Chapitre 15:l'aigle se pose

5 0 0
                                    


A aucun moment les ordres de chevalerie n'avaient doutés de ce qu'il allait faire, et cela se justifia quand il entendit le cor à l'extérieur de l'ordre de chevalerie de la ville de Voldrenburg.

Cette ville, peu connue, voir inconnue pour certains, était une ville située à l'est de Vlydenmer, et depuis longtemps, celle qui veillait sur les intentions de cette dernière. Voldrenburg avait été créée à l'origine par les chevaliers venus de Prussia, et était connue, et crainte, pour une seule chose.

Sa chevalerie totalement dévouée à l'Empire.

Des chevaliers fiers, braves, loyaux à la mort, forts, et disciplinés que plus d'une fois l'Empire avait rappelé à l'ordre afin qu'ils évitent un excès de zèle dans la conquête de nouveaux territoires au très saint nom de l'Empereur. Les chevaliers avaient pris des dispositions pour cette nuit, aussi forts qu'ils soient, on ne prenait pas les murs d'une ville comme Vlydenmer à cheval, et ils avaient pris le soin de laisser des hommes sur place afin d'ouvrir les portes au cas-où.

C'est ainsi que quelques milles chevaux entrèrent en trombe dans la cité.

******

Drerian était un jeune garde, un jeune loup si on pouvait le dire ainsi, un bleu au sang chaud qui n'avait jamais connu son vrai baptême du feu sur un champ de bataille, et qui n'aurait jamais dû réellement le connaître.

Il avait juré allégeance récemment à Vlydenmer et à la protection de ses habitants.

Il avait commencé la soirée par une tournée à la taverne avec ses compagnons qui s'étaient engagés en même temps, attablés tranquillement, épées à la ceinture, casques sous le bras, et riant à une autre blague grivoise de leur sergent, le vieux Larfson.

Ses cheveux grisonnants collés à ses tempes par la sueur, le vieux garde qu'était leur sergent gardait un regard vif, les glaçant de son regard de glace, et malgré les rides qui couvraient son visage, ses sens aiguisés n'étaient certainement pas en question.

Toujours souriant malgré son air austère avec eux, il restait dur mais juste avec eux, et c'était grâce à lui qu'enfin tous ces jeunes gardes, ici, là, en train de boire gaiement dans la taverne, tranquilles. Là un autre bleu, une jeune recrue, claquait les fesses d'une serveuse qui ne dit rien sur le coup. Là une fille de joie glissait lentement vers une table à laquelle était attablée des gardes, et par là, le tavernier venait servir une nouvelle tournée d'hydromel, le faisant couler à flots pour cette soirée de réjouissances. Bien sûr, les gardes n'étaient pas les seuls clients à se saoûler. Là se trouvaient aussi de nombreux participants du tournoi, vainqueurs comme vaincus. Le garde sourit doucement. Que ce soit l'odeur du bois vieilli par les années, et imprégné d'hydromel ou celle du ragoût fumant montant dans l'âtre de la cheminée où il bouillonnait, les rires gras de deux nains dans un coin de la pièce échangeant avec un orc qui de rire frappa sur la table, ou bien même le chevalier de foudre qui, riant et pariant avec une chevalière de flamme, se faisaient un bras de fer. Même là sur le côté, les éclats de rire virils de nordiens étant agréables dans cette atmosphère chaude et joviale.

Si seulement il avait su. Si seulement. Il aurait pu tout changer, il aurait pu intervenir dans le cours des choses. Et même s'il doutait qu'il aurait pu faire réellement la différence, il aurait aimé cela. Il aurait largement préféré cela. Il aurait mille fois préféré cela à la dague qui transperçait son ventre, alors qu'il agonisait, le sang coulant de ses lèvres et de sa plaie, le garde leva doucement sa main droite, couverte de son sang et observa le plafond de la salle dans laquelle quelques minutes avant, tous étaient réunis à boire si joyeusement. Il maudit à nouveau les chevaliers de l'ordre pourpre. Ces fils de catin étaient entrés en coup de vent, s'étaient mêlés à tous en riant et en souriant. Et alors.... Le massacre commença, le sang gicla, les corps tombèrent, le sang coula, Derian tenta de se redresser, mais un chevalier pourpre donna un coup de dague droit dans son ventre. Grognant de colère, le garde se saisit de son épée à une main, et l'enfonça dans la gorge du chevalier qui s'effondra en gargouillant dans son sang qui gicla et forma rapidement une flaque sur le sol.

Erner WolfWhere stories live. Discover now