Chapitre 7 : Yalta

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En tout , le voyage dura quatre jours, durant lesquelles rien ne se passa hormis le rapprochement des deux loups, Les deux tissèrent plus de liens ensemble , ils appréciaient davantage parler ensemble, et tout conflit s'évitait naturellement, aucun sujet fâcheux ne montait jamais à la surface , Erner avait commencé à apprécier de plus en plus la présence de la demie-louve, et chaque jour qui passait, davantage de connaissance sortait de sa bouche pour être entendues par Hella qui l'écoutait comme une sainte écouterait le discours d'un être divin. Les yeux de la louve ne le quittaient plus, son visage était constamment observé, et pour tout dire, ce visage s'était détendu au fur et à mesure du voyage, l'expression fermée du loup avait laissé place à un sourire omniprésent, même lorsqu'il se couvrait de sang, ce qui ne manquait jamais d'arriver, et dans ces cas, la demie-louve, s'avançait et venait lui essuyer la fourrure avec un morceau de linge qu'elle avait acheté à la ville précédemment. Cela pouvait faire sourire, mais réellement, les deux s'étaient étrangement rapprochés depuis leur sortie de Coldheart, était-ce lié à leur entraide durant le combat ? ou alors autre chose ? Le loup-garou s'en était rendu compte et se posait de nombreuses questions, mais cela s'effaça à la vue de la ville lorsque la demie-louve poussa un cri de surprise

La plupart des villes du nord étaient entourées de murailles d'à peine trois à quatre mètres de haut, à peine plus épais que la largeur d'un arbre, des murs sur lesquels on ne faisait jamais de rondes en fait et où l'on ne regardait que depuis les tours de gardes ainsi que les portes, en fait, ces villes étaient plutôt mal protégées, les gardes peu entraînés, et généralement, peu peuplées.

Autre chose à remarquer était le style d'architecture bien nordique des habitations, du bois pour faire les piliers, des troncs de sapins généralement, des toits en chaume, et des murs en pierre isolés avec de la paille, les maisons étaient froides, sans fenêtre, et mal isolés malgré l'éternel feu de cheminée qu'il y avait. S'il y avait une chose à dire sur Yalta, c'était une seule chose.

Yalta n'avait jamais été nordique.

Ses murs haut de vingt mètres de pierre blanche se dressaient fièrement tel un défi à la sauvagerie de Nortall d'oser l'attaquer. Ses hautes tours blanches de trente mètres, leurs bases dans les murs, permettaient aux soldats de voir des ennemis arriver de n'importe où alors que les bannières, celles de l'empire et de l'ordre de Pressalie du nord , La bannière de l'aigle impérial doré sur un fond pourpre, au milieu de la croix noire allant d'un bout à l'autre du drapeau, situé en son centre , flottant fièrement sur les tours à toit en cône avec des tuiles rouges, tandis que la bannière de la tête du loup à gueule ouverte argentée flottait sur un fond bleu nuit , allié avec des petits aigles dorés à chaque coin du drapeau.

La ville elle, était magnifique, faites seulement de ces pierres blanches aussi résistantes que l'acier, et impossibles à trouver ou à produire hormis si l'on était impérial. Les grandes maisons aux toits rouges, aussi hautes qu'étaient les murailles, avec les grandes églises bâties pour le culte des dieux de l'empire et du dieu de la lumière, si hautes qu'elles arrivaient presque à dépasser les tours de quarante mètres, montrant de loin l'aigle impérial posé dessus, les grandes ailes écartées, sa tête tournée vers la droite. Et vers la gauche de la cité, en contrebas, s'observait la SchwarzeSee, une gigantesque étendue d'eau bleu marine, c'était une petite mer intérieure, littéralement, appartenant à la ville, entourée de gigantesques montagnes aux pics enneigés. L'eau n'était étrangement pas gelée, du moins sa surface, et un grand bateau passait en sortant du port, et se dirigeait vers le passage entre les montagnes vers l'océan, ce bateau faisait au bas mot cent mètres de long, et possédait trois mats, avec des grandes voiles actuellement repliées, et quatre rangs de rames s'activaient pour le faire avancer. Et soudain, une gigantesque créature serpentine sortit de l'eau à proximité du bateau, et se dressa à bâbord du bateau, et orienta sa longue tête serpentine sur le côté droit, avant d'observer les humains sur le pont. Cette créature était gigantesque, la partie de son corps sortant de l'eau faisait la hauteur des mats du bateau, avec ses écailles bleues marines, et sa crête bleue claire, il aurait impossible de repérer ce serpent dans l'eau sombre du lac

Erner WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant