Chapitre 8

108 13 9
                                    


Sebastian venait de s'installer à l'ombre du petit square du jardin de la résidence, quand il entendit une voix familière l'interpeller. Il s'agissait du frère de Terrence, toujours dans son habit de travail. Sa ressemblance avec le photographe était indéniable, excepté pour la couleur de leurs iris. Contrairement à son aîné, le prêtre avait des yeux noisette, apparemment hérités de leur père.

-Heureux de te voir ici Sebastian. J'ai prié chaque jour pour que les médecins parviennent à te guérir.

Le brun hocha la tête en souriant. Dès leur rencontre, un an auparavant, il s'était immédiatement lié d'amitié avec Dyron. Malgré son statut d'homme d'Église et ses diverses obligations, il était très ouvert d'esprit et compréhensif. Sebastian avait d'abord craint qu'il juge sa relation avec Terrence, crainte envolée au cours de leur première conversation.

Un an auparavant

Terrence hésita avant d'entrer dans l'église. Il détestait ce genre d'endroit et s'y sentait mal à l'aise, comme s'il n'y avait pas sa place. Il avait parfois la désagréable impression d'être jugé, rien qu'en en franchissant le seuil. Un long soupir s'échappa de ses lèvres et il poussa la porte en bois, rénovée quelques mois plus tôt. Le photographe maudit le froid qui régnait toujours en ces lieux saints et s'avança vers la droite avec hâte, en direction du bureau de son frère. Par politesse, il toqua puis entra. Dyron le salua avec enthousiasme.

-Grand frère, heureux de te voir ! Installe-toi.

Terrence insistait depuis plus de dix ans sur le fait que le "grand frère" était bien trop enfantin, mais son cadet semblait ne pas en tenir compte ; dans le but probable de le taquiner.

-Tout va bien ? Tu n'as pas de problèmes ?

-Tout va très bien, je te remercie. Je viens juste te proposer de passer manger à la maison demain midi. Il est grand temps que je te présente Sebastian.

Dyron, choqué, posa sa tasse de thé.

-Tu es sérieux ? Tu vas vraiment me présenter la personne qui partage ta vie ?

-Oui, pourquoi ? Tu as un problème avec ça ? Je t'ai souvent parlé de lui pourtant. Ça te gêne ?

-Pas du tout Terry, calme-toi. Je ne pensais pas qu'un tel jour arriverait. J'ai toujours craint que tu ne laisses jamais personne atteindre ton cœur et que tu finisses seul. Je suis plus qu'heureux pour toi et je suis ravi de rencontrer la personne qui a su faire ton bonheur.

-Oui bon ça va, pas la peine d'en rajouter.

Dyron sourit devant l'embarras de son frère.

-Te voir amoureux est adorable. Ce Sebastian est un vrai miracle. Je devrai même le déclarer au Vatican à ce stade.

-Tu m'énerves, je m'en vais. On se voit demain.

Le prêtre salua son aîné en riant.

Le lendemain midi, se fut avec une grande inquiétude que Sebastian ouvrit la porte. Il était terrorisé à l'idée que Dyron, la seule famille de son compagnon, le déteste. Le brun invita le prêtre à s'installer dans la salle à manger.

-Terrence termine de surveiller les lasagnes, il arrive.

Dyron leva un sourcil stupéfait.

-Mon frère a cuisiné ?

-Oui, comme d'habitude. Mais il devient grognon si on le dérange à ce moment-là.

-Je vois ... Qu'est-il arrivé à ta joue ?

Combat pour vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant