Chapitre 10

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Des voix résonnaient doucement dans sa tête. Elles l'appelaient par son prénom, tremblotantes d'inquiétude. Chrieff essaya d'ouvrir les yeux, mais ses paupières étaient trop lourdes et il peina. Sa vue était trouble, tout était flou. Il distinguait seulement la silhouette de trois personnes autour de lui. Il sentit aussi, en reprenant conscience, un poids gelé sur son front. Les voix devenaient plus claires :

-Réveille toi Chrieff, allez !

-Attends, je crois qu'il ouvre les yeux.

Il cligna des yeux pour essayer de rendre plus claire sa vue. Des visages soucieux et affolés le regardaient fixement. Il essaya de se redresser mais Atsuko empoigna vivement ses épaules et le vissa sur le lit. Une vive douleur parcourut alors la tête de Chrieff et il posa sa main sur son front. Son visage se crispait sous sa douleur.

-Tu nous as fait peur idiot ! s'exclama Atsuko avec une voix tremblante.

-Qu'est-ce qu'il t'es arrivé Chrieff ? s'enquérit Alaen.

Chrieff prit un certain temps pour répondre et cherchait ses mots. Il était complètement vidé de toutes forces, et encore étourdi par son vertige. Mais dans un effort intense, il essaye d'articuler :

-Je... J'étais... tranquille dans la chambre d'Alaen et quelque chose m'appelait... Enfin j'entendais des voix, je ne comprenais rien à ce qu'elle me disait... Et puis je voulais trouver la source de ces bruits... Et je suis arrivé dans ma chambre, et j'ai pris mon épée et... Je... Je sais pas, je ne me souviens plus, c'est encore flou !

-Tu nous raconteras après. On t'as retrouvé sur le sol à côté de ton épée... On a vraiment imaginé le pire ! dit Atsuko.

-Ça va, je vais bien, vous n'êtes pas obligés de vous inquiétez, marmonna Chrieff, déjà déconnecté de son entourage.

-On devrait le laisser se reposer seul, dans le calme, proposa Keikou.

Tout le monde se mit d'accord et ils sortirent de la chambre doucement, laissant Chrieff seul, étendu sur le lit, éclairée par le soleil de l'après-midi, avec un plateau rempli de sucreries sur sa table de chevet.

-Tu as réussi à acheter du tissu ? demanda Atsuko à Alaen, dans le couloir de l'hôtel.

-Oui, j'en ai acheté. Je vais demandé à l'hôte si elle n'aurait pas une machine à coudre.

Alaen descendit voir l'accueil pendant qu'Atsuko se dirigea dans sa chambre et s'asseya sur le lit, les mains enfoncées dans le matelas et la tête rentrée dans ses épaules, complètement tendue. Elle soupira, puis Keikou la rejoignit :

-Tu n'as pas à t'inquiéter autant tu sais, affirma Keikou.

-Tu trouves pas que ça lui arrive souvent ? interrogea Atsuko, en se détendant un peu.

-De tomber dans les pommes ?

-Non, pas ça. Juste... D'être ailleurs, de lui parler sans qu'il soit là, avec toi, à t'écouter...

-Maintenant que tu le dis, j'ai eu plusieurs fois ce sentiment aussi lorsqu'on parlait...

-Ça m'inquiète énormément. J'ai peur que... Que ce soit grave, qu'il devienne fou ou je ne sais quoi.

-Mais non, tu t'inquiètes trop. C'est juste un grand rêveur !

-Et bien, j'espère que ce n'est que ça...

-Ça va s'arranger ne t'inquiètes pas ! rassura Alaen qui venait de rentrer avec une machine à coudre et des ustensiles de couture dans la chambre.

-Elle t'as fourni la panoplie complète, s'étonna Keikou.

-Oui, et c'est mieux comme ça. Vous voulez bien m'aider ?

The Witch HuntOù les histoires vivent. Découvrez maintenant