Chapitre 12

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En ce sept novembre pluvieux, ce ne fut pas l'averse qui éveilla le photographe, mais une forte odeur de gâteau. Il se frotta les yeux et chercha à voir l'heure sur son téléphone. Il n'était que neuf heures. Alors pourquoi son compagnon avait-il décidé de se lever si tôt un dimanche ? L'arôme de chocolat noir et de vanille s'intensifièrent. Terrence saisit son portable, n'ayant aucune intention de se lever et envoya un simple point d'interrogation à son amant. Ce dernier apparut dans leur chambre, quelques minutes plus tard ; et s'assit sur le bord du lit.

-Seb, tu cuisines ?

Le jeune homme hocha la tête. Terrence grimaça, n'ayant guère envie de commencer sa journée par une intoxication alimentaire.

- Une raison particulière ? Il est trop tôt par-dessus le marché.

Le brun sourit et se racla la gorge.

-Bon anniversaire mon amour.

Terrence écarquilla les yeux de surprise et sentit une boule d'émotions lui enserrer la gorge. Il enlaça son compagnon avec force. Sa voix, bien qu'encore hésitante, n'avait jamais était aussi douce à son oreille.

-Terry ...

-Depuis quand ?

-Fin septembre, j'ai recommencé à pouvoir émettre quelques sons, mais c'était vraiment affreux. Mi-octobre, j'ai réussi à articuler des phrases. Je voulais te faire la surprise et être capable de parler convenablement pour ton anniversaire. Je suis désolé de t'avoir inquiété. Je suis désolé de notre dispute à ce propos la semaine dernière.

-Tu es tout pardonné, cette surprise est la plus belle que tu pouvais me faire.

Le photographe déposa un baiser sur le front de Sebastian.

-Je te promets de ne plus jamais te dire que tu parles trop. Plus jamais.

L'ancien chanteur laissa échapper un rire et captura les lèvres de son compagnon.

-Je t'aime tellement Terry. Ça m'a manqué de pouvoir te le dire.

Terrence se leva alors sans prévenir et s'enfuit dans son bureau.

-Je reviens, je vais chercher quelque chose !

Bien qu'étonné, le brun patienta sagement sur le lit, se demandant bien quelle mouche avait pu piquer le photographe. Ce dernier revint moins de cinq minutes plus tard, dissimulant un objet dans la poche de son pantalon de pyjama.

-Je devais t'offrir ça lors de notre voyage en Écosse, mais les circonstances ont malheureusement fait que je n'en ai pas eu le temps. Je me suis ensuite promis de te donner ceci le jour de mon anniversaire, en espérant que tu sois en mesure de parler à nouveau.

Le jeune homme fronça les sourcils.

-Tu m'intrigues, Terry.

Le blond s'assit aux côtés de son amant.

- Tu t'approches à peine de tes vingt-deux ans et je comprendrai parfaitement que ce ne soit pas dans tes priorités. Toutefois, je vais tout de même te demander quelque chose.

Il se mordit la lèvre, sous le regard interrogateur du brun.

-Tu m'as appris que j'avais le droit d'être aimé. Tu m'as appris la patience. Tu as tout accepté de moi, alors que personne ne voulait de mon passé. Tu m'as sorti de ma solitude et tu m'as offert le bonheur, une vie dont je n'aurais jamais osé rêver.

Terrence sortit enfin la petite boîte de sa poche, cette boîte qui patientait depuis des mois dans son tiroir fermé à double tour. Il l'ouvrit au ralenti et plongea son regard dans l'océan qui le fixait.

Combat pour vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant