Reposez-vous, vous êtes encore sonnés.

-Et si Alaen revient ? demanda Keikou.

-Je vous botterai les fesses pour que vous lui rendiez son lit, menaça Atsuko avec un ton humoristique et sans le moindre sérieux.

Keikou rit légèrement, et monta la couverture jusqu'à ses yeux. Il s'endormit rapidement. Alors, Atsuko se dirigea vers la fenêtre et observa le château plongé dans la nuit.

-Tu devrais aller te reposer aussi, dit Chrieff, se levant du lit pour se rendre dans sa propre chambre.

-Non, je vais rester ici, je préfère, répondit Atsuko, d'une voix tremblante, feignant une sérénité rassurante.

Chrieff décela le ton triste dans la voix d'Atsuko mais n'insista pas, se dirigeant vers sa chambre, le regard mélancolique.

Keikou se réveilla doucement le lendemain avec les premiers rayons du soleil qui rentraient dans la chambre. Il était reposé. Mais la première chose qu'il remarqua en se réveillant fut l'absence d'Alaen, qui n'était pas dans le lit. Il se rassura en se disant qu'elle avait dû aller dormir ailleurs. Lorsqu'il se retourna vers la fenêtre, il vit Atsuko, appuyée sur le rebord. Elle ne produisait aucun son. Alors Keikou se leva et s'approcha lentement d'elle. Elle dormait, la tête posée sur ses bras croisés. Keikou sortit ensuite de la chambre puis se dirigea vers la sienne. Peut-être qu'Alaen y était ? Mais il n'y avait personne. Alors peut-être dans la chambre d'Atsuko, juste en face ? Là non plus, personne. Il toqua à la porte de Chrieff. Sait-on jamais, peut-être y serait-elle ? Il entendit des pas s'approcher de la porte et le cliquetis de la serrure s'enclencher. La porte s'ouvrit. Chrieff était là, de grosses poches sous les yeux.